Pédophilie dans l'Eglise : "Rien ne peut nous dispenser" d'aider la justice

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Par AFP
Publié le 28 mars 2017 - 12:48
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Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, le 12 avril 2016 à Paris
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© BERTRAND GUAY / AFP/Archives
Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, le 12 avril 2016 à Paris
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Le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, a redit mardi que "rien" ne pouvait dispenser l'Eglise d'"aider la justice" en matière de lutte contre les abus sexuels, après qu'elle a été mise en cause pour sa gestion des affaires de pédophilie.

L'archevêque de Marseille s'exprimait à l'ouverture de l'assemblée de printemps des évêques à Lourdes, en l'absence de son confrère de Paris, le cardinal André Vingt-Trois, hospitalisé depuis plus d'un mois pour soigner un syndrome de Guillain-Barré.

"Qu'on veuille bien nous croire: nous sommes profondément touchés par la souffrance des victimes et nous voulons les accueillir et les écouter de notre mieux", a affirmé le président de la CEF.

"Nous sommes résolus à aider la justice à faire son travail", a-t-il poursuivi.

"Qu'on veuille bien cesser de laisser entendre que tout prêtre est un pédophile potentiel, a ajouté Mgr Pontier. Qu'on arrête de taire toutes les décisions prises en ce domaine par notre conférence depuis des années et tous les changements dans notre manière d'aborder ces faits".

"Nous avons mis en place dans nos diocèses et au plan national différentes mesures dont des cellules d'écoute des victimes. Nous avons développé des outils de formation pour tous ceux et celles qui sont en responsabilité auprès d'enfants et de jeunes. Nous nous sommes entourés d'une commission d'experts pour nous conseiller dans la gestion des faits, a dit Mgr Pontier. Le pardon demandé aux victimes par les évêques à la dernière assemblée, en novembre, n'était pas là "pour nous distraire de nos responsabilités", a-t-il déclaré.

Selon des données de la CEF, la France compte moins de 0,5% de prêtres ou diacres (70 sur environ 15.000) mis en examen ou condamnés pour abus sexuels sur des mineurs.

A moins de quatre semaines du premier tour de la présidentielle, Mgr Pontier a aussi regretté que la société française soit "divisée", sans descendre dans l'arène ni citer aucun candidat.

"La campagne électorale qui se déroule a apporté son lot d'informations, de suspicions, d'outrances, de fautes et finalement de violence même par rapport à cette part de la population française qui arrive tout juste à vivre et à faire des projets", a-t-il déploré. "Le rapport à l'argent peut aveugler et empêcher de percevoir le drame profond que vivent ceux qui n'ont pas accès au travail, à un logement digne, à la culture", a-t-il ajouté.

Fidèle à son message d'ouverture, le premier des évêques de France en a appelé à la fraternité, "celle qui se transforme en engagement concret en faveur des plus défavorisés, des chômeurs et aussi des migrants".

Il a aussi redit son souci de "dialogue" avec les musulmans et son attachement à une laïcité qui ne soit pas une "neutralisation progressive de l'espace public". "Interdire de s'exprimer à certains les désigne comme de dangereux citoyens et fracture la société", a-t-il averti.

Sur les questions éthiques, Mgr Pontier a réaffirmé la doctrine de l'Eglise contre l'avortement, l'euthanasie, un glissement "vers des pratiques eugéniques" concernant les "enfants à naître" porteurs d'un handicap.

Sur la famille, la PMA (procréation médicalement assistée) voire la GPA (gestation pour autrui), il a exprimé sa conviction qu'"il n'y a pas de droit à l'enfant" et que "brouiller les repères de la filiation devrait apparaître comme une limite à ne pas franchir". "Nous espérons que les futurs gouvernants de notre pays en auront une vive conscience", a-t-il dit.

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