François Hollande : un "mort-vivant" qui n'a pas dit son dernier mot

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 01 novembre 2016 - 18:03
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François Hollande.
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©Philippe Wojazer/Reuters
Au plus bas dans les sondages et entouré de concurrents potentiels, François Hollande peut encore être candidat à sa propre succession.
©Philippe Wojazer/Reuters
Éreinté dans les sondages et donné pour "mort-vivant" par le "New York Times", François Hollande veut encore y croire face aux velléités présidentielles de Manuel Valls avec une triple stratégie: valoriser son bilan, occuper le terrain et entonner le refrain du "Au secours, la droite revient".

François Hollande annoncera dans un mois -six semaines au plus- s'il brigue un second mandat. Mais il fait sans plus attendre le service après-vente de son quinquennat.

"L’essentiel aujourd’hui est de mettre en valeur ce que nous avons fait", a-t-il encore souligné mardi dans une interview à La Voix du Nord. "Le chômage diminue", assure le président -il en avait fait la condition sine qua non de sa candidature- qui fait aussi valoir le redressement de "nombreuses entreprises" ou les "comptes publics en ordre".

Et de pointer sans les nommer un FN qui "prévoit la sortie de l’Europe" et des candidats de la primaire de la droite qui "s'en prennent ouvertement à notre modèle social". "Il faut mettre en garde nos concitoyens par rapport à ce que proposent nos opposants", lâche François Hollande.

S'il multiplie les signes d'entrée en campagne ou tout au moins en pré-campagne, le chef de l'Etat l'assure néanmoins: "Le temps de la campagne et de l’élection n’est pas encore venu". Une manière de tempérer les ardeurs de ses concurrents, à commencer par celles de Manuel Valls.

Cette "petit guerre des nerfs" entre les deux têtes de l'exécutif pourrait se prolonger dans les semaines à venir, "le président restant maître de sa décision" de se représenter ou pas, observe un proche de Hollande.

Tandis que M. Valls écumait ces derniers jours les terres africaines au bras de son épouse, Anne Gravoin, proclamant sa loyauté tout en distillant ses petites phrases à l'adresse du chef de l’État, ce dernier arpente les provinces françaises.

François Hollande était samedi dans le Maine-et-Loire, lundi  au Louvre-Lens et sera jeudi en Normandie pour y rencontrer les "Maîtres laitiers" du Cotentin, déjeuner avec des intellectuels et conclure un colloque de chercheurs. L'occasion de "sentir le pays à quelques semaines de sa décision finale", explique son entourage.

Dans les prochains jours, il devrait aussi "dresser des perspectives pour l'avenir", selon un proche, autour de trois lignes de force: l'ouverture de l'enseignement supérieur aux jeunes des "quartiers", la transition énergétique et les nouvelles technologies au service des usagers des services publics...

Longtemps compagnon de route, Jean-Luc Mélenchon, lui-même déjà candidat à la présidentielle, en est persuadé: François Hollande reste la "clef de voûte" du PS et sera candidat à sa succession avec une "logique assez simple", à savoir "lui ou le chaos".

En politique, on n'est jamais mort, semble penser le cofondateur du Parti de gauche même si, à la veille d'Halloween, le New York Times a accablé François Hollande en "mort-vivant", archétype de ces responsables politiques qui "apparaissent politiquement en vie alors qu'en réalité, ils sont morts".

Le chef de l'Etat affronte incontestablement de nombreux périls, le spectre d'une humiliation s'il renonçait à se représenter et, dans le cas contraire, celui d'une défaite dès la primaire de la gauche ou au premier tour de la présidentielle.

Sa cote de confiance, selon une enquête Harris Interactive lundi, stagne à 18% mais avec un nouveau signe inquiétant: une chute de 11 points auprès des sympathisants socialistes au profit de Manuel Valls, en nette hausse.

Mais pour faire mentir ces sombres pronostics, François Hollande compte encore sur sa légendaire bonne étoile, lui qui était surnommé "Monsieur 3%" dans les premiers temps de la primaire de la gauche en 2011 avant de conquérir l’Élysée.

Challenger du candidat de la droite, il serait dans une position, certes originale pour un président sortant, mais pas nécessairement déplaisante. "Tout au long de sa carrière politique, il a appris à déjouer les sondages", remarque un intime.

 

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