Nadine Morano : "les électeurs sont assez grands pour savoir ce qu'ils ont à faire"

Nadine Morano était ce lundi matin l'invitée de RMC et BFMTV. La députée européenne s'est notamment exprimée sur les élections régionales et l'attitude à adopter face au PS et au FN, ainsi que sur la question des réfugiés, principale préoccupation des Européens, selon elle.

Vous êtes toujours membre des Républicains?

"Oui".

 

Vous avez créé "Le rassemblement pour le peuple de France"

"Je l'ai créé. J'ai de plus en plus d'adhérents".

 

Les régionales: un sondage donne Florian Philippot vainqueur au premier tour dans votre région, vous êtes surprise?

"Que les socialistes soient annoncés prenant une gifle magistrale, je ne suis pas étonnée. La politique menée dans ma région a été une catastrophe, cela doit s'arrêter".

"Florian Philippot fait une campagne très nationale alors que c'est un enjeu régional important car nous avons besoin de changer aujourd'hui les exécutifs".

"Partout en Europe, les populistes gagnent du terrain (...). Quand j'entend le Premier ministre dire +Cela serait une catastrophe que le FN préside des régions+, je lui répondrais que le drame vient de l'élection de François Hollande. La désespérance vient de là".

"Je ne partage en rien la vision du FN sur la vision de l'Europe, je ne partage en rien la vision économique du FN, cela serait une catastrophe pour la France, je pense que cela serait très néfaste pour notre grande région".

"Je n'ai pas envie de parler du FN, j'ai envie de parler des Français. Ils se réfugient vers une autre offre politique dès lors que nous ne sommes pas en capacité d'apporter une vraie réponse. Nous ne sommes pas audibles".

 

Les réfugiés

"Ceux qui arrivent par ces vagues migratoires sont surtout des jeunes hommes: il y a peu de femmes et d'enfants".

"Est-ce qu'on sera en capacité de les accueillir, de leur donner un travail? (...) Les Français vont devoir payer".

"Quand je suis allée au Liban, on m'a dit qu'on allait importer des cellules terroristes partout".

"Je pense qu'à un moment, nous sommes dans un système d'inconscience".

"J'invite vos auditeurs à aller sur ma page Facebook et à voir le reportage de 15 minutes que j'ai ramené de mon déplacement en Jordanie et au Liban".

 

Les flux migratoire sont la raison du vote FN?

"C'est la première préoccupation des Européens quand on les interroge".

"Sur les demandes d'asile, les deux tiers sont rejetées. Vous croyez qu'ils vivent où, ces gens? Dans les beaux quartiers?  (...) Si on s'occupait de mettre en place le retour de ceux qui vivent en situation économique chez nous, cela serait déjà bien".

"Quand on voit les brouillons du gouvernement, s'agissant de l'emploi, de la casse de l'apprentissage... Oui, les Français sont inquiets et il faut leur apporter des réponses".

"Le FN prétend les apporter, je débats sur ses propositions et je vous dit que revenir sur l'espace Schengen est une nécessité dès lors qu'on est incapable de protéger nos frontières, mais on ne peut pas les fermer totalement".

"Il faut réadapter l'espace Schengen, il faut que l'Europe prenne conscience de ses faiblesses".

"A 28 (Etats-membres de l'Union européenne), il faut être beaucoup plus performant".

 

Entre les deux tours, quelle attitude pour les Républicains face au PS et au FN?

"Les électeurs sont assez grands pour savoir ce qu'ils ont à faire. Je les engage à lire les programmes. Entre les deux tours, si je combats le PS et sa politique néfaste et n'ai pas mêmes idées que le FN, je n'ai rien à dire aux électeurs".

"Valls a quand même annoncé qu'il était prêt à retirer les listes socialistes, cela veut dire qu'il éradiquerait des régions les listes socialistes, cela serait très étonnant".

 

Allez-vous participer à la primaire des Républicains pour la prés_identielle de 2017?

"Je me présenterai si j'ai mes parrainages".

"Si on fait une primaire pour voir seulement Juppé, Sarkozy et Fillon, il suffit de faire un vote interne".

"Le ras-le-bol des Français, il faut le capitaliser et le ramener vers nous et leur proposer d'autres personnalités".

 

Après votre passage chez Ruquier et vos propos sur la "race blanche", vous avez reçu un SMS de Carla Sarkozy-Bruni?

"Cela me regarde".

"C'est comme si on avait voulu faire un procès à De Gaulle sur ce qu'il avait dit et écrit".

"J'ai fait une émission de 45 minutes sur mon déplacement en Jordanie et au Liban et on vient faire toute une histoire quand je fais une allusion à De Gaulle. C'est ridicule et stupide".