Enfouissement de déchets nucléaires à Bure : la manifestation dégénère en affrontements (vidéo)
La construction du projet Cigéo, qui prévoit d'enfouir à Bure (Meuse) les déchets nucléaires les plus radioactifs, a donné lieu à une manifestation d'opposants au projet mardi 15. Cette dernière a dégénéré en affrontements avec les gendarmes au cours desquels plusieurs personnes ont été blessées dans les deux camps.
Les forces de l'ordre ont expliqué avoir reçu des pierres et des cocktails molotov de la part des manifestants alors qu'elles étaient positionnées devant le futur site d'enfouissement. Les gendarmes mobiles ont répondu par des tirs de grenades lacrymogènes et de flashballs, a fait savoir la préfecture de la Meuse. L'Essor de la gendarmerie française a indiqué qu'il y a eu deux blessés dans les rangs des militaires. Ils ont été touchés par un "engin artisanal lancé par les opposants". L’un des gendarmes mobile souffre d’un "trauma sonore" et a été évacué en fin d’après-midi vers un hôpital.
Du côté du collectif des opposants au projet Cigéo, on compte "six blessés graves", touchés par des grenades, ainsi qu’une "trentaine de blessés légers" atteints par du gaz lacrymogène ou des tirs de flashballs.
Face-à-face entre les manifestants et les forces de l'ordre #Cigeo #Bure pic.twitter.com/ubMWvUlCOk
— Bleu Sud Lorraine (@bleusudlorraine) 15 août 2017
Le projet Cigéo, objet d'une guérilla juridique entre l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) et ses opposants, vise à enfouir à 500 mètres sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français. Les antinucléaires avaient reporté une manche début juillet lorsque l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a émis des "réserves" face à ce projet, notamment des "incertitudes" concernant le comportement de déchets hautement inflammables en cas d'élévation de température.
L'Andra avait annoncé à la mi-juillet que le projet ne débutera "pas avant 2022". En effet, le dépôt de la demande d'autorisation de construction, prévu mi-2018, aura finalement lieu "mi-2019". De son côté, Nicolas Hulot semble favorable au projet même s'il doit "nous pousser encore plus à réfléchir" en raison "des déchets que l'on délègue aux générations futures". Ces déchets, "il va falloir les prendre en charge" et "mon travail est de vérifier que leur stockage se fasse dans des conditions de sécurité absolue", avait indiqué le ministre de la Transition écologique.
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