Pour Macron, l'Europe est menacée de "délitement"
Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, plaide pour une réorientation du projet européen, avec "des changements de traité" dans les prochaines années, estimant que "si nous continuons à ne rien faire, l'Union et la zone euro se déliteront d'elles-mêmes", dans un entretien à L'Express à paraître ce mercredi 9.
Alors que la France comme l'Allemagne connaîtront des "élections majeures" en 2017 (présidentielle en France, fédérales outre-Rhin), le ministre juge qu'il faut "utiliser cette synchronisation pour mener un débat européen et dire la vision que l'on porte", avertissant que "si les gens ne croient plus en l'Europe et en la zone euro, il faut les démanteler". Emmanuel Macron, qui avait déjà jugé fin février la politique budgétaire de l'Union européenne "mauvaise" car "beaucoup trop restrictive", revient sur le sujet, considérant que "si c'est pour avoir la souffrance du court terme sans la solidité du long terme, il vaut mieux tout détricoter".
Le ministre appelle aussi à "sortir de la stratégie du référendum, où chaque Etat dit aux autres: retenez-moi où je fais un malheur", à moins de quatre mois du référendum sur l'avenir européen du Royaume-Uni. Une éventuelle sortie des Britanniques de l'Union européenne "matérialiserait le risque de délitement et fragiliserait durablement l'Europe entière", a-t-il estimé.
Concernant la politique économique française, il réaffirme qu'il faut "continuer à baisser dans la durée les charges et les impôts des entreprises" et "abandonner la préférence française pour la hausse des salaires et des dividendes". A ce sujet, il souligne que chez le fabricant de semiconducteurs STMicroelectronics, où le gouvernement possède 27,5% du capital à parité avec l'Etat italien, "j'ai demandé qu'on supprime (le dividende), ou qu'on le baisse très fortement, pour favoriser l'investissement".
Interrogé sur une éventuelle candidature à l'élection présidentielle de 2017, l'électron libre du gouvernement Valls élude la question, appelant à s'intéresser au "contenu" plutôt qu'au "flacon", et affirme qu'"il faut surtout continuer à expliquer, à donner du sens, à proposer, de manière bienveillante et ouverte".
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