Sébastien Rouault (Jeunes Agriculteurs) : "nous allons continuer les actions de blocage"

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Propos recueillis par Maxime Macé.
Publié le 21 janvier 2016 - 16:55
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Eleveurs manifestations Bretagne 20.01.206
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©Damien Meyer/AFP
"Nous allons continuer les actions de blocage" assure Sébastien Rouault.
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Le monde agricole et notamment la filière de l'élevage subit actuellement une crise importante. Les éleveurs demandent au gouvernement d'être plus à l’écoute de leurs doléances et d'agir plus efficacement pour sauver le secteur, comme l'explique à "FranceSoir" Sébastien Rouault, président des Jeunes Agriculteurs de Bretagne

En colère, et inquiets, les éleveurs ont bloqué l'axe Rennes-Brest mercredi 20 janvier pour attirer l'attention sur la crise qui touche l'ensemble du secteur agricole. Délogés dans le calme ce jeudi matin, ils demandent l'action du gouvernement. Sébastien Rouault, président des Jeunes Agriculteurs de Bretagne explique leurs revendications à FranceSoir.fr

Quelles sont les difficultés qui frappent la filière agricole?

"Depuis l'année dernière, nous avons fait différentes actions pour interpeller les pouvoirs publics afin d'alerter sur la crise que subit la filière agricole. Cette crise se traduit par une baisse de trésorerie pour les exploitants, de plus en plus de surendettements, dans les Côtes d'Armor par exemple plus de 20% des exploitations agricoles ont déposé leur bilan".

Quelles sont vos revendications ?

"Nos revendications sont claires et nettes. Elles commencent par l'allègement des charges, notamment sociales, qui pèsent sur nos exploitations. On paye un tiers de charges de plus que dans les autres pays européens, on ne joue pas dans la même cour. Cela pèse sur notre compétitivité. Nous demandons aussi des compensations pour les pertes que nous avons subit avec la mise en place d'un fond structurel.

"Nous demandons à l'Etat un peu plus de protectionnisme en favorisant l'achat français, sans pour autant aller jusqu'au 100% français, car nous produisons une viande de qualité et il est dommageable d'importer autant de viandes des autres pays de l'Union européenne. C'est le même phénomène qu'avec les produits laitiers. Nous demandons d'avoir, enfin, un étiquetage précis d'origine française sur les viandes et produits transformés.

Avez-vous également des griefs contre l'industrie agro-alimentaire et la grande distribution ?

"Nous demandons plus de transparence dans les accords de prix passés entre la grande distribution et les industriels. Nous les éleveurs sommes le dernier maillon de la chaîne alors que nous sommes à l'origine de la production". 

Allez-vous poursuivre vos actions de blocage dans les jours prochains ?

"Nous allons continuer les actions de blocage et pour une raison très simple, on ne s'est pas fait entendre du tout! Déjà cette après-midi des actions sont prévues, notamment près de Guingamp. Notre but est de faire revenir le gouvernement à la table des négociations.

"Monsieur Valls dit qu'il aime les agriculteurs mais aujourd'hui on ne voit rien venir du tout sur les mesures que nous avons demandé. Lors du précédant plan de soutien à la filière agricole, il a fallu plus de six mois pour avoir les aides et encore, celles-ci représentaient entre 5.000 et 6.000 euros par exploitation soit un camion d'aliments hebdomadaire".

 

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