Empoisonnement au Royaume-Uni : quelles sanctions contre Moscou ?
La Russie a beau s'en défendre vertement, tous les regards des autorités britanniques sont tournés vers Moscou dans l'affaire de l'empoisonnement de l'ex-espion Sergueï Skripal, à Salisbury, le 4 mars dernier. Londres prépare donc désormais sa riposte.
L'ancien agent double et sa fille se trouvent toujours ce mercredi 14 dans un état "critique" selon un responsable de Scotland Yard, Neil Basu. A noter que le policier qui était intervenu sur place reste lui aussi dans un état "grave", mais fait de "bons progrès". Selon Theresa May, la substance utilisée appartient au groupe des agents toxiques "Novitchok", mis au point par l'URSS au temps de la Guerre froide. La Première ministre britannique a d'ailleurs prévenu mardi 13 qu'en cas d'absence de réponse "crédible" de la part de Moscou, "nous considérerons que cette action constitue un usage illégal de la force par l'État russe contre le Royaume-Uni".
Voir également: Ex-espion empoisonné: May pointe la responsabilité "très probable" de la Russie
Des sanctions assez variées pourraient donc être prises par le Royaume-Uni à l'égard de la Russie, qui doit d'ailleurs élire ce week-end son président de la Fédération et où la victoire de Vladimir Poutine ne fait guère de doute. Parmi ces dernières, certaines pourraient être de nature économique avec notamment le gel des avoirs de certaines personnalités russes proche du Kremlin. Un boycott diplomatique de la Coupe du Monde 2018, qui se déroule en Russie, serait également envisageable tout comme des expulsions de diplomates.
Sur le même sujet - Affaire Skripal: "c'est forcément les Russes", dit le chimiste qui révéla le "Novitchok"
La licence de la télévision russe RT, considérée comme un organe de propagande pro-Kremlin, est également dans le viseur du régulateur britannique.
Pour mémoire, en juillet 2007, Londres avait restreint les visas pour les responsables russes et avait expulsé quatre diplomates face au refus de Moscou d’extrader Andreï Lougovoï, principal suspect du meurtre d’Alexandre Litvinenko. Cet agent russe devenu opposant au Kremlin, a été empoisonné en novembre 2006 à Londres au polonium-210, substance radioactive très toxique, dont le seul producteur connu est justement la Russie.
De son côté, l'ambassade russe à Londres a fait savoir mardi que la Russie "ne répondrait pas à l'ultimatum" tant "qu'elle n'aura pas reçu d'échantillons de la substance chimique" incriminée.
Lire aussi - Ex-espion russe: Londres soutenu par ses alliés, Moscou prêt à riposter
Theresa May, bénéficiant du soutien de ses principaux alliés, France, Allemagne, Etats-Unis, qui ont vivement condamné l'empoisonnement perpétré sur le sol britannique, pourrait solliciter leur appui pour imposer des sanctions.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.