Une partie de poker menteur entre petit et grands joueurs

Auteur(s)
Xavier Azalbert
Publié le 19 mars 2024 - 19:05
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Poutine Macron
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Un petit joueur, et deux grands joueurs... Emmanuel Macron face à Vladimir Poutine et Xi Jinping.
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EDITO - De sérieux joueurs d'échecs confirmés et redoutables, véritables pros du « jeu de go », un jeu de stratégie d’origine asiatique vieux de plus de 2.500 ans, et à propos duquel Edward Lasker (1) a dit un jour ceci : « Les règles du jeu de go sont si élégantes, organiques et rigoureusement logiques, que s’il existe quelques formes de vie douées d’intelligence ailleurs dans l’univers, elles jouent très certainement au go. »

Totalement inconnu ou presque en Occident jusqu’au XXème siècle, « le go » est aujourd’hui un jeu qui s’y popularise de plus en plus. Non sans raison. Ses règles sont assez simples. Elles s’apprennent en quelques minutes, mais sa profondeur stratégique et sa richesse inépuisable rendent chaque partie jouée unique et palpitante. Il a été mis à l’honneur dans Shibumi le roman bestseller de l’auteur américain Trevanian, nom de plume de Rodney William Whitaker, illustré par une des questions clés du jeune Nicholaï apprenti dans l’art du jeu de go, à son maitre : 

  • Cela signifie-t-il qu’il faut beaucoup apprendre pour découvrir le shibumi ? 
  • Cela signifie plutôt que l’on doit dépasser la connaissance pour atteindre la simplicité.

Certes oui, à l'inverse de la géopolitique version Macron, où improvisation perpétuelle, incapacité à rester concentré et cohérent, manque manifeste d'éducation, absence d'expérience, propension grotesque à méconnaître systématiquement le protocole pour attirer l'attention, et penchant pathologique pour l'autodestruction, sont le fondement.

Tout comme Volodymyr Zelensky est un joueur de piano, dont un fait d'armes officiel est d'en avoir joué nu avec son appendice, Emmanuel Macron n’est qu’un pauvre joueur de poker menteur, et qui (comme je l'ai spécifié dans l’édito d'hier Casino Macron) s'est assis quasiment « à poil » à la table. Une table qui aurait dû être normalement « des négociations » ..., mais qui, du fait des invectives belliqueuses, récurrentes et allant crescendo, est devenue une table « de non-négociation. »

Emmanuel Macron en a d'ailleurs fait l'aveu lors de son avant-dernière allocution télévisée :

« J'assume totalement, totalement. Totalement ! D'avoir, constamment, au nom de la France, parlé au président de la Russie, pour éviter la paix. »

Car il ne s'agit pas d'un lapsus, non. Les déclarations publiques qu'il a faites sur le sujet par la suite, toutes plus incisives les unes que les autres à l'encontre de la paix, en attestent. Et, notamment la dernière.

À un point tel que, Piotr Tolstoï, vice-président de la Douma (le Parlement Russe), interrogé à ce sujet, a eu le commentaire suivant avant-hier :

« La rhétorique de Macron sur l'envoi de la légion étrangère à Odessa a un prix. Car quand ils vont revenir dans un cercueil couvert du drapeau tricolore, je ne crois pas que les Français seront contents. »

Si guerre nucléaire il y a, tous les pays seront perdants, puisque nous y perdrons tous la vie. Les joueurs d'échecs et de go émérites, les chefs d'états responsables que sont Vladimir Poutine et Xi Jinping, le savent, il vaut mieux dès lors gagner la vie. 

Or, gagner la vie, c'est faire des compromis. Et il faut d’autant plus les faire de manière élégante, et garder grâce sous la pression en donnant à chaque camp le sentiment qu’il n’a jamais perdu, et toujours gagné quelque chose. 

Tel est l'objectif de dirigeants qui agissent dans l'intérêt de leur peuple, et non pour quelques intérêts privés mafieux (supranationaux ou non), ou pour satisfaire une forme d’égo politique, dont la seule réalité est un métaverse jupitérien. Un égo si absurde, qu'il a pour unique égal, le ridicule absolu d’un roquet aboyant face à deux molosses sur la scène internationale. Bientôt abandonné par tous ceux qui, craignant à raison qu'il ait perdu la sienne, préfèrent se détacher pendant qu'il en est encore temps.

Emmanuel Macron, lui, n’a toujours pas compris (ou feint de ne pas comprendre), que personne ne peut gagner une guerre contre une puissance nucléaire possédant plus de 3 sous-marins en mer en permanence, avec chacun plus de 12 ogives nucléaires balistiques. A l’ère de l’hypersonique, seuls les sous-marins ne sont pas obsolètes. Qui plus est, quand on est face aux Russes et/ou aux Chinois. Et de rappeler que quelques 20 millions de russes sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale.

Quant à la France, à l’Angleterre, voire Israël, ils ne jouent pas dans cette catégorie, et loin s’en faut. Bref on peut dissuader un peu, mais pas trop. Pas trop loin non plus. Et surtout pas tous les pays.

Pour la Russie, la Chine et les États-Unis, ils pourraient le faire avec une certaine substantialité et peu de limites.

En effet, les trois seuls pays véritablement dissuasifs, à l'époque de l’hypersonique, sont la Russie, la Chine et les États-Unis. La Russie tout particulièrement avec ses missiles S400, S400+ et S500, des armes révolutionnaires et dont elle ferait profiter sans nul doute, son amie et alliée la Chine.

Donc s'il vous plaît, est-ce que quelqu’un au nom du peuple français, pourrait dire à Emmanuel Macron, que ce qu'il y a de mieux à faire avec la Russie, c'est la paix.

Qu'importe le proverbe « À l'impossible nul n'est tenu ». Que la personne en question fasse l'impossible pour faire entrer cela dans la tête d'Emmanuel. Il en va tout autant de son intérêt, que de nous autres les 70 millions de Français, dont il devrait garantir l'intégrité physique en tant que président de la République.

Nombreux sont ceux qui pensent qu'il est entouré « de nuls », des bons à rien, et plus on se rapprocherait du premier cercle, plus le niveau de compétences s’effondrerait. Édouard Philippe, Jean Castex, Élisabeth Borne, Brigitte Macron et Olivier Véran, repentants, désolés et soudainement honnêtes, tendraient à le confirmer.

Question députés et sénateurs, tous sont du même lamentable acabit. Ils n’ont pas compris, eux non plus. Une telle ignorance n'est-elle pas effrayante ? Sans cesse, nous leur rappelons qu’il ne faut jamais oublier que le principe de la guerre nucléaire, c’est que personne ne gagne. Que tout le monde meurt. Rien n'y fait. Ces messieurs et dames persistent à donner à Emmanuel Macron, le bâton par lequel, tous autant que nous sommes, nous allons nous faire battre, funestement.

Mais Don Quichotte 2.0 : en déséquilibre physique (et cérébral ?), assis en amazone sur un cheval de bois à trois pattes, dont une est certainement déjà cassée, tel un moulin à paroles, se lance à l'assaut du dragon chinois et du stratège russe. Deux chefs de guerre qui, heureusement pour nous, conscients qu'ils sont, de son incapacité et de sa nuisance militaire, en sont gênés pour lui et pétris de pitié pour nous.

À moins qu'en fait ils nous respectent, nous aiment, et estiment que, comme leurs propres peuples, le peuple français mérite de vivre, de survivre à la dérive.

Tout cela intervient sous le regard de cow-boys américains (démocrates et républicains), qui fort de leur “expérience dans l'Art de la guerre” l’œil tout écarquillé, reluquent notre chef des armées, au sein de laquelle il n’a jamais servi.

En outre, Vladimir Poutine et Xi Jinping savent qu'il n'est pas difficile pour eux, de pouvoir ainsi nous offrir la possibilité de survivre à la perte des repères, tendant vers la folie. La paix leur suffira.

Ils peuvent aussi attendre que le roi contraint, montre officiellement au monde qu'il n'a en mains que de toutes petites cartes, et que finalement, le ridicule finisse par l'achever.

La théorie macronienne est non seulement obsolète, mais en plus elle ne repose sur aucune base réfléchie avérée. Telle la grenouille de La Fontaine « Qui veut se faire plus grosse que le bœuf », c'est une fable de dissuasion qu'il utilise, un « wishful thinking » comme disent les anglophones.

Et il en est de même pour tous ses sbires, relais plus ou moins hauts sur l'échiquier politique : la macronie, c'est l'aveuglement collectif, un enfumage permanent et des mots vides de sens.

En voici quelques exemples, tirés de sa dernière allocution télévisée :

« Il n'y aura pas de paix pour les Français, tant qu'il n'y aura pas de paix en Ukraine. »

« Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, mais on ne doit pas la laisser gagner. »

 « Si la Russie venait à gagner, la vie des Français changerait. Nous n’aurions plus de sécurité en Europe. Mais, nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Nous sommes prêts à répondre à une escalade possible de la Russie. »

« Le nucléaire n'est pas un instrument de menace, c'est un instrument de sécurité. »

« Choisir de s’abstenir ou de voter contre [le soutien à Kiev au Parlement cette semaine], ce n’est pas vouloir la paix, c’est choisir la défaite. »

Guibord macron s'en va-t-en-guerre. Aux innocents les mains pleines, ok, mais pleines de quoi ? Pleines de vide, vidé de vie et de son sang, que va être le corps des Français, si nous laissons Macron 1er nous entraîner dans cette aventure. Nous y entraîner de force ou par le truchement d'une manipulation des esprits associée au trucage des sondages. Bien sûr, avec comme aides de camps perfides, des médias aux ordres, et un appareil d'état répressif à outrance.

Revenons au basique, Monsieur Macron.

Vous auriez pu jouer « aux richesses du monde » en jetant les dés : vous auriez perdu. Vous auriez pu jouer au « Risk » réel, à savoir sur un échiquier mondial où vous auriez appris à voir la réalité du monde, et à vous mesurer à plus fort que vous.

C'est comme cela que l'on progresse. Pas en jouant aux billes avec des adversaires que l'on sait plus faibles, qui plus est en trichant. En violant les règles.

Sachez que dans le métaverse dans lequel visiblement vous vous plaisez à vivre, la « proxy war » que vous entretenez en Ukraine à nos frais, coûte des vies dans la réalité. Des vies ukrainiennes essentiellement, des soldats français également, autant de morts d'hommes et de femmes dont vous vous rendez coupable.

Vous pouvez toutefois encore changer la donne.

J'y reviendrai dans mon édito de demain.

(1) Edward Lasker, ingénieur américain qui est né le 3 décembre 1885, dans le royaume de Prusse, et qui est mort le 25 mars 1981 à New-York. Ce fut un joueur de go émérite, mais il est surtout connu en Europe en sa qualité de joueur d'échecs de très haut niveau, puisque la Fédération internationale d'échecs lui a décerné le titre de « Maître International. »

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