UE : "le pire serait le Brexit et l'adhésion de la Turquie" estime Nicolas Sarkozy

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 17 mai 2016 - 12:18
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Nicolas Sarkozy.
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Nicolas Sarkozy a estimé, dans un entretien publié mardi sur le site internet du Monde, que "le pire" pour l'Union européenne "serait le Brexit et l'adhésion de la Turquie".
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Brexit et adhésion de la Turquie à l'Union européenne serait "le pire" pour l'institution pour Nicolas Sarkozy. Il prône un nouveau traité "dont la France doit être à l'initiative dès l'été 2017".

Nicolas Sarkozy a estimé, dans un entretien publié ce mardi 17 sur le site internet du Monde, que "le pire" pour l'Union européenne "serait le Brexit et l'adhésion de la Turquie", et prône un nouveau traité "dont la France doit être à l'initiative dès l'été 2017".

"Le pire serait le +Brexit+ et l’adhésion de la Turquie : on aurait fait le grand chelem de l’erreur ! Mais +Brexit+ ou pas, il faudra, dans tous les cas de figure, refonder profondément le projet européen, et cela passera par un traité dont la France doit être à l’initiative, dès l’été 2017", déclare l'ancien président de la République.

La question du maintien ou non du Royaume-Uni au sein du bloc des 28 pays de l'UE est soumise le 23 juin à référendum. "Le débat sur le +Brexit+ est une opportunité pour refonder l’Europe. Je regrette que François Hollande n’ait pas fait de propositions en amont", a lancé M. Sarkozy, qui critique par ailleurs l'accord UE-Turquie sur les réfugiés.

"Penser que la Turquie peut durablement gérer et résoudre ces problèmes est une erreur. L’Europe peut-elle faire confiance à un pouvoir turc, qui évolue de plus en plus vers un régime autoritaire ? Je le conteste", a-t-il dit.

"Ce n’est pas le fait d’avoir des +hot spots+ en Turquie que je conteste dans l’accord avec ce pays, c’est la suppression des visas, irresponsable dans le climat sécuritaire actuel, et la relance des négociations d’adhésion, incompréhensible, compte tenu de l’évolution du pouvoir turc sur les libertés publiques", insiste le président des Républicains (LR).

"Je ne critiquerai pas Mme Merkel et la politique allemande. Mais ce qui m’a choqué, c’est de voir Mme Merkel négociant seule avec le gouvernement turc. Où était M. Hollande? Où est passée la voix de la France? Quand Barack Obama vient en Europe, il rencontre la chancelière en Allemagne, après s’être arrêté au Royaume-Uni. La France a-t-elle disparu de la carte diplomatique? Quelle humiliation!", a accusé M. Sarkozy.

L'ancien président souhaite la création d'un "euro-Schengen, c’est-à-dire un gouvernement de Schengen composé des ministres de l’Intérieur des pays membres, avec un président stable, qui aurait autorité sur Frontex". Il souhaite également que "la liberté de circulation des extra-communautaires ne soit plus permise dans l’Union européenne, tant que Schengen 2 ne sera pas adopté".

M. Sarkozy veut aussi "l’adoption préalable d’une politique d’immigration commune, avec notamment une harmonisation des prestations sociales accordées aux demandeurs d’asile, pour éviter le tourisme social. Au-delà des demandeurs d’asile, tout nouvel entrant dans l’Union européenne ne pourra pas toucher une allocation sociale avant un délai de cinq ans, à l’image de ce que font les Britanniques, et projettent de faire les Allemands".

Nicolas Sarkozy a également ironisé sur la campagne "pro-européenne" que compte mener Alain Juppé, son concurrent pour la primaire à droite en vue de la présidentielle 2017. "Je ne sais pas ce que ça veut dire, une campagne +pro-européenne+" telle qu'a promis de mener Alain Juppé, a déclaré M. Sarkozy au Monde.

"Si c’est pour rester assis sur sa chaise et crier +Europe ! Europe ! Europe !+, ne comptez pas sur moi. Ce qui compte, c’est de mettre du contenu et du concret. C’est bien ce que j’essaye de faire", a-t-il poursuivi, dans une référence à une célèbre formule du général De Gaulle prononcée en 1965 ("on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant +l'Europe, l'Europe, l'Europe+, mais ça n'aboutit à rien").

Enfin, Nicolas Sarkozy a jugé qu'"à l'évidence, ce n'était pas une bonne idée" d'inviter le chanteur Black M, "un chanteur qui a insulté la France" et "tenu des propos homophobes et antisémites", après l'annulation de son concert prévu au soir de la cérémonie du centenaire de la bataille de Verdun.

"Il y a beaucoup de Français qui ne votent pas FN et qui ont été profondément choqués qu’on invite, à une commémoration nationale, un chanteur qui a insulté la France dans ses textes, et tenu des propos homophobes et antisémites, même s’il s’en est excusé", a déclaré M. Sarkozy dans un entretien publié sur le site internet du Monde.

 

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