Rétrospective 2014 : l'année politique en images (DIAPORAMA)

Auteur(s)
Pierre Plottu
Publié le 29 décembre 2014 - 15:54
Mis à jour le 03 janvier 2015 - 12:59
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Marine Le Pen.
Crédits
©Christian Hartmann/Reuters
L'année 2014 aura été synonyme de victoires électorales pour le Front national de Marine Le Pen.
©Christian Hartmann/Reuters
Elections, remaniements, affaires: l'année politique française 2014 a été riche. Retour sur les dates clés de cet exercice qui restera celui d'une difficile première moitié de mandat pour François Hollande, d'une forte poussée électorale du Front national et de scandales retentissants, à droite comme à gauche.

9 janvier: Dieudonné se heurte à un mur

Interdit, de nouveau autorisé, puis finalement interdit. Au terme d'une journée folle, le Conseil d'Etat annule la représentation du spectacle de Dieudonné Le Mur, à Nantes, le 9 janvier. Motif invoqué: le one-man-show serait antisémite et les autorités craignent des troubles à l'ordre public. Le feuilleton Dieudonné commence, mêlant déboires judiciaires, provocations et dérapages. Dernier épisode majeur en date, l'annonce par l'humoriste proche de l'extrême droite du lancement de son parti, Réconciliation nationale.

14 janvier: François Hollande face à ses responsabilités

En pleine tourmente suite à la révélation par Closer de sa liaison avec l'actrice Julie Gayet, François Hollande donne le 14 janvier la troisième grande conférence de presse de son quinquennat. Si l'épiphénomène "people" sur sa vie privée défraye la chronique, le président est surtout attendu sur les thèmes du chômage (dont la courbe refuse obstinément de s'inverser) et sur l'annonce des détails du Pacte de Responsabilité et de SolidaritéAllègements de charges et de cotisations et Crédit impôt compétitivité emploi (CICE): au total, plus de 40 milliards d'euros de baisse de contribution pour les entreprises sont prévus d'ici 2017. Un "cadeau aux patrons sans contreparties réelles" qui hérisse le poil de la gauche de la gauche et laisse dubitative la droite, qui l'estime largement insuffisant. Les observateurs sont toutefois unanimes: il s'agit bien d'un déploiement de moyens sans précédent en faveur de la relance de la compétitivité du pays.

28 janvier: l'Assemblée nationale adopte la loi sur l'égalité hommes-femmes

Partage du congé parental, renforcement du droit à l'IVG, réduction de la précarité économique de certaines femmes: le projet de loi sur l'égalité entre les femmes et les hommes a été adopté à une large majorité (359 voix pour, 24 contre) par les députés le 28 janvier 2014. De nombreux députés de l'opposition se sont également prononcés en faveur de ce texte, censé "engager notre pays sur un chemin sans retour, celui de l'égalité entre les femmes et les hommes sans laquelle il n'est pas de réelle liberté", selon les mots de Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des Droits de femmes.

27 février: le scandale Bygmalion éclate

Portant sur une fraude "d'au moins huit millions d'euros", selon les premières révélations publiées par Le Point fin février, à près de vingt millions, selon les informations du Monde, l'affaire Bygmalion est peut-être la plus "chaude" pour Nicolas Sarkozy, soupçonné  de financement illicite de sa campagne présidentielle de 2012. Saisies lors de perquisitions, les "vraies factures" des meetings du président-candidat seraient sans commune mesure avec les montants déclarés: près de 40 millions d'euros de dépenses "réelles", contre 21,3 officiellement. Le scandale a déjà fait tomber de nombreuses têtes à l'UMP (Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux…) et, alors que l'enquête suit son cours, une question demeure: Nicolas Sarkozy était-il au courant? Lui, toujours présumé innocent, dément formellement.

23 et 30 mars: vague bleue aux élections municipales

Si la défaite était annoncée, elle a été d'une ampleur inattendue, ou presque. Au total, lors des élections municipales de mars 2014, la gauche a perdu 155 villes de plus de 9.000 habitants, dont certains bastions réputés inexpugnables, et n'en a gagné que 5. Un choc pour le parti majoritaire, victime du vote-sanction des électeurs et d'une abstention jamais vue pour ce type de scrutin (plus de 36%), notamment dans ses rangs. Le Front national, avec 1.290 conseillers municipaux, bat son record d'élus datant de 1995: l'extrême droite remporte au total 14 villesCette défaite précipite la chute du gouvernement de Jean-Marc Ayrault dès le lendemain du second tour, le lundi 31 mars. François Hollande nomme Manuel Valls Premier ministre "de combat", tandis que les écologistes quittent le gouvernement.

16 avril: 50 milliards d'euros d'économies, la rigueur des chiffres

Gel des prestations sociales, réduction des dotations de l'Etat, gel des retraites…: face à une conjoncture économique toujours aussi morose, le gouvernement frappe fort pour tenter de tenir l'objectif de réduction du déficit à 3% du PIB en 2015. Une ambition qui ne sera pas tenue, le gouvernement ayant annoncé début décembre 2014 qu'il revoyait ses prévisions de déficit à 4,1% du PIB pour 2015.

25 mai: le Front national en tête aux élections européennes

Le Front national se présente comme le "premier parti de France" à l'issue des élections européennes du 25 mai 2014. Avec 25% des voix, le parti de Marine Le Pen arrive effectivement en tête devant toutes les autres formations (20% pour l'UMP, 15% pour le PS, 9% pour EELV) et envoie 24 députés au Parlement européen (21 de plus que lors de la précédente législature). L'UMP compte 20 élus (-10), le PS 13 (-1).

25 août: le gouvernement Valls 2

Suite au dérapage de trop d'Arnaud Montebourg, critique acerbe de la politique économique menée par François Hollande et Manuel Valls, au cours du week-end du 23 au 24 août, le couple exécutif tape du poing sur la table. Le gouvernement est remanié pour "sortir" le ministre de l'Economie, ainsi que ses collègues de l'Education nationale Benoît Hamon et de la Culture Aurélie Filippetti. Emmanuel Macron (ministre de l'Economie, industrie et numérique) et un certain Thomas Thévenoud (secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger) font également leur entrée dans le gouvernement Valls-2 annoncé le 26 août.

4 septembre: la France découvre la "phobie administrative" avec Thomas Thévenoud

Neuf jours. Suite à la découverte de "retards de déclaration et de paiement" de ses impôts, Thomas Thévenoud ne sera resté que neuf petits jours en poste. Celui qui restera comme le codétenteur (avec Léon Schwartzenberg, en 1988) du record du ministre le plus éphémère de la Ve République se défend en plaidant la "phobie administrative". Au-delà de cette –mauvaise– blague, l'affaire Thévenoud reste surtout comme une nouvelle tache d'un quinquennat que François Hollande voulait exemplaire. Mais aussi comme une preuve de l'efficacité de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), cette instance issue de la loi sur la transparence, votée dans la foulée de l’affaire Cahuzac en 2012. Thomas Thévenoud est remplacé par Matthias Fekl.

28 septembre: le Sénat rebascule à droite

C'est un nouveau revers électoral pour la majorité. Suite aux élections partielles du 28 septembre, la droite regagne la majorité au Sénat, qui était à gauche depuis 2011. Dans le détail, sur 348 sièges, la Haute assemblée compte 143 élus UMP, 42 UDI et 13 Modem, contre 111 PS, 19 communistes et 10 écologistes. Pour la première fois de son histoire, le Front national réussi à envoyer deux élus au Sénat: Stéphane Ravier et David Rachline.

6 novembre: François Hollande à mi-mandat

Pour tourner la page d'une première moitié de mandat "noire" et tenter de reconquérir des Français très critiques, François Hollande repasse à l'offensive. Durant plus de deux heures, le jeudi 6 novembre sur TF1, le président le plus impopulaire de la Ve République vient défendre en direct à la télévision son action et se confronter à de "vrais gens". Une opération séduction qui se poursuit depuis, avec un François Hollande qui semble déjà en campagne pour préparer l'élection présidentielle de 2017. En cette fin d'année, sa cote de popularité a ainsi connu un –léger– mieux.

29 novembre: le retour pas si triomphal de Nicolas Sarkozy

C'était le résultat attendu. Le 29 novembre, Nicolas Sarkozy est (ré)élu président de l'UMP avec 64,5% des voix, largement devant Bruno Le Maire (29,2%) et Hervé Mariton (6,3%). Une victoire incontestable mais pourtant loin d'être écrasante. Lorsqu'il s'est lancé dans la campagne interne pour prendre la tête du parti, l'ancien chef de l'Etat tablait ainsi sur une victoire bien plus confortable et envisageait même de dépasser la barre des 82% des suffrages. Un premier succès tout de même et qui marque son retour au premier plan de la politique française. Désormais, la machine Sarkozy est en marche. Dans sa ligne de mire: l'élection présidentielle de 2017, sa revanche.

17 décembre: la nouvelle carte des régions françaises adoptée

Après plus de six mois de débats et de nombreux allers-retours entre l'Assemblée nationale et le Sénat, la nouvelle carte des régions françaises est définitivement adoptée le 17 décembre. Pour correspondre à cette évolution, effective au 1er janvier 2015, la date des élections régionales de 2015 a ainsi été repoussée de mars à décembre. Malgré tout, des évolutions restent encore possibles, puisque le texte comprend un "droit d'option" permettant aux départements de changer de région. De plus, les députés et sénateurs UMP ont déposé des recours auprès du conseil constitutionnel. A suivre, donc.

 

 

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