Affaire Sarah Halimi : l'antisémitisme non-retenu par l'instruction, le parquet fait appel
La juge d'instruction en charge des investigation sur l'affaire du meurtre de Sarah Halimi, retraitée de 65 ans de confession juive, battue puis défenestrée par son voisin musulman, a choisi lundi 29 de ne pas retenir la circonstance aggravante d'antisémitisme dans ce meurtre. Il s'agissait pourtant d'une demande des parties civiles.
En effet, la magistrate a refusé cette requête au motif que les parties civiles n'étaient pas fondées, selon elle, à demander dans ce cadre une requalification de la mise en examen. Le parquet a fait appel de cette décision.
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"C'est une insulte à (la) mémoire de Sarah Halimi" et "une douleur supplémentaire pour ses enfants et sa famille", a tweeté Francis Kalifat, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). L'avocat de la famille de la vicitme a souligné que la retraité avait été menacé à plusieurs reprises par le suspect et qu'il avait proféré à son égard des insultes à caractère antisémite.
Dans la nuit du 3 au 4 avril, dans un immeuble HLM du quartier populaire de Belleville, Kobili Traoré, 27 ans, s'était introduit dans l'appartement de sa voisine, Lucie Attal, aussi appelée Sarah Halimi. Aux cris d'"Allah Akbar", entrecoupés d'insultes et de versets du Coran, ce jeune musulman l'avait rouée de coups sur le balcon, avant de la défenestrer. "J'ai tué le sheitan" (le démon, en arabe), avait-il hurlé.
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Le meurtre de cette ancienne directrice de crèche confessionnelle, juive orthodoxe âgée de 65 ans, a suscité une très vive émotion, dans la communauté juive et au-delà.
L’expertise psychiatrique du suspect avait lui conclu qu'il avait été pris ce jour-là d’une "bouffée délirante aiguë" après une forte consommation de cannabis, mais que ce trouble psychotique n’était "pas incompatible avec une dimension antisémite" et n’écartait pas sa responsabilité pénale.
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