"PenelopeGate" : les principales étapes de l'affaire Fillon
Les principales étapes de l'affaire qui a plongé dans la tourmente le candidat de la droite à l'élection présidentielle François Fillon, des premières révélations du Canard enchaîné au soutien renouvelé de LR.
- Premières révélations -
Le Canard enchaîné révèle le 25 janvier que Penelope Fillon a été rémunérée 500.000 euros brut comme attachée parlementaire de son mari puis de son suppléant, entre 1998 et 2007, et met en doute la réalité du travail fourni par l'épouse du candidat.
De mai 2012 à décembre 2013, elle aurait par ailleurs reçu 5.000 euros brut par mois de la Revue des deux mondes, dirigée par un ami de son mari, Marc Ladreit de Lacharrière, pour un travail dont la réalité est mise en doute.
Le parquet national financier (PNF) ouvre aussitôt une enquête préliminaire pour "détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel de ces délits".
"La séquence des boules puantes est ouverte", réagit le soir même le candidat conservateur.
Le lendemain, il assure qu'"il n'y pas le moindre doute" sur l'emploi "légal" et "réel" de sa femme comme collaboratrice. Il annonce avoir également rémunéré ses enfants pour des missions ponctuelles et ajoute qu'il se retirera seulement s'il est mis en examen.
- Les chiffres gonflent -
Le 30 janvier, M. Fillon, son épouse et M. Ladreit de Lacharrière sont entendus par la police, qui s'est déjà rendue le 28 à l'Assemblée nationale et à la Revue des deux mondes pour y chercher des documents.
Le 1er février, nouvelles révélations du Canard enchaîné: Mme Fillon aurait touché au total plus de 900.000 euros brut. Soit 831.440 euros brut comme assistante parlementaire sur plusieurs périodes, entre 1988 et 2013. Ainsi que 100.000 euros à la Revue des deux mondes. Les deux enfants auraient perçu 84.000 euros brut en 2005-2007.
Le 2 février, l'émission "Envoyé spécial" (France 2) diffuse des extraits d'un entretien accordé en mai 2007 par Penelope Fillon au Daily Telegraph, dans lequel elle déclare n'avoir "jamais été l'assistante" ni s'"occuper de la communication" de son mari.
- Changement de stratégie -
Le 6 février, M. Fillon présente ses "excuses" aux Français pour avoir fait travailler des membres de sa famille, mais assure que "tous les faits évoqués sont légaux". Parallèlement il remet en cause la compétence du PNF.
Il martèle qu'il n'y a pas de "plan B" à sa candidature et le 16 février, affirme qu'il ne renoncera finalement pas à se présenter en cas de mise en examen.
Il réagit ainsi à une déclaration du PNF, qui au vu du rapport des enquêteurs, a indiqué qu'il n'envisageait pas "en l'état" de classement sans suite.
- Convocation -
Le 24 février, le PNF ouvre une information judiciaire pour "détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, complicité et recel de ces délits, trafic d’influence et manquements aux obligations de déclaration à la Haute Autorité sur la transparence de la vie publique".
François Fillon annonce le 1er mars qu'il sera convoqué le 15 mars par les juges d'instruction en vue d'une probable inculpation, mais assure ne pas pour autant renoncer à sa candidature.
"Je ne céderai pas. Je ne me rendrai pas", déclare-t-il à la presse, en dénonçant un "assassinat politique" et une procédure judiciaire "menée à charge".
A droite, l'inquiétude s'installe et les défections s'accumulent.
- Rassemblement -
François Fillon préside le dimanche 5 mars un "grand rassemblement" au Trocadéro à Paris avec plusieurs dizaines de milliers de partisans, drapeaux tricolores à la main, en signe de résistance.
"Personne ne peut aujourd'hui m'empêcher d'être candidat", affirme-t-il sur France 2 quelques heures après. A la question "Allez-vous retirer oui ou non votre candidature ?", le candidat de la droite réplique: "ma réponse est non".
Le lendemain Alain Juppé convoque la presse pour confirmer "une bonne fois pour toutes" qu'il ne sera "pas candidat", tout en critiquant "l'impasse" à laquelle conduit la stratégie de François Fillon.
Ce dernier obtient dans la soirée le soutien "unanime" du comité politique de LR. "Le retrait d'Alain Juppé a confirmé qu'il n'y avait pas de plan B, il est temps maintenant que chacun se reprenne!" lance-t-il.
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