Hayange : la mairie FN contrainte de rétablir le gaz et l'électricité au Secours populaire, pour l'instant
La mairie d'Hayange a été enjointe mardi 19 par la justice de rétablir le gaz et l'électricité dans les locaux occupés par le Secours populaire. L'association et le maire (FN) de la ville Fabien Engelmann s'affrontent depuis plus d'un an sur l'occupation de ces locaux, sur fond d'accusation de "propagande pro-migrants" de l'édile.
Arguant notamment que le Secours populaire occupe ce local municipal illégalement, le maire avait fait couper l'électricité depuis plus d'un an et engagé une procédure d'expulsion. Mais un juge des référés du tribunal de grande instance de Thionville a rendu mardi une ordonnance imposant à la mairie de rétablir l'accès à l'énergie, sous astreinte de 500 euros par jour.
"Justice est rendue à Hayange! Nos bénévoles hayangeais vont pouvoir continuer d'apporter une aide inconditionnelle à près d'un millier de personnes en grande détresse", a réagi l'association.
Hayange: Fabien Engelmann (FN) saisit la justice pour expulser le Secours populaire "pro-migrants"
Mais cette "victoire" reste précaire et temporaire. D'abord parce que Fabien Engelmann a fait part de son intention de faire appel de cette décision "décevante". "Les contribuables hayangeois doivent payer le gaz, l’électricité pour une association squatteuse pro-migrants", a-t-il réagi sur Twitter.
Le tribunal de Thionville accorde le droit au Secours populaire d’occuper illégalement un local communal. Les contribuables hayangeois doivent payer le gaz, l’électricité pour une association squatteuse pro-migrants. Nous demandons l’expulsion !#Hayange #SecoursPopulaire #Squat
— Fabien Engelmann (@FabienEngelmann) 19 décembre 2017
Mais aussi parce qu'une ordonnance de référé est une décision répondant à l'urgence d'une situation, provisoire, et ne tranche pas l'affaire sur le fond. Le juge semble avoir cependant considéré que la décision du maire était trop radicale dans cette situation.
Fabien Engelmann reproche au Secours populaire d'occuper les locaux sans bail ni assurance. L'association rétorque qu'il s'agit d'un bail oral consenti par le précédent conseil municipal, avant l'arrivée du Front national.
Mais derrière ces considérations existent aussi un conflit plus politique. Le maire FN accuse en effet l'antenne locale d'être une "succursale du Parti communiste", une association "politisée" qui fait "de la propagande pro-migrants toute l'année".
Une inimitié qui remonte à une intervention de la présidente de cette antenne Anne Duflot-Allievi dans Libération en décembre 2015. Elle reprochait alors à Fabien Engelmann d'avoir de facto interdit aux enfants de migrants de participer à un goûter de Noël. Par la suite, l'édile a progressivement réduit puis supprimé les subventions municipales à l'association.
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