Gabriel Attal s'en va-t-en-guerre

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France-Soir, avec AFP
Publié le 12 mars 2024 - 20:20
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Attal nommé Premier ministre
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F. Froger / Z9 pour France-Soir
F. Froger / Z9 pour France-Soir

Mardi 12 mars, Gabriel Attal a repris le flambeau martial porté habituellement par Emmanuel Macron pour introduire le débat sur l'accord de sécurité signé entre Paris et Kiev. Selon lui, "voter contre" le soutien à l'Ukraine revient à "tourner le dos" à son histoire.

Mi-février, le président français accueillait son homologue ukrainien à l'Élysée pour signer en toute discrétion un accord de sécurité entre les deux pays. Ni une ni deux, Volodymyr Zelensky se voit promettre "jusqu'à trois milliards" d'euros d'aides militaires pour mener son combat contre la Russie. Les Français ayant réagi à cette nouvelle pour le moins déconcertante, le gouvernement a daigné consulter le Parlement. C'est là que le jeune Gabriel Attal entre en jeu.

"Voter contre, c'est signifier à nos alliés que la France tourne le dos à son engagement et à son histoire" et "s'abstenir, c'est fuir, fuir ses responsabilités devant l'histoire, trahir ce qui nous est de plus cher depuis le 18 juin 1940 : l'esprit français de résistance", a déclaré le chef du gouvernement, nouveau va-t-en-guerre médiatique. LFI a voté contre l'accord, le RN s'est abstenu.

Tout spécialiste qu'il est, Gabriel Attal estime que "nous sommes à un moment de bascule" du conflit entre la Russie et l'Ukraine, et salue la "résistance du peuple ukrainien (qui) a été et reste exceptionnelle". 

"Le soutien à l'Ukraine, c'est reconnaître qu'elle se bat tous les jours pour nos valeurs et qu'elle fait partie de la famille européenne" car "cette guerre s'inscrit dans la durée. Une guerre de position se joue désormais et pour la Russie, le temps est désormais un allié", a-t-il ajouté.

Selon lui, la Russie "compte sur la lassitude des alliés de l'Ukraine", "sur des échéances électorales prochaines, aux États-Unis comme en Europe", où l'extrême droite progresse dans les urnes, et "sur l’efficacité, au long terme, de son travail de sape et de désinformation". Aussi la France est-elle "une cible de choix".

Et, parce que la Russie est "un régime autoritaire, déterminé à combattre nos valeurs et nos intérêts", une victoire de la Russie en Ukraine aurait des "risques concrets, tangibles" sur "la vie quotidienne des Français" et "serait un cataclysme pour (leur) pouvoir d'achat". Eh oui ! "Une inflation alimentaire puissance dix, une explosion des prix de l'énergie puissance dix. Je pourrais continuer longtemps à énumérer un à un les risques concrets, tangibles, directs d'une victoire de la Russie pour la vie quotidienne des Français. (...) Les Français vivraient moins bien avec des aliments plus chers, de l'énergie plus coûteuse, une insécurité croissante", a-t-il énuméré.

Une victoire de la Russie, c'est ce "qu’attendent les régimes autoritaires pour sonner la fin de l'histoire des démocraties libérales", c'est "une sécurité européenne affaiblie, des cyberattaques qui se multiplient", et un "risque de la panne énergétique généralisée". "Si l'Ukraine perd, nous perdons nous aussi," a-t-il conclu du "plus profond de son cœur et de ses tripes", avant de crier "Slava Ukraini !"

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