La revue d’actu de France-Soir : semaine du 21 août 2023

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Wolf Wagner, pour France-Soir
Publié le 27 août 2023 - 10:45
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25 mai 2023 - Evgueni Prigojine pose devant la caméra à Bakhmut, en Ukraine
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HANDOUT / TELEGRAM/ @concordgroup_official / AFP
25 mai 2023 - Evgueni Prigojine, ex-chef de la milice russe Wagner, pose devant la caméra à Bakhmut, en Ukraine
HANDOUT / TELEGRAM/ @concordgroup_official / AFP

La revue d’actu de France-Soir est une revue de presse hebdomadaire articulée autour de l’actualité politique, économique et médiatique, tant française qu’internationale. Sans pour autant chercher à les ignorer, cette rubrique n’a pas forcément vocation à s’attarder sur les sujets les plus discutés de la semaine. Elle s’attache plutôt à revenir – avec un regard gentiment acerbe – sur des nouvelles parfois passées inaperçues au milieu de l’intense flux d’informations hebdomadaires.

Au programme de la treizième Revue d'actu de France-Soir : Macron entre démocratie et jeunesse, Darmanin et sa présidentielle, sarkozie et macronie… je t’aime moi non plus, Trump visite Tucker Carlson et une prison, Chine (partout), progressisme en Arabie Saoudite, Libé fan des « villes du quart d'heure », la taxe foncière explose, Thierry Breton le censeur… sans oublier le nouvel épisode de Querelles russo-sino-occidentales en terres françafricaines, ni, bien sûr, la dernière représentation spectaculaire de Prigojine !

RDA versus DSA, round 1 !

 

La semaine qui vient de s’écouler a été l’une des plus riches de toute l’année… en témoignent les lignes qui suivent.

FRANCE

 

Mercredi, Le Point publiait une interview exclusive d’Emmanuel Macron, divisée en pas moins de cinq articles. Une véritable logorrhée verbale du Président.

D’abord, Emmanuel Macron a tenu à revenir sur l’épidémie de Covid en expliquant que, selon lui, « ce sont les systèmes démocratiques qui ont été les plus efficaces durant le Covid, et de loin ! »… avant de finalement déclarer (deux phrases plus loin) que « la crise des démocraties est d'abord une crise d'efficacité au moment où le monde est confronté à toute une série de grands bouleversements géopolitiques et démographiques ».

Une vision claire obscure de l’efficacité de la démocratie.

Le chef de l’État poursuit : « Cela s'additionne avec le dérèglement climatique, et ce que la transition écologique implique dans nos vies », avant d’ajouter « à cette liste [le] dérèglement technologique que les réseaux sociaux créent dans nos sociétés et les transformations numériques. Tout s'est accéléré, tout paraît accessible, et les échelles de valeur se sont toutes nivelées », ose-t-il encore.

En résumé, à cause des réseaux sociaux, du dérèglement climatique et des grands bouleversements géopolitiques, il est normal que les démocraties perdent en efficacité (et en droits) puisque « les échelles de valeurs se sont toutes nivelées ».

En lisant entre les lignes, on comprend surtout que le Président considère que, de nos jours, de vulgaires gueux ne veulent plus respecter la hiérarchie existant au sein des classes sociales.

Par conséquent, de manière à ce que les réseaux sociaux deviennent des espaces numériques paisibles, que le dérèglement climatique disparaisse ou que la paix puisse se répandre aux quatre coins de la planète, il va falloir que ce nivellement de valeurs cesse au plus vite !

Dans un rôle habituel d’équilibriste, Emmanuel Macron assurait ensuite que « la démocratie donne un cadre aux désaccords ». C’est pourquoi il pense que « tous les responsables politiques qui justifient la haine et la remise en cause de nos institutions sont les complices, de fait, d'une forme de violence qu'ils auront un jour à subir ».

Un peu comme ces responsables politiques qui, pendant l’épidémie de Covid, ont sciemment choisi « [d’]emmerder » chaque non-vacciné, alors considéré comme un « irresponsable qui n’est plus un citoyen » ?

Un discours démocratique, sans haine, à la stature présidentielle, qui, à l’époque, avait indéniablement su offrir « un cadre aux désaccords ».

Autre sujet de prédilection du chef de l’État : la jeunesse.

Après avoir souhaité la semaine dernière la voir retrouver « la soif » du « sacrifice ultime », cette fois, le Président s’est mis en tête de la « reciviliser ».

Emmanuel Macron explique ainsi au Point qu’après les récentes violences urbaines, « on constate que les cadres familiaux et éducatifs ont explosé. Une immense majorité des personnes interpellées vient de familles monoparentales ou de l'aide sociale à l'enfance ».

Résultat, le chef de l’État juge « que le chantier de la famille est essentiel », tout comme « la place de l'école, de la régulation des écrans, de l'intégration par l'économie et l'emploi ».

C’est d’ailleurs bien pour cela qu’Emmanuel Macron est convaincu que l’éducation des jeunes Français doit être profondément revue… directement par l’État, voire par la macronie.

Le Président explique : « la jeunesse des sans-emploi-ni-formation (…) est un énorme chantier qui est le cœur de [s]on second mandat : celui de faire nation. L'école est devenue un sujet régalien. C'est dans les salles de classe que se murmure la France et que s'apprennent nos valeurs. C'est là qu'on l'apprend, qu'on la comprend, qu'on la transmet ».

Travail, famille, école, patrie.

Le président rappelle qu’il a « parlé de décivilisation il y a quelques mois », mais, à présent, il veut aller encore plus loin et annonce qu’il « faut s'atteler à reciviliser ».

Rien que cela ! Tout un programme, qui devrait plaire à droite… de la droite.

Dans un autre article, Emmanuel Macron, décidément obnubilé par la jeunesse, nous en apprenait davantage sur ses nouvelles intentions en matière d'éducation.

Le chef de l’État estime par exemple qu’en France, « il y a trop de vacances et des journées trop chargées » et ajoute qu'il « ifaut accueillir les enfants le plus tôt possible à l'école ». D'ailleurs, Emmanuel Macron annonce que « dès cette rentrée, nous allons [les] accueillir dès 2 ans, partout où on le peut ».

Le Président pense que « ce qui conduit l'échec scolaire à l'échec d'insertion, ce sont des jeunes qui glissent de classe en classe ». Pour y remédier, le chef de l’État compte remettre « à l'école le cœur des savoirs fondamentaux, lire, écrire, compter », mais aussi et surtout : « se comporter ».

En ce sens, il annonce que « dès cette rentrée », ces différents savoirs seront évalués « chaque année [et] cette évaluation sera largement partagée entre enseignants et parents ». Elle sera également « au cœur des conseils nationaux de refondation de l'école ».

Conseils nationaux de refondation de l’école… un chouette nom qui respire la démocratie.

Emmanuel Macron ajoute que « les élèves qu'on aura évalués, et qui en ont besoin, il faut qu'on puisse les faire rentrer [chaque année] dès le 20 août pour leur permettre de faire du rattrapage, et nous devons reconquérir le mois de juin pour les élèves qui ne passent pas d'épreuves en fin d'année ».

En résumé, le chef de l’État estime que deux, voire trois mois de suite sans voir ses petits est un peu trop long à son goût… ces chenapans ayant tendance, durant cette longue période, à reprendre un peu trop vite le goût de la liberté en perdant toutes les nouvelles habitudes durement acquises au cours de la précédente année scolaire.

Emmanuel Macron ne cache d’ailleurs pas sa volonté de prendre personnellement la main sur cette jeunesse puisqu’il déclare : « Compte tenu des enjeux, l'éducation fait partie du domaine réservé du président. Il y a une très grande continuité depuis 2017. Pourquoi je parle autant de l'école ? Parce que c'est le cœur de la bataille que l'on doit mener, parce que c'est à partir de là que nous rebâtirons la France ».

Le chef de l’État enchérit : « L'école est au cœur du combat pour la nation. On a des professeurs très courageux, on va continuer à mieux les former et à consolider le soutien de la hiérarchie. Nous ne laisserons rien passer car c'est à l'école que l'on fabrique les républicains de demain ».

Président nous voilà !

Le chef de État veut également nous faire comprendre que son « grand projet, c'est aussi celui du remplacement des enseignants, notamment au collège, [car] on a 12 millions d'heures perdues par an à cause des absences non remplacées. Voilà pourquoi certains parents se tournent vers les établissements privés », selon lui.

Quid du manque de moyens dans les établissements publics, de la vétusté des infrastructures, ou encore de l’insécurité qui y règne (violences, harcèlement) ?

Du coup, pour motiver les profs à revenir bosser… pour ce « grand projet », Emmanuel Macron annonce avoir « engagé une revalorisation historique des enseignants ». Il promet qu’ils « auront plusieurs centaines d'euros d'augmentation chaque mois », ce qui d’après lui représenterait « une revalorisation comme on n'en a pas eu depuis 1990. Plus un enseignant ne sera payé moins de 2 000 euros à partir de cette rentrée », jure-t-il encore.

Le chef de l’état indique aussi vouloir « les payer pour qu'ils acceptent de faire des remplacements, car la première responsabilité de l'Éducation nationale, c'est que chaque classe ait un enseignant en face d'elle ». Emmanuel Macron veut également leur offrir l’opportunité de superviser « des heures de soutien, en participant au dispositif Devoirs faits, [leur] augmentation pourra[it ainsi] aller jusqu'à 500 euros par mois ».

Dont acte. À voir maintenant si le poisson-enseignant mord.

Emmanuel Macron n’est d'ailleurs pas le seul à nourrir un « grand projet », puisque Gérald Darmanin reçoit, ce dimanche, dans son fief de Tourcoing, un parterre de politiques pour soutenir le lancement de sa pré-campagne pour l’élection présidentielle de 2027.

Dès jeudi, Le Figaro rapportait que même si « cette initiative n’est pas du goût de tout le monde, qu’importe, le premier flic de France trace sa route ».

Il faut dire que depuis que le ministre de l’Intérieur n’a pas eu le droit d’accéder à Matignon, on le sent légèrement chafouin, moins à l’écoute de l’exécutif… un peu comme si son allégeance à la macronie avait volé en éclats après avoir avoué à ses proches s’être « senti trahi » par cette (non) décision. Dès lors, le ton du ministre a changé, comme lors de la sédition des syndicats de police, où il est resté muet… avant de finalement plaider en leur faveur (cf. RDA semaine du 24 juillet).

Le Caliméro de Beauvau ne s’est d’ailleurs pas arrêté en si bon chemin puisque, selon Le Figaro, « dans une interview à La Voix du Nord, publiée jeudi soir, (…) [Gérald Darmanin] [a] développé sa rhétorique politique et son dessein sociologique ».

Au menu de cette « rhétorique », un bon gros coup bas comme on les aime en politique puisque le ministre y expliquait qu’en 2027, « une victoire de Madame Le Pen est assez probable », avant de préciser que même avec « les gagnants de la mondialisation et les élus des centres-villes, ça ne fait pas 51 % des voix ». Du coup, Darmanin note que « si on laisse filer une majorité des classes populaires et moyennes chez Marine Le Pen, les cadres sup’ ne nous emmèneront pas au second tour ».

Le ministre Darmanin joue donc bien à fond la carte « populaire » pour tenter de se démarquer de la macronie, tel qu’il annonçait précisément vouloir le faire la semaine dernière.

Il explique ainsi que, selon lui, « si on n'améliore pas, avec le monde économique, la condition des classes populaires, les populistes gagneront en 2027 ».

Autant dire que Gérald Darmanin promet là une politique diamétralement opposée à celle du projet macronien… De là à le croire...

Et, comme pour mieux marquer cette cassure, pile au même moment sortait le livre de Nicolas Sarkozy, dans lequel l’ancien président de la République adoube l’actuel locataire de Beauvau (cf. RDA de la semaine dernière).

Puis, hier, samedi, l’ancien chef de file des Républicains, toujours encarté dans ce parti, se confiait au Parisien. Nicolas Sarkozy note « surtout que, s’il n’y a pas une droite républicaine forte, alors ça fera monter le Front national (devenu RN). Il faut donc trouver un leader qui soit capable de rassembler tout le monde, les amis de M. Zemmour, les amis de M. Macron, les amis de M. Ciotti »… comme, par exemple, au hasard, Gérald Darmanin.

Autre information, dans le cadre de cet entretien, Nicolas Sarkozy a aussi tenu à rappeler haut et fort que les Républicains « c’est [s]a famille, et [il] en restera toujours membre ».

Comprendre qu’il veut que l’on sache qu’il n’est pas du côté du Président.

Incontestablement, la sarkozie est donc bien en train de marquer un pas de côté vis-à-vis de la macronie… même si cette stratégie semble en réalité surtout s’expliquer par l’actualité judiciaire de sa tête de proue.

En effet, selon les informations rapportées par France Info vendredi, « dans l'affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy sera [finalement bien] jugé en 2025 ».

Autrement dit, entre refus de confier Matignon à Darmanin et annonce de la tenue d’un procès contre l’ancien chef de l’État, il semblerait que ce soit surtout la Macronie qui ait voulu plaquer la sarkozie… et pas qu’un peu, puisque l’ancien Président ne se sentira pas seul lors de son procès. Il aura le plaisir d’être jugé en compagnie de certains de ses plus fidèles lieutenants, comme Claude Guéant ou Brice Hortefeux.

Une vraie affaire de famille.

Indubitablement, le mariage de raison contracté entre sarkozie et macronie semble cette fois avoir véritablement pris fin… jusqu’au prochain rebondissement.

Comme, par exemple, celui de jeudi, lorsque Politico nous parlait de cette époque récente, « quand Bernard Arnault poussait pour Darmanin à Matignon ».

Le média politique américain nous raconte que « pour remplacer la Première ministre, le deuxième homme le plus riche du monde, selon le magazine Forbes, évoque les prétendants putatifs issus des rangs de la droite, Bruno Le Maire, Sébastien Lecornu et surtout Gérald Darmanin, sur lequel il insiste tout particulièrement, d’après deux personnes au fait des échanges entre le chef de l’État et Bernard Arnault ».

Politico poursuit son récit : quand « Bernard Arnault sort [de son] rendez-vous [à l’Élysée] (...) [il est] persuadé que Gérald Darmanin sera nommé à Matignon. Si bien qu’il en avise plusieurs de ses proches par téléphone ».

Une information intrigante, puisque Politico sous-entend clairement que l’un des géniteurs de la macronie aurait été trompé par l’Élysée… qui, avant son dernier remaniement ministériel, aurait donc changé de braquet à la dernière minute concernant Matignon.

Une histoire qui a le mérite d’être ouverte à une multitude d’interprétations. Que chacun s’amuse bien avec les siennes.

Le média américain ajoute en outre qu’un « autre milliardaire incontournable du paysage économico-médiatique, Vincent Bolloré, a aussi noué des liens avec l’ex-conseiller régional des Hauts-de-France, à l’époque étiqueté UMP, puis LR ».

Pour Politico, si ces « soutiens n’ont pas suffi pour être promu à Matignon, [ils] pourraient [néanmoins] être cruciaux pour la suite ».

In fine, les apparences sont toujours trompeuses en macronie.

Il y a en revanche bien un domaine dans lequel tout est clair : celui qui touche à l’amour porté à Nicolas Sarkozy par une partie des Corses… qui lui reprochent notamment la traque, puis les conditions de détention d’Yvan Colonna, assassiné depuis en prison.

En conséquence, samedi, le média digital Anonyme Citoyen nous montrait des images où une foule était présente pour s’opposer à la venue de l’ancien chef de l’État sur l’île de beauté afin d’assurer la promotion de son livre.

Si on ne peut pas plaire à tout le monde, certains réussissent toutefois à ne plaire à personne…

 

MONDE


Mercredi aux États-Unis, pendant que Fox News diffusait le débat entre candidats à la primaire républicaine en vue de désigner le futur représentant du parti à l’élection présidentielle de 2024, en parallèle, sur Twitter/X, Tucker Carlon recevait un autre candidat à la primaire, absent du débat : Donald Trump.

Dans une longue interview (complaisante), le journaliste conservateur – aux émissions les plus suivies au monde – interrogeait l’ancien président des États-Unis sur les raisons de son absence au débat.

Donald Trump expliquait d’abord que « beaucoup de personnes [lui] ont dit : “Tu ne devrais pas le faire », avant de donner des raisons plus profondes de son refus d’y participer : « Les sondages sont sortis et je mène de 50 ou 60 points, [alors que] certains d’entre eux [les autres candidats, ndla] sont à un point, à zéro, [parfois] deux… et je me demande si je dois rester assis pendant une heure et demi à côté d’eux (…) à me faire harceler par des gens qui ne devraient même pas se présenter à l’élection présidentielle ».

Donald Trump se tourne ensuite vers la caméra et demande : « Devrais-je vraiment faire ça ? ».

L’ancien président des États-Unis considère également que Fox News « n’est pas [non plus] particulièrement amical envers [lui] », soit autant de raisons valables à ses yeux pour « penser qu’il est juste plus approprié de ne pas faire ce débat ».

Les deux hommes évoquent par la suite l’évolution des médias dominants aux États-Unis. Trump considère par exemple que MSNBC ou CNN « ne font absolument plus d’audience ». En un mot, d’après lui, ces médias sont aujourd’hui tout simplement « morts » car ils « n’ont vraiment plus de crédibilité. Fox [aussi] est en chute libre », ajoute-t-il.

En bref, selon lui, « les bons jours [médiatiques] d’antan sont loin derrière ».

Donald Trump considère d’ailleurs que Tucker Carlson, qui a récemment été débarqué par Fox News, « le sait mieux que quiconque » puisque l’ancien président américain se souvient que le journaliste « était le numéro 1 à la télévision ». Pourtant, observe-t-il, « tout d’un coup, nous faisons cette interview [sur Twitter/X] », avant de pronostiquer qu’ils « obtiendront de meilleures audiences que le débat [même] sur ce forum fou que vous utilisez ».

Force est de constater qu’avec près de 250 millions de vues en 24 heures, cette publication semble en effet avoir explosé toute forme de concurrence télévisuelle.

Tucker Carlson retrace ensuite le parcours politique de Donald Trump depuis sa prise de pouvoir en 2016 : « Cela a commencé par des protestations contre vous, des manifestations massives, organisées par la gauche. Puis, cela a évolué vers des procédures d’Impeachment, deux fois. Et maintenant les accusations judiciaires... ».

Le journaliste se projette : « la prochaine étape, c’est la violence », avant de demander à Donald Trump : « ne craignez-vous pas qu’ils tentent de vous tuer ? Honnêtement, pourquoi n’essaieraient-ils pas de vous tuer ? ».

En guise de réponse, Donald Trump explique que ses adversaires sont « des animaux sauvages, des gens qui sont malades, réellement malades. J’ai vu ce qu’ils faisaient en inventant des histoires autour de la Russie. »

L’homme-carotte le plus puissant au monde en vient alors à parler de son plus grand traumatisme. Il rappelle qu’il estime avoir « reçu plus de voix en 2020 qu’en 2016… mais l’élection était truquée », assure-t-il.

Donald Trump indique qu’avec « le Covid, ils ont pu tricher sur beaucoup de choses différentes », ajoutant avoir accumulé beaucoup d’éléments probants pour le dénoncer… sauf que « les juges n’ont pas voulu voir, les gens n’ont pas voulu s’impliquer ».

L’ancien président des États-Unis se souvient qu’à cette époque ces gens disaient : « Vous êtes un théoricien du complot si vous dites quoi que ce soit sur les élections ».

Pourtant, Donald Trump s’interroge sur « ce qu’il se passe dans [son] pays, [où] il n’y a même plus de cartes de vote… Pourquoi ne veulent-ils plus de carte d’électeur ? Il n’y a qu’une seule raison pour expliquer pourquoi ils ne veulent plus de ces cartes d’électeurs, c’est parce qu’ils veulent tricher », jure-t-il.

C’est pourquoi il préconise de « revenir aux bulletins de vote en papier », avant de cibler les votes par voie postale, pour lesquels il rappelle qu’à une certaine époque « en France, [il y avait aussi] le vote par correspondance et c’était terrible ».

Trump assure ensuite n’avoir jamais vu un « esprit tel que celui d’aujourd’hui ». Les gens seraient « enthousiastes » à son contact, parce qu’ils « aiment les politiques », y compris « ceux qui disent ne pas l’aimer », lui… et ce même si, à ses yeux, « ils l’aiment quand même ».

En bref, la campagne présidentielle du méga-mégalo Trump est bel et bien lancée… avec pour première cible la momie Joe Biden.

Selon Donald Trump, cet enthousiasme qu’il dit observer au sein de la population résulterait justement du fait que « Joe Biden le tordu est si mauvais. C’est le pire Président de l’histoire de notre pays. (…) C’est une personne corrompue, si corrompue que je lui ai donné le surnom d’Hillary [Clinton]. (…) J’ai pris le Hillary la tordue [Crooked Hillary, ndla], je l’ai retiré (…) puis je l’ai utilisé pour Joe, parce qu’il est Joe le tordu ».

Très remonté, l’homme-carotte poursuit sa diatribe en expliquant que l’actuel président des États-Unis « est pire mentalement que physiquement… et, physiquement, il n’est pas vraiment un triathlète, ni d’ailleurs même aucun type d’athlète ».

Donald Trump reproche notamment à Joe Biden de ne pas être à la hauteur de la situation géopolitique actuelle, expliquant qu’il « est censé nous sortir de cette horrible guerre dans laquelle nous sommes très impliqués avec la Russie et l’Ukraine ». Lui, en revanche, se dit convaincu qu’il « pourrait le faire, mais ne croit pas que [Biden] le fera car il est simplement incompétent ».

L’ancien président américain estime par ailleurs que s’il a été « inculpé quatre fois, cela n’a pas de sens, ce sont des conneries », alors que, selon lui, Biden « est le Président le plus corrompu », ajoutant qu’il « est compromis car la Chine en sait beaucoup sur lui. Elle sait d’où vient l’argent, où se trouve l’argent, qui a payé… et elle l’a probablement payé [elle-même] ».

Donald Trump ajoute que Joe Biden a également « peur de dire à la Russie de se retirer de Cuba. Il a peur de dire à la Chine de se retirer de Cuba, [alors que] la Chine est en train de construire des installations militaires à Cuba. (…) Pourtant, vous n’en entendez pas parler ».

Du coup, selon lui, dans cette affaire, la « pire coupable est la presse, les médias »… d’autant qu’à ses yeux le phénomène s’étend « bien au-delà de Cuba. [La Chine] est présente dans toute l’Amérique du sud », explique-t-il, comme, par exemple, au Panama, où le canal construit par les Américains, vendu au pays pour « un dollar », serait, selon Trump, l’un des projets « les plus rentables au monde », mais « désormais, [c’est] la Chine [qui] le contrôle ». Or, il ne souhaite « pas laisser faire ça, [comme] nous ne pouvons pas laisser la Chine à Cuba ».

En ce sens, Donald Trump le promet : « Ils en sortiront, si je suis Président, ils en sortiront ».

Quelques soient les qualificatifs qu’il est possible d’attribuer à Donald Trump en fonction de l’idéologie politique de chacun, qu’il s’agisse de le définir comme un nationaliste, un homme politique de la droite dure, voire d’extrême-droite, ou alors, au contraire, comme un sauveur, patriote, sorte de dernier rempart face à Biden, à Davos et à « leur projet », ou encore comme un réactionnaire misogyne ultra riche et exploiteur de misère, voire un peu tout à la fois, il y a quoiqu’il en soit bien un point sur lequel tout le monde peut s’accorder à son sujet, il est l’un des seuls puissants de ce monde, si ce n’est le seul, à ne pas s’aplatir devant la Chine… et l’expansion de son modèle social.

Toujours est-il que, selon Le Monde, jeudi (dans la nuit de jeudi à vendredi en France), soit le lendemain de cette interview accordée à Tucker Carlson, « Donald Trump s’est présenté à la justice d’Atlanta ».

Le quotidien explique que « l’ancien Président a été placé brièvement en état d’arrestation dans une prison de Géorgie pour ses pressions électorales en 2020 dans cet État américain, [d’où] il est ressorti après un passage éclair, moyennant le versement d’une caution [de 200,000 dollars, après avoir] dénoncé un simulacre de justice »

Le Monde rappelle que « Donald Trump fait l’objet de quatre inculpations pénales, dont deux au niveau fédéral, à Washington et en Floride (sud-est), une dans l’État de New York et une en Géorgie ».

Le journal note toutefois que si « les nuages judiciaires ont beau s’amonceler, chaque rebondissement lui rapporte des millions de dollars de dons, versés par des partisans convaincus qu’il est victime d’une chasse aux sorcières manigancée par l’administration Biden pour l’écarter de la présidentielle ».

Il n’y a pas besoin d’être un partisan de l’homme-carotte pour attester qu’il est bel et bien actuellement « victime » d’une puissante attaque de ses adversaires sur le terrain judiciaire.

Autrement dit, la campagne américaine devant – normalement – l’opposer à « l’administration Biden » a bel et bien déjà clairement débuté.

Le Monde précise que, lors de son passage express en prison, Donald Trump « a été mesuré et pesé. Et surtout, après y avoir échappé lors de ses trois précédentes inculpations pénales, une photo d’identité judiciaire de M. Trump a cette fois été prise, une première pour un ancien président américain ».

Une photo qui a ensuite été diffusée sur toutes les chaînes américaines… et sur Twitter par l’intéressé lui-même.

En parlant de la Chine, il est l’heure de passer au traditionnel résumé du dernier épisode du feuilleton de l’été : Querelles russo-sino-occidentales en terres françafricaines.

Cette semaine, l’intrigue a légèrement évolué, mais, avant toute chose, prenons d’abord le temps de se souvenir de quelques éléments antérieurs à ce nouvel épisode.

D’abord, samedi 19 août, le JDD annonçait qu’une « délégation ouest-[franç]africaine [était] arrivée [dans l’]après-midi à Niamey [pour] tenter de trouver une solution diplomatique à la crise au Niger, après avoir annoncé la veille qu’elle était prête à intervenir militairement ».

Résultat, dès la veille, face à cette menace, l’AFP expliquait que, selon Ikemesit Effiong, directeur de recherche du cabinet de conseil nigérian SBM Intelligence, « les soutiens [wagnero-tsaristes] des nouveaux maîtres du pays "ont largement amplifié la menace de conflit avec la Cédé[f]ao, en particulier avec le Nigeria, ainsi qu'avec la France (qui soutient ouvertement le bloc régional, ndlr)" ».

L’agence de presse française note que « selon les experts interrogés par l'AFP, les moyens mis en œuvre [par les putschistes] ressemblent en partie à ceux employés précédemment dans d'autres pays de la région ».

À ce titre, Reuters nous rappelait, mardi, « que la junte au pouvoir à Niamey, depuis le coup d’État du 26 juillet, se tourne aussi vers les troupes de Wagner ».

C’est donc sans surprise que, vendredi, 20 Minutes constatait que les putschistes venaient justement d’accepter la proposition d’alliance de ces « autres pays de la région » – membres de la TsarAfrique – en « autoris[ant] les armées du Burkina et du Mali à intervenir [sur son territoire] en cas d’agression ».

De son côté, France 24, la chaîne françafricaine interdite d’émettre au Niger depuis l’arrivée de la junte, se demandait mercredi, si le pétrole n’était finalement pas « l’objet de la discorde ».

Raphael Kahane journaliste à France 24 revenait sur l’article de son confrère de Jeune Afrique, Mathieu Olivier : « Le Président Mohamad Bazoum est renversé, dites-vous, la veille du jour où il comptait soumettre en Conseil des ministres les statuts d'une nouvelle société, PetroNiger ? ».

Confirmation de Mathieu Olivier qui ajoute que « le 27 juillet, il y avait un conseil des ministres qui (…) devait se pencher sur la création de cette nouvelle société baptisée PetroNige».

« C'est quoi PetroNiger ? », demande-t-il, avant de répondre lui-même à la question : « C'est une société qui devait s'occuper de l'exportation des nouveaux produits pétroliers du Niger, qui avait prévu de faire monter sa production à 120 000 barils de pétrole par jour [contre 20 000 actuellement]. Donc c'était un gros bond en avant pour le Niger. »

« Pourquoi c'est important ? Parce que PetroNiger cache [en réalité] un bras de fer entre Mohamed Bazoum et son ministre du Pétrole, qui était à l'époque Sani Issoufou, le fils de l'ancien Président [nigérien] Mahamadou Issoufou ».

Or, le journaliste observe que « PetroNiger venait grignoter un petit peu [trop] sur les attributions d'une autre société qui a une existence et qui s'appelle la Sonidep »… sauf que Mathieu Olivier nous explique que cette « Sonidep était [en fait] (…) une caisse noire utilisée depuis dix ans (…) pour alimenter un système de corruption – n'ayons pas peur de le dire –  dans les rangs de l'armée. Donc c'est en fait cette Sonidep qui était essentielle pour l[‘ancien] pouvoir [et pour les militaires». Mais, selon Mathieu Olivier, « quand Mohamad Bazoum arrive au pouvoir (…) il va vouloir un petit peu changer les choses ».

Résultat, même si le journaliste « n'a pas la preuve d'un coup de fil entre Mahamadou Issoufou, évidemment, et [le chef militaire de la junte], le général Tani, [il] sait que le général Tani et l'armée dans son ensemble étaient sans doute alimentés par cette Sonidep, par cette caisse noire… et donc on peut légitimement se poser la question ».

Une question posée qui est « sans doute » intéressante, et potentiellement un bon axe de réflexion puisque fondée sur des faits concrets, mais qui n’apporte toutefois aucune réponse probante.

Pour expliquer la perte progressive occidentale observée en terrain françafricain face aux avancées économico-militaires sino-russes, le 4 août, Atlantico donnait la parole à un communiquant françafricano-américain, Michael Shurkin, qui nous assurait que « la France et les États-Unis ne jouent qu'un rôle limité dans l'économie nigérienne ; la Chine est le partenaire dominant en ce qui concerne les ressources naturelles du Niger. La montée en puissance de la Chine [se serait donc] faite au nez et à la barbe de la France et des États-Unis, avec la participation enthousiaste de Bazoum ».

Malgré cela, selon Michael Shurkin, « Paris et Washington s’en moquent. Bazoum était leur homme, et pourtant ils ne voyaient pas d'inconvénient à ce qu'il s'associe à la Chine ».

Une tendance persistante à Paris et Washington à ne pas voir « d’inconvénient à ce [que des pays] s’associe[nt] avec la Chine ».

Selon cet ancien analyste politique pour la CIA, la réaction des États-Unis et de la France « ne reflète[rait] donc pas une quelconque préoccupation pour les ressources naturelles du Niger ».

Non, bien sûr, la préoccupation officiellement… officieuse de la France et des États-Unis est simplement de continuer à disposer de bases militaires et/ou de troupes stationnées dans le pays pour défendre leurs intérêts locaux et régionaux.

Sans oublier non plus ces trois mines d’uranium explorées par Orano (ex-Areva), qui, selon Europe 1, représenterait tout de même 20 % des importations françaises et qui pourraient tomber aux mains des Russes… raison pour laquelle, « depuis le putsch, le géant industriel français s'inquiète pour son activité dans le pays. Le groupe a d'ailleurs ouvert une cellule de crise dès l'annonce du coup d'État », d’après la station de radio.

Il y aussi ce grand projet (maintes fois repoussé) d’union monétaire de l’Afrique de l’Ouest, censé permettre l’émergence d’une nouvelle monnaie, l’Eco, pour remplacer au sein de la Cédé[f]ao le Franc CFA et diverses monnaies locales.

Un projet qui doit réunir quinze pays, dont une partie est anglophone, comme le Nigeria, bien plus proche de la BritannAfrique et des États-Unis que de la Françafrique… Un passif qui pourrait notamment expliquer les récentes réticences du Sénat nigérian à intervenir militairement au Niger. (cf. RDA semaine du 7 août)

Outre la présence militaro-économique françafricoccidentale et russe dans la région, la Chine y est bien, elle aussi, un acteur économique majeur puisque, comme le rapportait Reuters, fin juillet, « le Niger est devenu un producteur de pétrole en 2011 lorsque le champ pétrolifère d’Agadem (…) a commencé à produire dans le cadre d’une coentreprise entre le gouvernement et PetroChina [qui], dans le cadre de cet accord, a investi dans la construction de la raffinerie nigérienne SORAZ, dont le groupe détient 60% ».

L’agence de presse britannique souligne qu’en « septembre 2019, PetroChina a conclu un autre accord avec le gouvernement nigérien pour la construction d’un oléoduc de 2000 km entre le champ d’Agadem et le Bénin ». Puis, « en mai, l’entreprise d’État [chinoise] Sinopec a conclu un accord avec le gouvernement du Niger, ouvrant la voie à une coopération potentielle entre Pékin et Niamey dans le domaine du pétrole et du gaz ».

Autrement dit, quelles que soient les évolutions futures de la situation politique au Niger, d’un point de vue économique, la Chine s’inscrit assurément sur le long terme dans ce pays francophone… sans que cela n’ait jamais semblé poser problème outre-mesure à la France, ni aux Américains ou aux Anglais.

Le Niger, le nouveau Panama français ?

(Attention spoiler !) dès vendredi, France 24 nous donnait d’ores et déjà quelques bribes du prochain épisode en nous dévoilant que « la junte au pouvoir au Niger a ordonné, vendredi, le départ de l'ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, sous quarante-huit heures ».

Intelligemment, de manière à ménager au mieux l’intrigue et le suspense du feuilleton, « la France a rejeté la demande, estimant que "les putschistes n'ont pas autorité" pour une telle requête ».

Vivement la semaine prochaine !

S’il ne s’agit là que de la fin d’un épisode, il y a en revanche un autre spectacle, encore plus populaire, qui semble bien, lui, avoir offert sa dernière représentation.

En effet, Ouest-France nous révélait qu’un « crash d’avion a eu lieu ce mercredi 23 août 2023 dans la région de Tver, en Russie ». Le quotidien souligne que « Evgueni Prigojine, le chef du groupe paramilitaire Wagner, est sur la liste des passagers », ajoutant que « selon les premières informations communiquées, il n’y aurait aucun survivant ».

Ni selon les dernières, alors que Challenges annonçait que la « présence de Evgueni Prigojine dans l'appareil accidenté a été confirmée par l'administration de l'aviation civile (Rosaviatsia) », tout comme le JDD rapportait que « le groupe Wagner [a à son tour] confirla mort de son chef ».

En guise d’illustration, le journal britannique The Guardian nous proposait même une compilation vidéo des images du crash, tandis que Reuters nous révélait que la veille de son vol, Evgueni Prigojine avait publié une vidéo dans laquelle il se disait être en Afriquesoit la première vidéo publique de lui s’adressant à une caméra depuis sa petite virée armée en direction de Moscou en juin.

Toutefois, Le Figaro expliquait, fin juillet, que « Prigojine [est] appar[u] sur une photographie en marge du sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg ». Le quotidien précise néanmoins que « le cliché n’[avait] pas [pu être] authentifié à ce jour ».

Un sommet où se trouvait bien évidemment Vladimir Poutine… pourtant censé être très remonté contre le chef de Wagner.

Selon Midi-Libre, à la suite du crash, le tsar russe a tout de même rendu un vibrant hommage – version Poutine – au chef de Wagner, en le qualifiant de « personne talentueuse, d’homme d’affaires talentueux ». Vladimir Ier explique que Prigojine « travaillait non seulement dans [leur] pays et obtenait des résultats, mais aussi à l’étranger, notamment en Afrique [où] il était impliqué dans le pétrole, le gaz, les métaux précieux et les pierres ».

Il est intéressant de noter que si une partie de la presse française a bien relayé la première partie de la citation, la dernière phrase, elle, l’a en revanche très peu été… voire pas du tout. Pour la retrouver en langue française, il a fallu un article de la BBC.

Comme un petit air de feuilleton de l’été.

Toujours est-il qu’en pleine guerre de l’information sur fond de propagande internationale permanente, les éléments factuels ne permettent toujours pas de s’assurer que le chef de Wagner est bel et bien mort dans le crash de cet avion… ni, non plus, comment cet avion a été touché.

Cette guerre de l’info est même telle que la presse dominante française ne sait plus où donner de la tête, puisque Ouest-France explique par exemple que « plusieurs chaînes Telegram liées à la milice ont passé la journée, jeudi, à tenter d’y voir plus clair. L’une d’entre elles a affirmé avoir eu accès à la morgue où reposent les corps. Sa source aurait reconnu Evgueni Prigojine et son doigt coupé et son acolyte, Dmitri Outkine, par sa taille et ses tatouages ».

Ouest-France ajoute que « la thèse d’un tir par l’armée russe de missiles S-300 d’un système de défense antiaérienne demeurait jeudi la plus plausible ». Selon le quotidien, « plusieurs témoins ont vu deux projectiles toucher l’avion avant qu’il ne s’écrase ».

Pourtant le lendemain, vendredi, Le Monde indiquait que « rien n’indique que l’avion ait été abattu par un missile sol-air, selon Washington »… et le Pentagone qui a « refusé de dire si les États-Unis soupçonnaient le recours à une bombe ».

Andrew Hawkins, journaliste à Moscou pour Al Jazeera, rapportait, mercredi, que selon « les information des médias russes, non confirmées officiellement, l’avion a été abattu par le système de défense aérienne présent dans la région ».

Le journaliste note également (à partir de 07:25) que malgré sa « mutinerie – euh (sic) – [Prigojine] n’a souffert d’aucune conséquence puisque les charges criminelles retenues contre lui ont été abandonnées de manière surprenante par le parquet russe ».

Andrew Hawkins remarque également (à partir de 07:48) que concernant « les informations qui expliquaient qu’il serait envoyé en Biélorussie pour s’y exilerce n’était tout simplement pas le cas, [puisqu’]il est resté libre de ses mouvements ».

Le journaliste en conclut qu’il « est clair que ses relations, de quelque nature qu’elles soient, n’avaient pas pris fin en Russie ».

Le lendemain, Andrew Hawkins était de retour à l’antenne d’Al Jazeera… avec un tout autre son de cloche, puisque le journaliste expliquait (à partir de 05:15) que, dans les médias russes, « la théorie qu’ils examinent principalement » est celle qui préconise qu’il y aurait eu « une sorte d’explosion à bord ».

Andrew Hawkins raconte qu’il « y a potentiellement eu une explosion (...) au niveau du train d’atterrissage, ce qui a ensuite provoqué la désintégration partielle en vol ». Il ajoute que cette hypothèse est confirmée par le fait que « les enquêteurs aient étendu leur recherche (…) sur une zone de quatre kilomètres » – soit « une zone assez large » parce qu’une « partie du fuselage a été découverte à trois kilomètres et demi de la zone du crash ».

Le journaliste constate par ailleurs (à partir de 01:25) que, dans cette affaire, « c’est un peu comme si le Kremlin voulait minimiser l’attention du public au sujet de cet avion ».

De son côté, la France se montrait dubitative face à la nouvelle. Selon L’Union, « Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, a déclaré qu’il y avait des doutes raisonnables sur les conditions du crash d’avion », tandis qu’aux États-Unis, « Joe Biden [a] estimé que des choses se passent en Russie sans que Poutine n’y soit pour quelque chose ».

Une déclaration ambiguë faisant écho à celle d’une porte-parole de Washington qui, selon L’Obs, estimait que « la mort de Prigojine ne serait une surprise pour personne ».

En résumé, cette semaine, la presse dominante, Washington, Moscou et Paris versent tous ouvertement dans le complotisme.

Pascal Boniface, fondateur et directeur de l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) interrogé par Le Point, considère que « l'implication de Wagner ne va pas être modifiée en Afrique dans la mesure où c'est l'intérêt des Russes d'être présents et l'intérêt des régimes qui appellent Wagner de continuer à avoir un lien avec [la milice]. Donc ce ne sera plus sous le nom Wagner, ce ne sera plus dirigé par Prigojine, mais on peut penser que cette milice va poursuivre ses activités d'une façon ou d'une autre, sous une appellation ou sous une autre ».

Au final, pour Pascal Boniface, « la mort de Prigojine ne va [donc] pas amener le départ des Russes d'Afrique ».

Le 9 août, The Telegraph interviewait Alex Vines, directeur du programme Afrique à la Chatham House.

À l’époque, il expliquait au média britannique qu’en réalité, cela fait déjà quelque temps que « les analystes s'interrogent sur le degré de contrôle réel que M. Prigojine exerce sur Wagner ». D’après lui, « une théorie veut que les services de renseignement russes soient en train de reprendre les opérations de trolling et de filature que la Russie effectue très efficacement en [Franç]Afrique de l'Ouest, et que les trois opérations auxquelles Wagner a participé sont [en réalité désormais directement] prises en charge par l'armée russe ».

Pour rappel, fin juin, BFM annonçait également qu’après la virée armée de la milice en direction de Moscou, « Vladimir Poutine a[vait] laissé trois choix aux mercenaires du groupe Wagner acteurs de la mutinerie ». Soit « intégrer l'armée régulière », soit retourner à leur vie de civil en rentrant « dans leurs familles et chez leurs proches », soit « de "partir au Bélarus", pays allié où leur patron Evgueni Prigojine [s’était] exilé ».

En somme, selon Alex Vines, Prigojine et ses lieutenants avaient potentiellement déjà perdu la main sur l’Afrique.

En guise de conclusion à cet incroyable spectacle, BFM nous apprenait vendredi que « les 10 corps des victimes et les boîtes noires [de l’avion avaient finalement été] retrouvés ».

En attendant de connaître le contenu des boîtes noires… et des test ADN sur les corps, bien malin – ou imbécile – est celui qui peut affirmer ce qui s’est réellement produit lors de ce crash

Qui sait, si cela se trouve, de (l’au-de)là où il est, peut-être même que Prigojine aura le loisir de boire un petit verre de vodka avec Ben Laden ?!

Cap justement sur la péninsule arabique, où, lundi, France 24 nous apprenait que « l’Arabie saoudite [était] accusée de la mort de centaines d'Éthiopiens à la frontière avec le Yémen ».

La chaîne d’info internationale explique que, selon un rapport de Human Rights Watch publié lundi 21 août, des « images, diffusées sur les réseaux sociaux tournées par des migrants éthiopiens (…) illustrent les exactions commises par les gardes-frontières saoudiens à leur encontre ».

Selon ce rapport, « un témoin a expliqué que dans son groupe de 170 personnes, 90 personnes avaient été tuées », alors qu’une autre source témoignait que « sur 150 personnes, seules sept s'en sont sorties »… précisant qu’il « y avait des restes de corps humains partout, éparpillés ».

Nadia Hardman, chercheuse sur les migrations, confirme avoir « des preuves que les gardes-frontières saoudiens utilisent des armes explosives et tirent à bout portant sur des migrants, y compris des femmes et des enfants ».

Une politique princière, célébrée de Paris à Washington à chaque visite de Mohammed ben Salmane, qui est certes explosive, mais qui reste progressiste puisque hommes, femmes et enfants sont incontestablement tous traités à égalité.

 

ÉCONOMIE


Jeudi, Le Monde nous avertissait que l’alliance monétaire internationale pilotée par la Chine allait prochainement s’agrandir. En ce sens, le quotidien explique que « les BRICS intégreront six nouveaux membres en 2024 : l’Iran, l’Argentine, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis [qui] rejoindront le groupe de cinq pays émergents (Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud) ».

Le quotidien explique que, « selon les dirigeants [de ce] club des cinq, qui produit un quart de la richesse mondiale et rassemble 42 % de la population du globe, cet engouement montre l’influence grandissante des pays émergents sur la scène mondiale ».

Le Monde note que – bizarrement – « les États-Unis ont affirmé ne pas voir dans les BRICS de futurs rivaux géopolitiques, assurant vouloir maintenir de solides relations avec le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud ».

Pourtant, l’enjeu de cette force monétaire est de saper, pour ne pas dire clairement tuer, l’influence mondiale du sacro-saint dollar. Une issue qui ne semble donc pas effrayer les Américains, dont la puissance économique était, jusqu’ici, construite autour de la domination de leur fameux billet vert.

Autre étrangeté, le Sénégal et le Nigeria, respectivement membres de la FrançAfrique et de la BritannAfrique, ont également posé leur candidature pour rejoindre cette nouvelle monnaie internationale (chinoise), sans avoir toutefois reçu le feu vert de l’organisation pour le moment.

Emmanuel Macron n’a pas menti, actuellement, « le monde est [bien] confronté à toute une série de grands bouleversements géopolitiques »… anormaux.

Autre actualité économique de la semaine : « la taxe foncière va exploser », selon BFMTV.

Dans un second article, la chaîne d’info constate que « dans certaines villes comme Paris, la flambée de la taxe foncière avoisinera les 60% sur un an ». De leur côté, « les collectivités soulignent qu'elles n'ont pas le choix, [tandis que] les propriétaires, eux, estiment qu'on les prend pour des vaches à lait ».

BFM explique qu’il « y aura d'abord les +7,1% dus à la revalorisation des valeurs locatives cadastrales des biens, qui sont ajustées tous les ans en fonction de l'évolution des prix à la consommation. [Or,] avec une inflation forte, l'augmentation est importante ».

Selon la chaîne privée, « de nombreuses villes iront plus loin via le vote par les communes des taux qui s'appliquent pour la taxe foncière sur le foncier bâti, une taxe en forte hausse un peu partout pour compenser la baisse des dotations de l’État, notamment après la disparition de la taxe d'habitation pour les résidences principales ».

Le report des dépenses de l’État sur les collectivités territoriales n’en finit plus.

Pourtant, BFM se souvient que « l’État avait promis de compenser cette disparition à l'euro près », sauf que « les communes estiment que le compte n'y est pas ».

Il n’y a pas que pour les communes que le compte n’y est pas.

 

MÉDIAS


La Fact-Checkie – alias cette partie de la presse qui a souvent pris l’habitude d’être grassement rémunérée pour réaliser des articles sur commande, notamment d’entreprises privées – a, depuis quelques jours, visiblement reçu une nouvelle injonction. Cette fois, il s’agirait de défendre le modèle de « ville du quart d'heure ».

En ce sens, Libération tenait absolument, jeudi, à remettre l’église au milieu du village (de 15 minutes).

Libé en est certain, il ne s’agit là que d’un « concept d’urbanisme », pourtant, il se retrouve à devoir faire « face au complotisme ».

Le quotidien explique que ce « concept popularisé par l’urbaniste Carlos Moreno, censé offrir l’essentiel à quinze minutes de transports ou de vélo aux citoyens, est sous le feu des critiques des complotistes [qui] y voient une restriction de leurs libertés et pour les plus extrêmes une forme de camp de concentration ».

Heureusement, dans cet article, très rapidement, Libération nous rassure en nous expliquant comment il convient de penser face à ce nouveau concept.

Libé l’assure avec enthousiasme : « sur le papier, la ville du quart d’heure, où tout est censé être accessible à moins de quinze minutes (ou vingt, ou trente, selon les déclinaisons) à vélo, à pied ou en transports en commun, est pourtant un modèle alléchant ».

Tellement alléchant que Libé ne s’encombre d’ailleurs pas à creuser le sujet, le journal n’y voit que du positif pour tous : « Avec ce concept, commerces, écoles, loisirs, administrations… tout est censé être à proximité. De quoi limiter drastiquement les trajets en véhicule à énergie fossile et les émissions de gaz à effet de serre qu’ils entraînent. De quoi, aussi, réconcilier avec la lutte contre le réchauffement climatique même les plus réfractaires, qui se complaisent à critiquer «l’écologie punitive» qui pénaliserait les populations bagnolo-dépendantes ».

« De quoi limiter drastiquement les trajets en véhicule », comme, par exemple, en cas de confinement pour X ou Y raison ?

L’avantage de ce modèle semble en effet idéal, comme à le belle époque des attestations, où il était impossible d’aller à plus d’un kilomètre de son habitation. Au moins, grâce à ces villes concentrées, tout sera à portée de marche… Il restera encore tout de même à rapatrier le plus de citoyens possible dans ces agglomérations, car les campagnes n’ont pas franchement la même richesse de services… mais, pas d’inquiétude à avoir, puisqu'au rythme où va la désertification commerciale et médicale dans les coins reculés du pays, la mise en place de ce modèle bienveillant devrait vite pouvoir s’accélérer sur l’ensemble du territoire… en toute tranquillité et sous les "viva" de Libé.

Le World Economic Forum n’est pas non plus une seule fois mentionné au cours de cet article. Pourtant c’est un projet que Davos porte à bout de bras. Ce ne sont d’ailleurs pas les éléments (vidéo originale) qui manquent sur le sujet. Pourquoi Libé ne prend donc pas le temps d’expliciter toutes les informations disponibles ? N’y a-t-il pas un compromis journalistique, un doute raisonnable à trouver entre ces deux visions partisanes et radicales où, d’un côté, nous ferions face à un « modèle alléchant » et, de l’autre, à un « camp de concentration » ?

Sauf que Libération, en journal omniscient, n’a pas besoin de vérifier dans le détail si ce projet mené par des ultra-libéraux - censés être ses adversaires idéologiques - est bienveillant et utile, le quotidien en est convaincu… et cela lui suffit amplement.

Exactement, comme il l’avait été avec le passe sanitaire, à l’enjeu liberticide pourtant lui aussi largement explicité et annoncé par tous « les complotistes » en amont de sa mise en place, et qui, foi de Libé, ne devait jamais être étendu aux lieux de « la vie de tous les jours » puisque le Président l’avait assuré à la Nation… ainsi qu’à Libé.

Sans oublier le vaccin qui ne devait provoquer aucun effet indésirable grave puisqu’il était, sur la base des uniques données fournies par Pfizer, un produit censé être « sûr et efficace »… une fake news pourtant largement répandue par Libération…. jusqu’à ce que ce récit s’effondre sous le poids de la réalité et de ses 25 % d’effets indésirables graves relevés par l’ANSM.

Sacré Libé. D’ici un an ou deux, il sera intéressant de relire ce papier prosélyte.

Il est toujours triste de voir un journal se rêvant défenseur des droits, de la veuve et de l’orphelin, faire en réalité montre d’un tel fascisme intellectuel. Pauvre « Libération », ce titre de presse au nom parfois si lourd à porter pour certains de ses salariés.

Courage aux journalistes déontologiquement intègres toujours présents au sein de sa rédaction qui subissent le parti pris de leur direction et de certains de leur collègues.

Mais attention tout de même aux mauvaises surprises ! Thierry Breton a pensé à tout pour permettre aux « convaincus » de rester enfermés dans leur doctrine… a fortiori quand elle colle parfaitement avec celle du pouvoir en place.

À ce titre, vendredi, le commissaire européen se mettait en scène dans une vidéo pour vanter la mise en application de son nouveau jouet liberticide : le Digital Services Act (DSA).

Thierry Breton explique : « Aujourd'hui, la loi sur les services numériques devient juridiquement applicable aux très grandes plateformes en ligne et aux moteurs de recherche ». Il ajoute que « ces plateformes systémiques jouent un rôle très, très important dans notre vie quotidienne », raison pour laquelle, selon lui, « le moment est venu pour l'Europe de fixer ses propres règles ».

Le commissaire européen jure que « le DSA est là pour protéger la liberté d'expression face aux décisions arbitraires et, dans le même temps, pour protéger nos citoyens et nos démocraties contre les contenus illégaux ». Voilà d’ailleurs bien pourquoi Thierry Breton compte se montrer « désormais très, très rigoureux pour vérifier que les plateformes systémiques se conforment au DSA ».

Et, face aux contrevenants, « nous enquêterons et nous sanctionnerons », promet-il.

En bref, Thierry Breton veut y croire : « l'environnement en ligne [sera] plus sûr pour tous les Européens ». Et, pour cela, il jure même qu'il y « veillera personnellement ».

De son côté, le même jour, Alexis Poulin détaillait justement les contours de cette nouvelle loi.

Selon le journaliste au Monde moderne qui cite un article de presse (non identifiable), « l'idée, c'est de placer les réseaux sociaux sous haute surveillance avec une nouvelle réglementation. Google, Amazon, Facebook, TikTok, Twitter, Snapchat, YouTube devront se conformer au DSA. Cette réglementation unique au monde, élaborée par Bruxelles, leur impose dorénavant des obligations de moyens de lutter contre les contenus illicites qui sont la propagande, les fake news, la violence, la vente de produits contrefaits ou dangereux ».

Une idée qui n’enchante pas du tout Alexis Poulin. Le journaliste dénonce ainsi chaque point un à un :

« - La propagande, il n'y a que ça ! Quand vous êtes un parti politique, vous faites de la propagande, donc [in fine] il va [aussi] falloir lutter [contre la leur]… mais, j'imagine, seulement contre [celle de] certains partis politiques.

- Les fake news, il n'y a que ça ! Une interview de ministre sur une matinale de France Inter, c'est quatre fake news, a minima.

- Et puis, la violence… Quand vous montrez les violences policières, vous allez être censuré parce que vous montrez des violences qui n'ont pas droit d'exister dans une République, dans une démocratie libérale ».

Résultat, pour Alexis Poulin, « ce projet de censure des réseaux sociaux est un scandale. Il est dangereux pour la démocratie, il est dangereux pour la liberté de parole ».

Le journaliste n’est pas non plus tendre à l’égard de « la Commission [européenne qui] a détaché quand même 125 personnes pour travailler à plein temps sur la surveillance et a fixé à 6% du chiffre d'affaires le montant maximal de l'amende encourue par les entreprises qui ne respecteraient pas le DSA ».

Alexis Poulin se montre encore plus sévère envers Thierry Breton… « qui vient de s'acheter un château [et] qui vise la présidence de la Commission européenne après Ursula von der Leyen ».

L’éditorialiste poursuit son observation : « C'est flippant de voir qu'une institution non démocratique comme la Commission européenne va s'arroger des pouvoirs de censure politique sur des plateformes qui sont des entreprises privées. La société du contrôle total, le rêve du World Economic Forum. Bien sûr, ça fait conspi' de dire ça, mais regardez tout ce qui se met en place, de la caméra algorithmique aux drones de surveillance, à la surveillance des réseaux sociaux, surveillance politique. Je mets le doigt là-dessus parce que, attention, il n'est pas question de sécurité, il est question de censure politique ici. C'est vraiment effrayant ».

Sauf pour Libé.

 

DIVERS


Jeudi, Le Gorafi revenait une dernière fois sur l’accident d’avion à l’origine de la mort supposée de Prigojine, ainsi que sur le sort réservé à son cadavre. Le site parodique explique que « l’avion qui transportait la dépouille de Prigojine s’[est] écrasé à son tour ».

Le Gorafi précise que l’appareil « qui transportait les dépouilles des membres du groupe Wagner dont Prigojine et Outkine a perdu tout contact avec le radar avant de s’écraser en rase campagne. Selon plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux, l’avion aurait été touché non par un mais par une dizaine de missiles avant d’exploser dans une boule de feu géante et de s’écraser sur une centrale électrique, provoquant un incendie qui s’est alors propagé à un stock de carburant qui en explosant a détruit toute la zone, rendant toute nouvelle identification des corps déjà décédés possiblement impossible. »

Il devient vraiment de plus en plus difficile de discerner parodie et réalité.

  • Wolf Wagner, journaliste indépendant pour France-Soir

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