Valls rassemble les troupes autour du "candidat" Hollande qui se fait toujours désirer
Manuel Valls a "sonné" ce dimanche 2 "la mobilisation" à gauche pour la présidentielle de 2017 et s'est posé en "premier de cordée" pour défendre le bilan du probable candidat François Hollande... ou à défaut le sien.
"Je ne mise pas sur l'empêchement du président de la République ni sur la défaite de la gauche. La politique, c'est une affaire de convictions, pas de sondages. J'en ai assez qu'on choisisse à la place des Français. L'élection présidentielle, elle est en avril et en mai", a posé, dès le début de l'émission Le Grand Jury (RTL, Le Figaro, LCI), le Premier ministre que beaucoup imaginent prêt à prendre la place du chef de l'Etat si celui-ci renonçait à briguer un second mandat.
Valls, qui veut "réveiller la gauche", a martelé sa volonté de "défendre le bilan de ce quinquennat" en évoquant de nombreux aspects: la compétitivité des entreprises, l'emploi, l'école, la sécurité des Français, etc.
Alors que le chômage a augmenté de 1,4% en août, et que François Hollande a conditionné une nouvelle candidature à la présidentielle à "l'inversion de la courbe du chômage", le Premier ministre a estimé que "ce qui compte, c'est la durée, et nous aurons l'occasion de le juger encore à la fin de l'année."
Surtout, M. Valls a délivré en lieu et place de François Hollande -et via une anaphore lui aussi- les arguments en faveur d'un nouveau quinquennat: "Si j'étais à la place du président, je dirais la chose suivante: +je suis fier comme président d'avoir sauvé le Mali, d'avoir permis à la Grèce de rester dans la zone euro, de ce peuple français qui a manifesté sa résistance et sa résilience (...) après tous les attentats, je suis fier d'avoir engagé la France dans la voie de la compétitivité", a-t-il énuméré.
"Mardi, nous sauverons le site d'Alstom à Belfort", a-t-il promis en gage de volontarisme, assurant du maintien de l'activité ferroviaire du site. Le Premier ministre a délivré, en une heure d'émission, moult avertissements. A une partie de la gauche, tout d'abord, "honteuse d'assumer les responsabilités (...). Ca suffit d'être déprimé, d'être honteux, gouverner la France, c'est une énorme fierté".
A ceux qui diviseraient cette gauche, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, ciblés mais non nommés, il lâche: "on ne s'improvise pas candidat à la présidentielle, on ne prépare pas le prochain congrès du PS, on n'est pas en train d'anticiper la défaite à la présidentielle pour préparer la suite". Emmanuel Macron n'est pas épargné non plus, avec son "populisme light", et parce qu'il "se trompe sur ce qu'est la laïcité et plus profondément sur ce qu'est la France".
Le chef du gouvernement s'est lui posé en premier des "hollandais", martelant en contraste de l'ancien ministre de l'Economie sa "loyauté" à l'égard du chef de l'Etat... sans toutefois répondre directement à la question : "François Hollande est-il le meilleur candidat pour la gauche ?"
Aux électeurs de gauche tentés de participer à la primaire de la droite, Manuel Valls leur rappelle le programme économique et social "brutal" des "Républicains". Il a fait le distinguo entre les deux favoris, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, disant avoir "parfois un problème avec ce que défend comme valeurs" le prédécesseur de M. Hollande.
Surtout, il a fait une énième fois du Front national son "ennemi", dénonçant "le vrai visage cynique et anti-populaire" du parti dirigé par Marine Le Pen à Hayange, où le maire veut priver d'un local le Secours populaire, qu'il juge trop "pro-migrants". "La gauche doit faire attention" à ne pas "oublier l'élément essentiel", l'extrême droite, s'est-il inquiété.
Selon les sondages, le second tour de la présidentielle devrait se jouer entre le FN et le candidat issu de la primaire de la droite, avec la gauche presque sûre d'être éliminée dans l'ensemble des configurations. François Hollande, qui dépasse très rarement les 15% d'intentions de vote, doit donner sa réponse en décembre.
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