Après Paris, escale à Lille pour des convois anti-pass en route pour Bruxelles

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Par Sylvie MALIGORNE, Emmanuelle TRECOLLE - Paris (AFP)
Publié le 13 février 2022 - 15:09
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Quelque 1.300 véhicules, selon la police, participant aux convois anti-pass venus de toute la France ont fait escale dimanche près de Lille, avant un rassemblement prévu lundi à Bruxelles, après une halte samedi autour de Paris et une manifestation dans la capitale pour certains d'entre eux.

Arrivés dans un concert de klaxons, sur un parking de centre commercial à Fâches-Thumesnil, à 10 km du centre de Lille, les participants y manifestaient dans la soirée aux cris de "On lâche rien", "Liberté liberté", brandissant de nombreux drapeaux français, certains frappés de la Croix de Lorraine.

"On ira à Bruxelles pour essayer de bloquer, pour lutter contre cette politique de contrôle permanente", affirmait à l'AFP Jean-Pierre Schmit, un chômeur toulousain de 58 ans qui a manifesté samedi à Paris.

Si certains s'organisaient pour passer la nuit sur place, la consigne de reprendre sans tarder la route pour Bruxelles, par petits groupes, a été donnée en début de soirée par mégaphone et sur les boucles du système de messagerie Telegram utilisées par les participants.

"Venu en soutien", le maire Insoumis de la commune, Patrick Proisy, a ouvert une salle de sports pour un accès aux sanitaires, a-t-il indiqué à l'AFP.

- "Faire entendre notre voix" -

"Le programme, c’est petit à petit aller voir toutes les institutions européennes (...), on sait pas jusqu’où on va aller mais on chemine et on fait entendre notre voix", expliquait à l'AFP Sandrine, une chargée de production de 45 ans venue de Lyon et refusant, comme beaucoup, de donner son nom.

"On perd petit à petit nos libertés, de manière très insidieuse", s'indignait-elle.

Les autorités belges ont interdit toute manifestation dans la capitale "avec des véhicules motorisés" et annoncé avoir pris des mesures "pour empêcher le blocage de la région Bruxelles-Capitale".

Selon une source policière, quelque 850 véhicules au total avaient quitté les abords de Paris en début d'après-midi pour cette escale. D'autres sont venus directement d'ailleurs en France, selon une autre source policière, précisant qu'il n'y avait pas de "stratégie d'interpellation".

Ceux qui se font appeler "convois de la liberté", sur le modèle de la mobilisation qui paralyse actuellement la capitale canadienne Ottawa, rassemblent des opposants au pass vaccinal mais également au président Emmanuel Macron et reprennent aussi les revendications des "gilets jaunes" sur le coût de la vie.

Venus de toute la France, ces convois avaient convergé en fin de semaine vers Paris. Mais, si la police avait recensé vendredi soir 3.000 véhicules pour 5.000 manifestants autour de Paris, tous n'ont finalement pas rallié la capitale.

- Enquête interne -

La préfecture de police de Paris a indiqué maintenir dimanche "sa vigilance pour empêcher les blocages aux portes de Paris avec des contrôles renforcés tout au long de la journée". Quelque 7.500 membres des forces de l'ordre devaient rester mobilisés dans la capitale jusqu'à lundi.

Une cinquantaine de manifestants se sont toutefois rendus en début d'après-midi au pied de la Tour Eiffel, avant d'être dispersés par la police.

La veille, malgré l'interdiction de manifester à Paris, plus d'une centaine de véhicules étaient parvenus à rejoindre les Champs-Élysées, évacués progressivement par les forces de l'ordre à coups de gaz lacrymogènes.

Une poignée d'irréductibles était toutefois restée jusque tard dans la nuit dans le quartier des Champs-Élysées et dans le bois de Boulogne, provoquant une nouvelle intervention policière.

La préfecture avait recensé dimanche un total de 97 interpellations et 513 verbalisations.

Et selon le parquet, à 06H00 du matin, 81 personnes étaient en garde à vue, dont Jérôme Rodrigues, une des figures des "gilets jaunes" et soutien actif des convois anti-pass.

Interpellé près de l'Élysée, il a été placé en garde à vue pour "organisation de manifestation interdite et participation à un groupement formé en vue de commettre des violences", selon cette source.

M. Rodrigues "tient à indiquer qu'il n'est en aucun cas l'organisateur de cette manifestation" et estime qu'il est un "prisonnier politique", a indiqué dimanche son avocat David Libeskind.

Le préfet de police a par ailleurs demandé dimanche une enquête administrative interne à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant un policier pointer samedi son arme sur un automobiliste, place de l'Etoile à Paris.

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