13-Novembre : les accusations de Zemmour envers Hollande suscitent l'indignation

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Par AFP - Paris
Publié le 14 novembre 2021 - 14:07
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Eric Zemmour lors de la tournée promotionnelle de son livre "La France n'a pas dit son dernier mot", le 16 octobre 2021 à Béziers
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© Christophe SIMON / AFP/Archives
Eric Zemmour lors de la promotion de son dernier ouvrage (La France n’a pas dit son dernier mot), à Béziers, le 16 octobre 2021
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Eric Zemmour, un "profanateur de sépulture": les accusations du polémiste envers François Hollande qui n'aurait pas "protégé les Français" contre les attentats de 2015, et sa venue samedi devant le Bataclan au soir des six ans des attaques, ont provoqué une vague d'indignation parmi victimes et politiques.

M. Zemmour, qui ne cache pas ses ambitions présidentielles, s'est rendu samedi soir devant le Bataclan où il a réitéré ses critiques envers l'ancien chef de l'Etat.

"Il savait qu'il y aurait des terroristes et n'a pas protégé les Français et a pris une décision criminelle de laisser les frontières ouvertes", a déclaré M. Zemmour devant la presse.

Vendredi à Bordeaux, le polémiste avait soutenu que "le pouvoir était au courant du danger et il a préféré que des Français meurent plutôt que d'empêcher des +migrants+ de venir en France".

François Hollande s'est vivement élevé dimanche sur Radio J contre des déclarations "infondées, indécentes et indignes". "Les terroristes du 13 novembre sont venus de Belgique, ils sont belges ou français", a-t-il souligné, rappelant les mesures prises pour "contrôler les arrivées extérieures" à l'UE.

"C'est indécent d'être devant le Bataclan, de parler de guerre de civilisation devant le bâtiment lui-même" en reprenant "le langage même des terroristes", a aussi relevé l'ancien président.

Et c'est "indigne parce que ça laisse penser que ceux qui ont dirigé la France sont des criminels", a ajouté François Hollande, invitant à mettre Eric Zemmour et ceux suivant sa "dérive" de "côté dans le pacte républicain".

Le Premier ministre d'alors, Manuel Valls, a pointé sur Twitter les "mensonges distillés par ce personnage dont le seul but est de semer le doute et la haine".

Marion Maréchal, nièce de Marine Le Pen et amie d'Eric Zemmour, a dit pour sa part affirmé dimanche, lors de l'émission le Grand rendez-vous sur Europe 1-Cnews-Les Echos, qu'elle ne croyait "à aucun moment qu'il y ait eu l'intentionnalité de François Hollande de causer la mort de qui que ce soit" mais que "son irresponsabilité à l'époque est une irresponsabilité criminelle".

Sur LCI, le président par intérim du Rassemblement national, Jordan Bardella, a lui critiqué une "forme d'indécence" chez Eric Zemmour avec ses déclarations devant le "lieu martyr" du Bataclan. Toutefois, il a estimé que François Hollande avait une "responsabilité" dans la "hausse" du "terrorisme" à cause de sa politique migratoire.

Arthur Dénouveaux, président de l'association de victimes Life for Paris, a lui qualifié sur Twitter Eric Zemmour de "profanateur de sépulture": "Aucun politique n'avait jamais parlé un 13 novembre sur un des sites visés".

"C'est de la lâcheté politique que d'utiliser ces victimes. Ce n'est pas possible d'utiliser de fausses informations, infondées et injustes pour raviver cette douleur", a abondé sur BFMTV Me Samia Maktouf, avocate d'une quarantaine de parties civiles au procès en cours des attentats.

"Personne n'a envie d'entendre ce type de propos dans un moment de recueillement", a aussi déclaré Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, sur Franceinfo dimanche. Son collègue à l'Economie Bruno Le Maire a affirmé vouloir "démasquer M. Zemmour quand il introduit de la division là où les Français ont été capables d’une unité exceptionnelle face au terrorisme, (et) dénoncer cette espèce de fascination morbide, malsaine, pour les terroristes" chez le polémiste.

"Sa parole de saltimbanque est sale et indigne de notre pays", a également jugé le vice-président de l'Assemblée Hugues Renson (LREM) sur Twitter, parmi d'autres élus de la majorité.

aco-adc-ktr-reb/swi

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