Darmanin : Sarkozy "se trompe" en prenant une "ligne identitaire"
Qui aime bien châtie bien. C'est en suivant cet adage que le maire de Tourcoing (Nord) Gérald Darmanin, très proche de Xavier Bertrand, a donné une interview très critique au sujet de Nicolas Sarkozy et publiée ce dimanche 10 dans Le Parisien. "La ligne identitaire ne peut pas être l’alpha et l’oméga de la future campagne" pour la présidentielle de 2017, assène-t-il notamment.
"Quand vous aimez quelqu’un, votre devoir est de lui dire votre vérité. Je le dis clairement: en ce moment, il (Nicolas Sarkozy, NDLR) se trompe", dénonce ainsi Gérald Darmanin. "Il semble ne pas comprendre la séparation et l’incompréhension entre lui et le peuple de droite qui exigerait une remise en question de sa part (...). Nicolas Sarkozy avait réussi à créer ce magnifique désir du +rêve français+ en 2007. Nous ne retrouvons pas cette magie. J’en suis nostalgique".
"Je ne suis pas en conflit avec Nicolas Sarkozy. Mais je ne suis pas en accord avec l’orientation qu’il semble prendre", explique ainsi celui qui a démissionné de son mandat de député pour devenir vice-président de Xavier Bertrand en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Une "orientation" qu'il estime par trop "identitaire", comprendre sur le modèle d'une certaine extrême-droite qui oppose Français "de souche" aux naturalisés et immigrés, sur fond de théorie du "grand remplacement".
"La nomination de Guillaume Peltier (ancien cadre du Front national de la jeunesse avant de passer à l'UMP, NDLR) et Guillaume Larrivé est révélatrice du choix d’une certaine ligne politique, qui n’est pas tout à fait la mienne", regrette ainsi le jeune maire de Tourcoing. Selon lui, il faut "un équilibre entre l’autorité et le social, entre la fermeté et la solidarité. Être Français ne se résume pas à une question de religion ou de racines chrétiennes. Quels signes donnons-nous à nos compatriotes musulmans, par exemple, dont les pères sont devenus français par le sang versé?".
Puis de conclure: les Français "ne veulent plus de ceux qui étaient là au casting de 2012 et en même temps ils n’ont de désir ardent pour personne d’autre (...). Le message envoyé est un message d’alerte (...). Si on ne fait rien, on se prendra le mur et l’élection de madame Le Pen (en 2017, NDLR) ne sera pas qu’une simple théorie... mais la réalité".
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