La CNCDH appelle la France à rapatrier les enfants de jihadistes retenus en Syrie

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Par AFP - Paris
Publié le 29 mai 2019 - 15:27
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Jean-Marie Delarue en 2013 à Paris
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© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives
Jean-Marie Delarue en 2013 à Paris
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Le président de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) appelle la France à rapatrier "sans condition" les enfants de jihadistes français retenus en Syrie, dans une lettre adressée au gouvernement.

"Il est impératif que la France abandonne une attitude restrictive contraire à la simple humanité comme aux obligations auxquelles elle a souscrit et prenne la décision de rapatrier, sans condition, les enfants" mineurs de nationalité française détenus dans des camps en Syrie, demande Jean-Marie Delarue, dans un courrier daté de lundi.

Selon le Quai d'Orsay, environ 450 ressortissants français affiliés au groupe État islamique (EI) sont détenus par les Kurdes ou retenus dans des camps de réfugiés dans le nord-est de la Syrie.

Le gouvernement français a accepté jusqu'ici de rapatrier des enfants de ces camps au "cas par cas". Cinq orphelins sont ainsi revenus de Syrie le 15 mars et une fillette de trois ans le 27 mars. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, a déclaré en avril que la France n'envisage pas de "rapatriement collectif" des jihadistes et de leurs familles même si cette "hypothèse" a un temps été étudiée.

"Ces mesures sont tout à fait insuffisantes et traduisent la primauté manifestement accordée en l’occurrence, à des intérêts opposés à l'intérêt des enfants", estime le président de la CNCDH. "On ne naît pas terroriste", ajoute-t-il, "le meilleur moyen de préserver la sécurité des Français est de tout mettre en œuvre pour garantir la réinsertion sociale de ces enfants".

"Les conditions de vie dans ces camps (...) ne satisfont pas aux besoins élémentaires des enfants, tant physiques que psychologiques, au point d'avoir provoqué la mort de plusieurs d'entre eux", s'alarme M. Delarue. Plusieurs ONG ont alerté ces derniers mois sur les conditions dans lesquelles ces enfants sont retenus (manque d'eau, nourriture, soins, absence de scolarisation, etc.)

Mettant en avant que "ces enfants sont en danger immédiat", le président de la CNCDH estime qu'"il incombe à l'État de protéger ses ressortissants, en particulier les enfants en bas âge et ceux qui ont été touchés par des conflits armés".

Rappelant les dispositions des traités internationaux sur les droits de l'enfant et leur implication dans des conflits armés, signés par la France, M. Delarue rappelle que ces textes créent pour la France, "non la faculté au gré des circonstances, mais l'obligation de protéger les enfants, y compris en matière de rapatriement".

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