Accident de car de Rochefort : le recueillement après la mort de six adolescents

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 février 2016 - 10:08
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L'accident de Car scolaire de Rochefort.
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©Xavier Leoty/AFP
Une paroi du camion s'est détachée et a cisaillé une partie du car scolaire.
©Xavier Leoty/AFP
Au lendemain de l'accident de car scolaire de Rochefort qui a coûté la vie à six adolescents, l'enquête poursuit son cours tandis que les témoignages de soutien se multiplient. Le drame fait écho à celui survenu la veille dans le Doubs, où deux jeunes ont été tués.

Six adolescents ont été tués jeudi matin à Rochefort (Charente-Maritime) lorsque leur autocar a été éventré par un élément métallique dépassant d'un camion qui le croisait, au lendemain d'un drame similaire qui avait coûté la vie à deux jeunes dans le Doubs.

L'accident, "concours de circonstances" aussi "improbable" qu'"épouvantable" selon les mots du maire de la ville, Hervé Blanché, est survenu à 07h15 dans une rue longeant les quais du port de commerce de cette commune de 25.000 habitants.

Sur les 15 collégiens et lycéens à bord du car, six sont décédés, deux autres ont été blessés et hospitalisés. L'un des deux blessés souffre de fractures multiples.

"C'est un camion-benne dont la ridelle latérale (paroi maintenant en place le chargement, NDLR) s'est ouverte -pour une raison que nous ignorons pour l'instant puisque des expertises techniques sont en cours- et a cisaillé le côté latéral du car qui venait dans l'autre sens", a résumé le procureur de la République de La Rochelle, Isabelle Pagenelle, lors d'un point-presse au Centre de secours de Rochefort, tout proche des lieux du drame.

Toute la journée, la police scientifique s'est affairée autour de l'autocar du réseau départemental Les Mouettes (groupe Keolis, filiale de la SNCF), cisaillé sur toute sa longueur gauche, juste sous les vitres, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Ca s'est fait en une fraction de seconde, j'ai pas eu le temps de me rendre compte! Les secours sont arrivés très, très vite", a raconté à l'AFP Maxime, 24 ans, indemne, car il était assis à droite dans l'autocar.

"C'est un drame épouvantable, tout s'est passé très rapidement et le chauffeur n'a rien pu faire", a confirmé la ministre de l'Ecologie, également chargée des Transports, Ségolène Royal, ancienne présidente de la Région Poitou-Charentes, venue sur place à la rencontre des proches des victimes en compagnie de la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem.

"Les familles ont été avisées mais nous devons confirmer cette liste par des expertises ADN, qui sont en cours à l'Institut médico-légal de Poitiers", où les corps ont été transportés, a précisé la magistrate.

"C'est une ligne régulière qui fait Oléron-Marennes-Rochefort-Surgères (...) Ce ne sont pas que des personnes d'Oléron, il y en a de Marennes, de Rochefort, de Tonnay-Charente, toutes les communes environnantes sont touchées par ce drame", a insisté Hervé Blanché.

Cartes de localisation du lieu de l'accident meurtrier entre un camion et un car scolaire à Rochefort, en Charente-Maritime le 11 février 2016. Selon des élus locaux, cinq des victimes étaient des élèves du lycée professionnel du Pays d'Aunis à Surgères. La sixième victime serait âgée de 15 ans et scolarisée dans un collège.

Najat Vallaud-Belkacem s'est rendue dans ce lycée où une cellule de soutien psychologique a été mise en place, comme dans les autres établissements concernés par l'accident.

Des cris déchirants ont retenti en fin de matinée au Centre de secours de Rochefort, où les familles des élèves présents dans l'autocar s'étaient rassemblées. "J'ai mon fils dedans... Il est décédé", lâche à l'AFP un homme d'une quarantaine d'années, avant d'éclater en sanglots.

Océane, 16 ans, est venue déposer un bouquet de fleurs près du car, à la mémoire de son ex-petit ami Yoni, 17 ans, l'une des victimes qui "venait de fêter son anniversaire". "Il habitait à Rochefort, il partait à son lycée à Surgères", raconte-t-elle.

Dans une chapelle ardente dressée dans un gymnase proche, 200 à 250 personnes s'étaient rassemblées en fin d'après-midi pour se recueillir, debout, dans un silence à peine entrecoupé de hoquets et de sanglots. Six tables y sont recouvertes de linceuls avec sur chacune une bougie allumée et des fleurs blanches, ainsi que quelques bouquets et des mots déposés par des proches ou des anonymes.

Les deux chauffeurs impliqués, sous le choc, ont été placés en garde à vue. Les tests d'alcoolémie et toxicologiques étaient négatifs pour les deux hommes. Dans ses premières déclarations, le chauffeur du camion appartenant à la société Eiffage a expliqué "qu'il n'avait rien remarqué d'anormal en faisant le plein" peu avant l'accident, a précisé à l'AFP Jérôme Servolle, du syndicat UNSA police. "Toute la lumière devra être faite sur les circonstances de ce drame", a insisté François Hollande, faisant part de "sa vive émotion" dans un communiqué.

Mercredi matin, deux adolescents de 12 et 15 ans avaient été tués et sept personnes blessées près de Montbenoît (Doubs) dans un accident de car scolaire, probablement dû à une vitesse excessive eu égard aux mauvaises conditions météorologiques. Le conducteur de ce car a été mis en examen mais sans mandat de dépôt.

 

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