Hommage des élus de Strasbourg aux victimes des attentats

Le maire de Strasbourg Roland Ries (PS) a décidé de consacrer le conseil municipal de ce lundi à un hommage aux victimes des attentas de Paris. Les élus ont affirmé leur volonté de tout mettre en oeuvre "pour faire reculer toutes les offensives de l’obscurantisme".

Suite aux attentats de Paris vendredi dernier, le maire de Strasbourg, Roland Ries (PS) a souhaité réunir ce lundi 16 un conseil municipal extraordinaire en lieu et place de la séance initialement prévue, entièrement consacré à cette actualité.

A l'issue de cette réunion, le conseil municipal a adopté une déclaration solennelle affirmant qu'"avec le sang des victimes des attentats de Paris, la nuit du 13 novembre a tracé une frontière dans le temps de notre démocratie. Il y aura un avant et un après".

"Pendant ces quelques heures d’horreur, la menace terroriste s’est muée en un assaut guerrier qui, au-delà d’une entreprise de découragement de l’engagement de la France en Syrie et en Irak, voudrait faire reculer l’universalité de nos valeurs, dénaturer l’essence même de ce qui anime collectivement l’esprit de l’Europe: l’idéal de liberté, le goût du bonheur, la passion de la culture… Les cibles des djihadistes n’ont pas été choisies seulement parce qu’elles concentraient des foules vulnérables. Un stade de football, une salle de concert, des cafés parisiens… ce sont aussi des lieux qui vibrent de tout ce qui fait un art de vivre partagé", ajoute la déclaration.

Pour les élus strasbourgeois, "c’est un constat douloureux, mais cela ne doit pas être une résignation. Nous devons faire face à une situation inédite qui frappe le monde de stupeur. Et nous devons absolument réagir pour contrer une stratégie de déstabilisation qui voudrait, au moyen de la peur, nous diviser, effrayer nos enfants et jeter un voile noir sur notre avenir".

Dans ce sursaut nécessaire, Strasbourg "a un rôle particulier à jouer", ont-ils estimé, soulignant que leur ville, "avec sa tradition humaniste, qui depuis des siècles diffuse les lumières de la connaissance, se doit d’être aux avant-postes pour faire reculer toutes les offensives de l’obscurantisme".

Ce combat contre l'obscurantisme et pour la démocratie, c’est précisément toute l’ambition du Forum mondial de la Démocratie, organisé par le Conseil de l’Europe, l’Etat, la Ville et la Région, que les hasards de la programmation avaient placé dans la semaine qui s’ouvre. "Au lendemain de la tragédie qui a meurtri Paris, cette quatrième édition trouve évidemment une résonnance particulière avec un thème central qui fait écho aux interrogations républicaines inspirées par  l’instauration de l’état d’urgence: Liberté contre contrôle: pour une réponse démocratique".

Le conseil municipal de Strasbourg a souhaité, en cette période dramatique, "réaffirmer, dans le rassemblement le plus large de ses diverses composantes politiques et au-delà des clivages, son attachement aux valeurs fondamentales de notre République, que nous défendrons ensemble, dans le respect de nos identités politiques respectives".

Dans son allocution préliminaire, avant le vote de cette déclaration solennelle, Roland Ries avait assuré qu'"en ces jours de deuil national, mesure exceptionnelle dans l’histoire de notre pays, nous sommes dans la communion avec les familles des victimes et des blessés et nous savons qu’aucune déclaration ne pourra leur apporter une quelconque consolation. Et même si partout en France, l’on observe une minute de silence, nous savons tout comme Aragon, je le cite, que même +le silence a le poids des larmes+".

Les élus strasbourgeois ont observé une minute de silence à la mémoire des victimes des attentats parisiens, auxquelles ils ont associé les victimes de la catastrophe ferroviaire du TGV d’Eckwersheim qui a fait 11 morts.