Vendredi noir prévu dans les transports à Paris

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Par Antoine GUY - Paris (AFP)
Publié le 16 février 2022 - 20:27
Mis à jour le 17 février 2022 - 01:04
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Des bus de la RATP devant la gare Montparnasse, à Paris, le 2 janvier 2020
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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Des bus de la RATP devant la gare Montparnasse, à Paris, le 2 janvier 2020
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Journée noire vendredi dans les transports parisiens. Une grève massive des salariés de la RATP pour demander des hausses de salaires devrait fortement perturber le réseau avec huit lignes de métro fermées et un trafic très ralenti sur les RER A et B.

On n'avait plus vu ça depuis les grandes grèves contre la réforme des retraites avant la pandémie de Covid-19: huit lignes de métro fermées et six autres où la circulation ne se fera qu'aux heures de pointe (06H30-09H30/16H30-19H30) et encore, avec un train sur deux voir un train sur quatre seulement.

Seules les lignes 1 et 14, automatiques, fonctionneront normalement mais la RATP déconseille d'y avoir recours en raison des "risques de saturation".

Les RER A et B ne circuleront eux que de 06H30 à 20H30 avec seulement un train sur deux aux heures de pointe et un sur trois en heures creuses.

La RATP avait anticipé l'ampleur du mouvement en conseillant dès lundi à "tous les voyageurs qui en ont la possibilité de différer leur déplacement sur le réseau" vendredi.

"Nous invitons les entreprises à recourir le plus possible au télétravail", a tweeté le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.

Le fait que l'ensemble des organisations syndicales représentatives (CGT, FO, Unsa, CFE-CGC) et la quasi totalité des autres aient appelé à la grève, un évènement peu courant, indiquait déjà un mouvement particulièrement suivi.

C'est désormais confirmé par les prévisions de la RATP à 48 heures de la grève.

C'est la proposition d'augmentation de salaire de la direction dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) qui a mis le feu aux poudres.

- Bus et tramways aussi -

La RATP aurait mis sur la table une augmentation de 0,4%, assurent les organisations syndicales. "Une provocation" selon elles après deux ans de pandémie au cours desquelles les employés de la régie ont répondu présent en assurant la continuité du service public.

S'ajoute à cela l'inflation qui est repartie à la hausse en janvier à 2,9% sur un an et la question du pouvoir d'achat devenue prépondérante dans le cadre de la campagne présidentielle.

"Pourtant la direction fait la sourde oreille", dénonce Bertrand Hammache, secrétaire général de la CGT-RATP.

La direction conteste de son côté les chiffres de syndicats. Elle assure avoir prévu 2,7% d'augmentation "en moyenne".

Les 0,4% ne concernent que les mesures transverses qui touchent l'ensemble des salariés, mais sont également prévues des augmentations pour l'avancement et l'ancienneté (+1,8%) et des mesures catégorielles (+0,5%).

La Régie a en outre fait miroiter un intéressement qui "pourrait être supérieur à celui des années précédentes". "Ces dernières années, l'intéressement a été d'environ 1.000 euros net annuels", a-t-elle précisé.

La CGT, premier syndicat du groupe, demande 3% de revalorisation annuelle sur les trois prochaines années. Même chose du côté de l'Unsa pour qui 3% est un minimum au vu du niveau de l'inflation.

FO a elle déposé un "préavis de grève illimité" à partir de vendredi car "l'inflation et le prix de l'énergie qui explosent font aussi des ravages".

Il n'y a pas que le métro et le RER qui s'annoncent fortement perturbés vendredi. Les tramways ne circuleront qu'à une fréquence moyenne d'un train sur trois, avec des disparités selon les lignes.

Enfin, il y aura deux bus sur trois "avec des variations selon les secteurs et pouvant aller jusqu'à la fermeture de quelques lignes", indique la RATP.

L'autorité régionale des transports Ile-de-France Mobilités a indiqué qu'elle mettrait en place la gratuité du covoiturage, accessible depuis son application.

Pour le moment, aucune autre journée de grève n'est prévue après celle de vendredi.

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