Estrosi : le "plan à la Hollande" pour l'emploi "ne changera rien"

Christian Estrosi était l'invité de France info, ce mercredi matin. Le nouveau président de la région PACA, et maire de Nice, est notamment revenu sur le plan présenté lundi par François Hollande pour lutter contre le chômage, estimant qu'il "ne changera rien". "Le but c'est de nettoyer les statistiques et pas de créer des emplois", a-t-il estimé.

François Hollande compte sur les régions pour appliquer son plan pour l'emploi, vous qui avez été élu en partie grâce aux voix de la gauche, êtes-vous prêt à l'aider?

"(J'ai été) élu par (des électeurs) dont je ne connais pas la couleur. Il y a eu sans doute des voix de gauche et des voix heureusement de toutes part et de ma formation politique".

"Ce plan est insuffisant. C'est un plan à la Hollande pour faire la synthèse entre Macron et les frondeurs du PS, un énième plan qui ne changera rien".

"Le but c'est de nettoyer les statistiques et pas de créer des emplois".

"Je me demande pourquoi monsieur Hollande chaque année a essayé de décliner sa vision des choses mais ne s'est jamais tourné vers les présidents de régions qui étaient tous socialistes à une exception près mais aujourd'hui se tournerai vers les présidents de droite".

Vous disiez pourtant après votre élection, en décembre, reconnaître "la part" que la gauche a prise dans cette victoire en se retirant pour faire barrage au FN et votre "responsabilité" en découlant?

"C'est un autre sujet que la politique nationale".

"Ce qui ne m'empêche pas de faire appel à des hommes et des femmes qui ont des responsabilités, au sein du PS par exemple, mais aussi dans d'autres formations (...) sur le plan régional".

"Je mets en place le 29 janvier (la conférence régionale rassemblant les socialistes absents du conseil régional après leur retrait entre les deux tours des élections de décembre, NDLR). Elle me permettra d'associer tous ceux qui ont figuré au premier tour et qui ne siègeront pas pendant six ans pour qu'ils puissent faire des propositions, contester ma politique (...). C'est consultatif (...) Je n'entends écarter personnes dès lors qu'il s'agit de prendre des voix positives".

Les électorats LR et FN sont-ils si éloignés?

"La seule opposition qui siège au conseil régional, issue du FN, continue à être enfermée dans ses slogans archaïques issus d'une dynastie qui se succède de père en fille et petite-fille. Dès la première séance (le groupe FN) a refusé que je mette en place un déontologue (...) pour assurer la transparence puisque j'offre des places aux responsabilités, par exemple ils siègeront à la commission d'appel d'offres. Lorsque je demande 90 millions d'euros d'économie, ils refusent et demandent même que le train de vie des élus soit renforcé. Voilà le visage qu'offre aujourd'hui le FN.

"Ce ne sont pas eux qui m'empêcheront de mettre en œuvre mon programme".

Vous irez au séminaire organisé par François Hollande pour tous les présidents de région?

"Bien évidemment".

"Mon plan de formation c'est de passer de 29.000 à 50.000 apprentis, une banque régionale de l'apprentissage, mettre un plan de formation en relation avec le monde de l'entreprise, qui a 25.000 offres non pourvus".

"Je demande au président de la République de lier l'allocation chômage à l'activité. Quelqu'un qui sort du chômage refuse un premier emploi? Et bien que l'on baisse son allocation à 80%. Un deuxième emploi? À 70%".

"Je propose que les entreprises qui recrutent un chômeur non seulement soient exonérées de charges sociales mais puissent ne financer que la part supplémentaire au-delà de l'indemnité".

Avez-vous "dessaoulé", comme l'aurait dit Nicolas Sarkozy, depuis votre élection à la tête de la région PACA? A moins qu'il n'ait jamais dit ça de vous?

"C'est ce qu'il prétend. Je m'en suis entretenu avec lui, (il m'a répondu) +jamais de la vie, je suis tellement fier et heureux de ta victoire comment aurais-je pu prononcer de telles mots?+".

Sur le cumul de ses mandats

"Je tiendrais ma promesse, comme Valérie Pécresse je fais l'objet d'un recours du FN".

"Je quitterai mon mandat de parlementaire".

Qui soutiendrez-vous pour la primaire de la droite?

"Ce qui est sûr c'est que je participerais à cette campagne, mais pas en tant que candidat".