Burkina Faso : coup d'État militaire

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MM
Publié le 17 septembre 2015 - 14:06
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 Des manifestants protestent à Ouagadougou contre le coup d'Etat perpétré par la garde présidentielle.
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©Joe Pinney/Reuters
Des manifestants protestent à Ouagadougou contre le coup d'Etat perpétré par la garde présidentielle.
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Après une nuit d’incertitudes, un officier de la garde présidentielle du Burkina Faso a annoncé, ce jeudi à la télévision, la destitution du président intérimaire Michel Kafando, et la dissolution du gouvernement. Un proche de l'ancien président Blaise Compaoré a pris la tête des putschistes.

Coup d'Etat militaire au Burkina Faso, petit pays de l'Ouest africain (ex-Haute-Volta) de 18 millions d'habitants. En uniforme du Régiment de la sécurité présidentielle (RSP), le lieutenant-colonel Mamadou Bamba, membre des putschistes, a annoncé jeudi 17 à la télévision nationale la destitution du président de transition, Michel Kafando, et la dissolution du gouvernement.

La veille, mercredi 16, les hommes de la garde présidentielle avaient investi, armes en main, le palais du Kosyam (résidence du président de la République burkinabè) en pleine séance du conseil des ministres. Le président de la transition, Michel Kafando, le premier ministre, Isaac Zida, ainsi que les ministres de la Fonction publique et de l’habitat ont été pris en otages.

Mamadou Bamba a annoncé la mise en place d'un "Conseil national pour la démocratie" chargé d'organiser des élections. Le putschiste a également déclaré que les frontières du pays étaient fermées et qu'un couvre-feu était établi sur toute l'étendue du pays de 19h à 6h du matin. Ce nouveau "Conseil national pour la démocratie" est dirigé par l'ancien bras droit de Blaise Compaoré, le président déchu le 31 octobre dernier par un mouvement populaire, le général Gilbert Diendéré. Beaucoup craignent un retour de l'ancien dirigeant qui était resté 27 ans au pouvoir après avoir renversé Thomas Sankara.

Balise Compaoré, qui se trouvait en exil au Maroc depuis sont renversement, et s'est envolé mercredi pour Brazzaville au Congo.

Ce jeudi matin, des tirs ont été régulièrement entendus dans la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, quadrillée par les militaires de la garde présidentielle, notamment dans le quartier Ouaga2000 où se trouve le palais présidentiel. Des témoins font état de plusieurs victimes dans les rangs des manifestants hostiles au coup de force des militaires.

Le président du Conseil national de la transition (assemblée de transition), Cheriff Sy, a appelé dans un communiqué "le peuple à se mobiliser immédiatement contre cette forfaiture". "C'est une question de rapport de forces", a-t-il lancé, dénonçant un "coup d'Etat".

Ce coup de force militaire intervient à quelques semaines des élections présidentielle et législatives, prévues le 11 octobre. Mais aussi au lendemain de la publication d’un rapport de la Commission de la réconciliation nationale et des réformes préconisant la dissolution du RSP et sa mise à l’écart de la sécurité du président de la République, comme le souligne Jeune Afrique.

Le président français François Hollande a condamné le coup d’État. Il a appelé à la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées, à la remise en place des autorités de la transition et à la reprise du processus électoral.

 

 

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