Béchir accuse "les médias" d'exagérer les manifestations au Soudan

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Par AFP - Le Caire
Publié le 27 janvier 2019 - 13:02
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Le président soudanais Omar el-Béchir (D) et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi (C), le 25 octobre 2018 à l'aéroport de Khartoum
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© ASHRAF SHAZLY / AFP/Archives
Le président soudanais Omar el-Béchir (D) et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi (C), le 25 octobre 2018 à l'aéroport de Khartoum
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Le président soudanais Omar el-Béchir, dont le pouvoir fait l'objet d'une contestation populaire depuis plus d'un mois, a accusé dimanche "les médias" d'exagérer l'ampleur des manifestations, lors d'une visite en Egypte pour rencontrer son homologue Abdel Fattah al-Sissi.

M. Béchir a été accueilli par M. Sissi lors d'une cérémonie officielle au palais présidentiel, en banlieue du Caire, avant une conférence de presse retransmise par la télévision d'Etat.

Mis en difficulté par le mouvement de protestation qui a débuté le 19 décembre dans son pays, le président Béchir peut compter sur plusieurs alliés régionaux, dont l'Egypte.

"On ne peut pas nier qu'il y a un problème, mais il n'a pas l'ampleur et les dimensions qu'en donnent les médias", a déclaré M. Béchir, devant la presse et aux côtés du président Sissi.

Selon lui, le mouvement de protestation auquel il fait face est une "tentative de reproduire" au Soudan ce que l'on appelle +le printemps arabe+".

En 2011, de nombreux pays arabes avaient été secoués par des mouvements de protestation, qui ont notamment provoqué la chute des présidents Zine el Abidine Ben Ali en Tunisie et Hosni Moubarak en Egypte.

Dans d'autres pays, comme la Syrie, le Yémen et la Libye, ces mouvements ont dégénéré en guerre toujours en cours.

- "Conséquences négatives" -

Le peuple soudanais est "conscient" des "conséquences négatives" des révolutions arabe de 2011, a encore fait valoir Omar el-Béchir, au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1989.

"Nous apprécions beaucoup la position de l'Egypte sur cette crise", a aussi relevé M. Béchir, en citant notamment les récentes rencontres entres hauts responsables des deux pays.

"Nous avons abordé un certain nombre de sujets, notamment la promotion de la coopération bilatérale, en particulier dans le domaine économique", a de son côté déclaré M. Sissi, sans évoquer la situation interne au Soudan.

Après une détérioration de leurs relations en 2017, lorsque M. Béchir avait accusé l'Egypte de soutenir des opposants soudanais, Le Caire et Khartoum ont surmonté leurs différends.

Le Soudan a notamment levé en octobre l'interdiction d'importer des produits d'Egypte, imposée pendant 17 mois.

"L'Egypte est confiante dans le fait que le Soudan va surmonter la situation actuelle", a déclaré le mois dernier le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri.

Dans une première visite à l'étranger depuis le début des troubles, Omar el-Béchir s'était déjà rendu le 22 janvier à Doha. Le Qatar, un riche émirat gazier du Golfe, a aussi apporté son soutien à "l'unité et à la stabilité" du Soudan, sans toutefois annoncer d'aide financière spécifique.

Miné par une crise économique et des pénuries, le Soudan est secoué par des manifestations quasi quotidiennes déclenchées le 19 décembre par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain.

Selon un bilan officiel, 30 personnes ont trouvé la mort lors de ces manifestations, des ONG évoquant de leur côté au moins 40 morts et un mouvement d'opposition jusqu'à 50.

De nouveaux rassemblements ont eu lieu dimanche dans plusieurs quartiers de Khartoum et d'Omdourman, la ville voisine, pour appeler au départ de M. Béchir, 75 ans.

L'Association des professionnels soudanais (SPA), fer de lance de la contestation, a exhorté à de nouvelles manifestations à travers le pays jusqu'à mercredi.

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