Travailleurs détachés : Emmanuel Macron veut convaincre les partenaires européens de durcir la législation
C'est un déplacement de chef d'Etat dont l'objectif est au moins autant économique que diplomatique. Emmanuel Macron a entamé ce mercredi 23 un déplacement en Europe de l'Est où il rencontrera ses homologues autrichien, bulgares et roumains. Objectif: parvenir à un accord de principe sur le réforme de la directive sur les travailleurs détachés.
La directive de 1996 qui encadre ce statut permet en effet à des salariés ressortissant d'un pays de l'UE qui effectuent une mission dans un autre pays de l'UE de voir leurs cotisations sociales calculées selon le barème du pays d'origine. Certes, le salaire minimum et la législation sur le travail doit correspondre au droit local, mais la différence sur les cotisations reste perçue comme de la concurrence déloyale. Ainsi, un ouvrier roumain travaillant en France devra certes toucher le Smic et respecter la durée légale du travail applicable en France, mais il restera malgré tout moins cher pour l'employeur du fait d'un niveau de cotisations sociales réduit.
Selon un rapport du Sénat de mai 2016, le nombre de travailleurs détachés au sein de l'UE a augmenté de presque 45% entre 2010 et 2014, passant de 1,3 million de personnes concernées à 1,9 million.
Et le pays champion d'Europe dans l'accueil de travailleurs détachés est… la France. Le niveau élevé de cotisations sociales rend en effet le recours à ces travailleurs plus intéressant. Sans surprise, c'est le bâtiment qui est le plus demandeur, et les pays d'origine les plus représentés sont la Roumanie, la Pologne, l'Espagne ou le Portugal.
Pour mémoire, si Emmanuel Macron est aujourd'hui engagé pour revenir sur la directive européenne de 1996, il en était durant la campagne un défenseur, avant de durcir sa position après son accession à l'Elysée.
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