Les clubs parlementaires devront respecter de nouvelles obligations

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 13 juillet 2016 - 18:52
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Le logo de l'Assemblée nationale.
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©Jacques Demarthon/AFP
Le logo de l'Assemblée nationale ne pourra plus être utilisé par les clubs parlementaires.
©Jacques Demarthon/AFP
Les clubs parlementaires devront désormais respecter de nouvelles obligations comme l'interdiction d'utiliser le logo de l'Assemblée nationale ou celle de se réunir dans ses locaux. Le tout, pour "mettre fin aux conflits d'intérêts, qui consistent pour un député à promouvoir l'action de groupes privés dans lesquels il détient de puissants intérêts financiers", avait déclaré Claude Bartolone.

Interdiction d'utiliser le logo de l'Assemblée nationale ou de se réunir dans ses locaux: de nouvelles obligations ont été décidées ce mercredi 13 pour les "clubs parlementaires", structures souvent informelles de lobbying associant des députés sur divers sujets. Il est d'ailleurs fait désormais "interdiction d’utiliser le terme de +parlementaire+ pour qualifier les structures que les représentants d’intérêts créent, qu’elles soient ou non qualifiées de +clubs+", selon un communiqué de la présidence de l'Assemblée.

Le bureau, sa plus haute instance collégiale, s'est prononcé à l'unanimité sur ces mesures, reprise de la quasi-totalité de propositions faites fin juin par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Dans un état des lieux inédit, cette autorité indépendante née des lois post-Cahuzac avait identifié une quarantaine de ces structures, en lien avec nombre de députés et sénateurs, du "club des amis du cochon" au "club des amateurs de havane", en passant par des sujets tels l'espace, le numérique ou la santé. Lancés et financés par des sociétés de relations publiques, des grands groupes ou associations professionnelles, avec des budgets annuels allant jusqu'à 400.000 euros, les clubs, "réalité à visage multiple", sont encadrés de façon "lacunaire", avait estimé la HATVP dans ce rapport.

Parmi les autres mesures reprises de la Haute autorité, le bureau de l'Assemblée a décidé, sur proposition de son président Claude Bartolone (PS), d'une "obligation de faire figurer clairement les noms des entités finançant les manifestations ou les structures auxquelles participent les parlementaires" et d'une "obligation pour les représentants d’intérêts d’informer systématiquement les députés du coût des invitations qui leurs sont adressées", celles dont la valeur est supérieure à 150 euros devant être déclarées au déontologue de l'Assemblée. Une autre préconisation de la HATVP, la création d'un registre des représentants d'intérêts obligatoire et commun au gouvernement et au Parlement, a déjà été traduite dans le projet de loi anticorruption Sapin II, qui sera examiné en nouvelle lecture à l'Assemblée fin septembre.

M. Bartolone (PS) avait demandé ce rapport à la Haute autorité en octobre, afin de "mettre fin à cette situation intolérable de conflits d'intérêts, qui consiste pour un ou une députée à promouvoir l'action de groupes privés dans lesquels - même si cela peut sembler incroyable - il ou elle détient - ou son conjoint - de puissants intérêts financiers". Cette annonce était intervenue alors que sa rivale aux élections régionales en Ile-de-France, Valérie Pécresse (LR), avait coprésidé entre mi-2014 et mi-2015 le "club de l'investissement public", dont était membre Alstom, entreprise où elle détenait à l'époque des intérêts, et qui employait son mari.

Côté Sénat, son comité de déontologie a émis en janvier des recommandations, similaires aux décisions mercredi à l'Assemblée, pour clarifier les relations des sénateurs avec les clubs parlementaires. Enfin, le bureau de l'Assemblée a acté un "renforcement des fonctions et des moyens du déontologue", avec notamment l'élaboration d'un statut et une ouverture aux fonctionnaires et collaborateurs parlementaires. Le déontologue, Ferdinand Mélin-Soucramanien depuis avril 2014, devra en outre remplir, comme il l'avait lui-même proposé, une déclaration d’intérêts et d’activités, à l'instar des parlementaires.

 

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