Nicolas Sarkozy critique la réforme territoriale

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RT
Publié le 18 août 2015 - 13:06
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Nicolas Sarkozy.
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Interrogé par "Corse-Matin", Nicolas Sarkozy a violemment critiqué la réforme territoriale mise en place par le gouvernement.
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Interrogé sur son lieu de vacances par le journal local "Corse-Matin", Nicolas Sarkozy a vertement critiqué la politique menée par le gouvernement, que ce soit au niveau de la croissance, du chômage, de l'Agriculture ou encore de la réforme territoriale qu'il considère avoir été "menée à l'encontre de tout bon sens".

Qui dit vacances ne dit pas trêve avec l'ennemi. Surtout chez les politiques, toujours prêts à attaquer leurs concurrents. Interrogé sur son lieu de vacances en Corse, le domaine de Murtoli, par le journal local Corse-Matin, Nicolas Sarkozy a vertement critiqué la politique gouvernementale et particulièrement la réforme territoriale, qu'il considère avoir été "menée à l'encontre de tout bon sens"  et "fondée sur un postulat: détruire ce que nous avions bâti".

" Je crois toujours au canton comme noyau dur de notre architecture institutionnelle locale pour protéger le territoire et garantir la proximité avec les citoyens ", déclare notamment le président des Républicains. Mais"pour faire de vraies économies et obtenir une plus grande lisibilité pour nos compatriotes, il fallait que les deux collectivités, région et département, fusionnent, d'où la création du conseiller territorial, à la fois conseiller régional et conseiller général", poursuit-il en référence au projet qu'il avait lui-même fait adopter à la fin de son quinquennat. "C'était un beau projet, utile et novateur, que François Hollande s'est empressé de faire disparaître, dès son élection", déplore-t-il.

"Quant aux 13 nouvelles régions, certaines sont d'une telle taille que cela va à l'inverse du but recherché. Je prends l'exemple de la région Rhône-Alpes-Auvergne. Il faut huit heures de route pour aller d'Aurillac à Val-d'Isère et autant d'heures en train pour se rendre à Annecy". "Cette réforme est ratée, car elle a été menée à l'encontre de tout bon sens, le projet de création de vice-présidences déléguées en est par exemple l'illustration", martèle l'ancien chef de l'Etat. 

En revanche, la collectivité unique de Corse, qui sera créée au 1er janvier 2018 grâce à un amendement de la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique Marylise Lebranchu, est "un bon choix et un choix cohérent, pour un territoire de 360 communes et 320.000 habitants". Toutefois, Nicolas Sarkozy, pour créer cette collectivité unique, estime que "la voie du référendum est indispensable". "Une reconnaissance de la spécificité insulaire de la Corse dans la Constitution ne me choquerait pas", poursuit-il.

Egalement interrogé sur les élections régionales de décembre prochain en Corse, l'ex-président de la République affirme regretter la présence de deux listes de droite au premier tour, celles de José Rossi et Camille de Rocca Serra. "J'aurais préféré de beaucoup une liste d'union pour les prochaines élections territoriales", explique celui qui, selon une indiscrétion du JDD, aurait réussi au cours de ses vacances à convaincre les deux hommes de faire fusionner leurs listes au second tour.

Mais l'ancien chef de l'Etat ne s'est pas exprimé que sur les élections régionales et la réforme territoriale. Sans surprise, il a également critiqué la politique du gouvernement concernant la croissance et l'emploi en France. Car, selon lui, "il n'y a aucune chance que les choses s'améliorent en s'entêtant à mener une politique qui est l'exact contraire de tout ce qui fonctionne ailleurs dans l'Europe""Cela fait trois ans que François Hollande et Manuel Valls nous expliquent que ça va aller mieux, que le chômage va baisser, que la croissance va revenir, que les Français vont payer moins d'impôts. Trois ans qu'ils se trompent ou qu'ils mentent aux Français", poursuit-il, très remonté.

Enfin, interrogé sur la crise qui gangrène actuellement le secteur de l'Agriculture, Nicolas Sarkozy déclare:"il faut prendre deux mesures structurelles en urgence, et pas des mesures banales comme le fait le gouvernement: alléger les charges des agriculteurs, qui sont considérables; et réduire le poids des normes et des contraintes, qui ne les mettent pas sur un pied d'égalité face à leurs concurrents européens". 

 

 

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