Patrick Balkany aux prises avec des joueurs de pelote basque nus (VIDEO)

Privés de gymnase à partir du mois de septembre, les joueurs de pelote basque de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) ont décidé de protester dans une vidéo où ils s'affichent nus et accusent le maire de la ville, Patrick Balkany, d'être responsable de l'arrêt de la section. Leur message a remporté un tel succès médiatique que l'édile a dû leur promettre qu'il essayerait "d'intervenir".

Les aficionados de pelote basque ne pourront bientôt plusjouer à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Car la section du Levallois sporting club (LSC) fermera à la rentrée faute de créneaux horaires disponibles au gymnase Auguste-Delaune. Furieux, les pelotaris, nom des pratiquants de ce sport, protestent depuis des mois et ont enfin réussi à se faire entendre, grâce à la mise en ligne il y a peu d’une vidéo humoristique dans laquelle ils s’affichent nus, le sexe dissimulé par une pala (raquette utilisée à la pelote basque) et accusent en chantant le maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany d’être à l’origine de la fin de "ce sport à part" dans la ville.

Dans cette vidéo intitulée Balkany, pourquoi tu as fait ça?, quatre compères hilares chantent sur l’air de La Chanson des Restos de Jean-Jacques Goldman. "Aujourd’hui, on n’a plus le droit à la pelote à Levallois, Balkany pourquoi tu as fait ça? Les pelotaris seront toujours là", s’amusent-ils avant de poursuivre: "pas de dopage ni de corruption, nous tout ce qu’on a c’est cette chanson. Cette fermeture, c’est pas chic, à moins que ce soit une histoire de fric", lancent-ils en référence aux nombreuses affaires louches dans lesquelles Patrick Balkany est soupçonné d'être mêlé. Et de conclure: "on veut être un sport à part, juste un créneau ou deux le soir. De l’amitié et des valeurs, la pelote c’est la bonne humeur".

"On a tourné dans les derniers jours où la section avait accès au gymnase où on joue habituellement, explique Jean, un membre du club cité par Le Parisien. C’était une sorte de baroud d’honneur. On voulait montrer qu’on était motivé pour continuer la section et témoigner de la bonne ambiance qui règne chez nous".

Si elle désormais médiatisée, la protestation des joueurs de pelote a commencé dès le mois d'avril, quand ils ont appris qu’ils devaient libérer certains créneaux horaires. "On est allé voir le président du LSC qui nous a fait miroiter qu’on pourrait garder un ou deux créneaux, et puis fin mai, on a appris qu’on en aurait plus du tout", raconte Jean. Ses amis et lui décident alors d’écrire à Patrick Balkany pour lui demander d’intervenir.

Afin de donner un écho à leur révolte, ils publient même la lettre sur leur page Facebook "Sauvons la pelote basque à Levallois". "Plus d'une fois, vous avez souligné l'importance que vous attachiez aux problèmes de la jeunesse, de l'éducation et du sport (...) Nous demandons votre intervention afin d'honorer votre promesse historique en permettant à la section Pelote Basque de conserver un minimum de créneaux dans la salle du gymnase Auguste Delaune", écrivent-ils à Balkany, précisant: nos rencontres avec les instances dirigeantes du LSC ne nous ont pas permis de trouver une solution, et ce malgré notre flexibilité quant à une éventuelle révision des créneaux [horaires]".

En vain, ce dernier leur répond lui est impossible d’intervenir: il ne dirige pas le LSC et le gymnase devant accueillir des enfants à cause des nouveaux rythmes scolaires, il a fallu faire des changements. Interrogé par Le Lab d’Europe 1, il explique: "je ne suis pas en charge des clubs sportifs. Ils ont un président et un conseil d'administration dont je ne fais pas partie. Ils prennent leurs décisions en toute indépendance. La municipalité leur accorde des subventions et ensuite, les associations et les clubs se gèrent. Je ne suis pas responsable de ce qui se passe. Ils ont leur autonomie, c'est la loi. Le maire n'a pas à intervenir dans leurs affaires".

Pourtant, le directeur du LSC est un de ses proches. En effet, il s’agit de son adjoint. "Même s'il ne le dit pas, c'est lui qui téléguide tout. Il a placé un de ses bras-droit à la tête du LSC", explique Jean au Lab. Interrogé par Le Parisien, le bras droit en question, Bertrand Percie du Sert, justifie: "la section pelote basque était celle qui comptait le moins de Levalloisiens. Ils sont moins de 30 sur 50 à 60 adhérents au total. S’il y avait eu plus de Levalloisiens, on aurait peut-être essayé de garder la section. C’est un choix difficile. On s’est coupé les cheveux en quatre, mais on n’a pas pu faire autrement".

Mais aujourd’hui, face au buzz de la vidéo des joueurs de pelote, Patrick Balkany est obligé de prendre les choses en main et de revoir ses propos. "En région parisienne, au mois d'août, c'est le désert. Alors on verra à la rentrée, je vais essayer d'intervenir, bien entendu, pour défendre les pelotaris et leur trouver les créneaux. D'ailleurs, très honnêtement, dans ce gymnase, c'est moi-même qui l'ai fait décorer, peindre aux couleurs du Pays Basque (…) Je vais voir ça avec les responsables du Levallois Sporting Club quand ils vont rentrer de vacances, mais on trouvera bien une solution parce que je ne vais pas les laisser jouer tout nus, quand même, c'est pas pratique", a-t-il ainsi promis à France Bleu Pays Basque. 

(Voir ci-dessous la vidéo "Balkany, pourquoi tu as fait ça?"):