Henri Guaino : "tout le monde à sa part de responsabilité dans la baisse de l'autorité à l'école"

L'unité nationale

"Les évènements dramatiques auxquels nous avons été confronté nous obligent, les uns et les autres, à renoncer aux comportements partisans, aux réflexes habituels de la politique politicienne".

"Nous avons tous un devoir de sérieux, de gravité et d'union face à la violence. Mais cela ne veut évidemment pas dire que tout le monde doit être d'accord. Il ne faut pas se cacher derrière l'unité nationale pour créer un faux consensus et interdire le débat".

La grève des routiers

"On voit bien que toute la société est en train d'exploser".

"Plus personne n'en peut plus. Il faut nous interroger sur la société que nous avons construite".

Perte de l'autorité à l'école

"Les propositions de Najat Vallaud-Belkacem ne sont pas suffisantes. J'écoutais la ministre de l'Education nationale qui expliquait qu'il fallait rétablir l'autorité à l'école. Cela m'a amené à une réflexion en me disant +depuis des décennies, on fait tout pour abaisser l'autorité des professeurs, l'autorité en générale avec l'héritage de Mai 68+ et maintenant on s'étonne du manque d'autorité du maître à l'école. Nous avons fabriqué des attitudes d'enfants qui sont plongés dans l'anomie. Le problème posé par les jeunes djihadistes est celui de l'armature intellectuel et morale que nous leur avons, ou n'avons pas, donné".

"Rétablir l'autorité à l'école va être très long. Il y a quelques semaines on s'interrogeait gravement pour savoir si la fessée était quelque chose d'acceptable dans notre société. Il n'y a pas d'éducation sans sanction! Il faut revenir aux fondamentaux de la vie en société et de la civilité".

"Tout le monde a sa part de responsabilité dans la baisse de cette autorité à l'école".

"En démolissant notre modèle d'autorité républicaine nous nous engagions dans une voie très dangereuse. Le problème maintenant n'est pas seulement de lutter contre le terrorisme mais aussi contre les conséquences de ce terrorisme pourrait avoir sur l'affrontement que pourraient se livrer les différentes communautés. Il ne faut pas qu'on s'engage sur la voie de la guerre civile ou la guerre de religion".

Maintien de 6.000 militaires en poste

"Ce drame terrible conduit à revoir brutalement à tous les dogmes qui étaient inattaquables il y a encore quelques semaines. Bien sûr que c'est une bonne idée! Il faut surtout  que nous changions aussi notre approche des problèmes économiques et budgétaires. A chaque fois qu'il y a une crise, on revoit tout le programme".

Réunion des ministres de l'Intérieur de l'Union européenne sur la sécurité

"Cette Europe est vulnérable, car d'abord c'est une Europe ouverte à n'importe qui. La façon dont cette Europe a été construite empêche les Etats d'agir et après on s'étonne. Nous avons construit l'instrument de notre propre impuissance".

Manifestations au Niger, au Pakistan et en Iran

"Il n'y a pas à lever le pied. Le premier problème est le prix de la vie humaine, aucune politique et aucune religion ne peut avoir comme instrument le meurtre et la violence. Le blasphème n'est pas puni pénalement dans notre société et surtout il ne justifie pas le crime. Nous nous ne pouvons pas être plus restrictifs que ça sur la liberté d'expression. Je ne suis pas très favorable à ce qu'on blesse les gens, mais dans une démocratie c'est la rançon de la liberté".