Revers en cascade pour François Hollande et le gouvernement
> La colère des policiers
C'est un mouvement que le gouvernement peine à endiguer: depuis lundi, les manifestations nocturnes de policiers se succèdent. A Paris, en banlieue, à Lyon, Marseille, Toulouse ou encore Montpellier, des centaines d'agents en colère ont réclamé davantage de moyens et ont dénoncé les attaques dont ils sont victimes. Face à cette grogne qui ne s'éteint pas, François Hollande a accepté de recevoir "en début de semaine" prochaine les syndicats. Avant lui, ses ministres ont tous échoué dans leurs tentatives d'apaiser le mécontentement, que ce soit le Premier d'entre eux Manuel Valls, Bernard Cazeneuve (Intérieur) ou Jean-Jacques Urvoas (Justice). Une ligne de fracture malvenue avec une profession très exposée à la suite des attentats et des manifestations contre la loi Travail.
> Des livres qui passent mal
Dix jours après la parution du livre de confidences à des journalistes du Monde Un président ne devrait pas dire ça..., un nouvel ouvrage, cette fois des journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot, vient bousculer l'exécutif et plus globalement le monde politique. En première ligne, le secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen, accusé d'avoir voulu imposer une agence de communication pour contrôler la parole politique sur le Qatar.
M. Le Guen a d'ores et déjà annoncé qu'il portait plainte pour diffamation. Les socialistes sont toujours déboussolés par les confessions du chef de l'État. Le très légitimiste chef de file des députés PS Bruno Le Roux concédait mardi "un trouble pour certains, de la colère, des interrogations pour d'autres".
> Secousses à l'Assemblée nationale
Le gouvernement a aussi passé une soirée difficile mercredi à l'Assemblée où il s'est fait battre par sa majorité, à deux reprises, de manière inattendue.
D'abord sur le maintien des avantages sociaux et fiscaux accordés depuis la loi Macron aux attributions d'actions gratuites par les entreprises à certains de leurs cadres. Puis sur l'élargissement de l'assiette et du taux de la taxe sur les transactions financières, pour allouer beaucoup plus d'argent à l'aide publique au développement. Sur ce point, une majorité du groupe PS est allée au-delà de ce que souhaitait le ministre de l'Économie Michel Sapin.
"Rien n'est tenu... Et les minoritaires peuvent faire la loi", résume un député socialiste soutien d'Emmanuel Macron. "Certains pensent qu'un gauchissement de ligne peut les sauver", poursuit-il, en allusion à l'opposition à la ligne du gouvernement qui s'exprime au-delà même des frondeurs. Dernière illustration en date: le vif débat vendredi chez les socialistes sur la taxe Youtube.
> Interrogations sur Hollande
Dans ce climat, François Hollande continue d'accumuler les sondages défavorables en vue de l'élection présidentielle. Une étude BVA-Salesforce publiée vendredi le crédite de 11% d'intentions de vote, un niveau stable mais très loin d'une qualification pour le deuxième tour. Certes, sa (maigre) garde rapprochée continue de positiver: "Il reste deux mois pour se refaire", glisse un ministre. "A cette heure, il n'y a pas de meilleure alternative" que François Hollande, abonde, fataliste, un député légitimiste. Cependant, un appel de parlementaires demandant à ce qu'il ne se présente pas serait en préparation.
"Il se murmure qu'ils disent à François Hollande, +François, fais ton devoir, n'y va pas+", a ainsi déclaré vendredi la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann. Cette incertitude chronique alimente plus que jamais les spéculations sur un éventuel plan B. Dans ce rôle, Manuel Valls tient toujours la corde même si l'hypothèse Ségolène Royal a refait surface. Un député hollandais confiait vendredi à l'AFP qu'une candidature Hollande devenait "de plus en plus impossible", penchant pour une candidature du Premier ministre à sa place.
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