Manuel Valls et Stéphane Le Foll comparent foot et politique lors d'un meeting

"Tout n'est pas joué" pour 2017: Manuel Valls et son ministre Stéphane Le Foll se sont efforcés vendredi, en meeting dans l'Aude, de remonter le moral des militants PS, en s'appuyant opportunément sur la victoire de la France en demi-finale de l'Euro de football.

"L’équipe de France a donné, hier, un exemple d’engagement, de combativité, de plaisir à jouer ensemble. Ils n’étaient pas favoris... face à l’Allemagne. Mais ils ont joué leur partie, avec leur style, sans complexe. Et avec un sacré mental. Et ils ont gagné!", a lancé le Premier ministre lors d'un meeting à Palaja, alors que le PS apparaît mal en point à neuf mois de la présidentielle.

"Moi, je ne crois absolument pas que tout soit joué" pour 2017, a lancé un peu plus tard le Premier ministre, face "à une droite qui veut tout casser" et une "extrême droite qui entend tout détruire".

Stéphane Le Foll, un des fidèles du président Hollande, a été encore moins allusif: "Cette victoire, elle est là aussi pour rappeler qu'il faut, dans tous les domaines et en particulier en politique, toujours garder espoir, être déterminé et cohérent", a-t-il dit.

"L'entraîneur de l'équipe de France, Didier Deschamps, a ce type de qualités et c'est ce type de qualités qui doit être aussi la ligne que nous proposons", a poursuivi M. Le Foll, résolument au carrefour du foot et de la politique.

Venus vendredi dans la nouvelle région d'"Occitanie", les deux hommes et la secrétaire d'Etat Ségolène Neuville ont longuement défendu le bilan, réservant de nombreuses flèches à l'aile gauche du PS et à Jean-Luc Mélenchon.

Valls l'a répété à l'adresse des frondeurs, qui l'ont de nouveau contraint au 49-3 sur la loi travail: "Je n’accepte pas que les petits calculs des uns, les visions rétrogrades des autres, viennent ruiner les efforts déployés depuis de longs mois. Je ne serai pas celui qui renonce devant la gronde et la fronde!".

"Trop de réformes essentielles ont, par le passé, été enterrées. Trop souvent, on a manqué de courage, on a fait marche arrière, ou pire encore dans la demi-mesure. Cette impuissance, ces atermoiements, ces +réformes+ à l’eau tiède, jamais assumées, nos compatriotes, ne les supportent plus", a mis en garde M. Valls, dans un meeting où chacun a rendu hommage à Michel Rocard, Premier ministre réformiste et grand utilisateur du 49-3.

Quant à Stéphane Le Foll, il a notamment répliqué à Arnaud Montebourg, qui a lancé jeudi une charge contre le "sarkhollandisme" et proposé de rendre aux Etats des pouvoirs de l'Union européenne. Et l'a accusé de "parler comme Mélenchon".

"Lui aussi il va s'y mettre? Lui aussi il va commencer à parler comme ceux qui veulent toujours renverser la table, casser, détruire, et on verra après, ne vous inquiétez pas, le bonheur il est derrière! (...) C'est les problèmes qui sont derrière", a lancé le ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement devant quelques 300 à 400 sympathisants PS, un public assez grisonnant.

Il les a appelés à rester "fiers" face à "tous ceux qui voudraient qu'on se taise et qu'on n'ose plus parler".

"Nous sommes prêts pour faire campagne et gagner en 2017!", s'est enthousiasmée Mme Neuville, drapeau catalan jaune et rouge noué au bras, à l'adresse des "combattants" que sont les militants du Midi.

Comme ses collègues masculins, elle s'est chargée de défendre le bilan du gouvernement en matière sociale, rappelant la nouvelle prime d'activité, le tiers payant ou encore le compte personnel d'activité ou la garantie jeunes prévues par la loi travail. Des avancées sociales passées trop inaperçues, déplore l'exécutif.

Quand M. Valls avait essuyé des sifflets assez nourris vendredi dernier à Montpellier puis lundi à Bastia, la "gronde" a été moins sonore à Palaja: seule une vingtaine de manifestants anti-loi travail avaient scandé quelque slogans hostiles ("Valls démission!") aux abord du meeting.

Le Premier ministre devait plus tard dans la soirée assister à un concert de sa femme Anne Gravoin à Carcassonne.