Députée Jo Cox assassinée : néo-nazi ou perturbé ? les motivations énigmatiques du suspect

Auteur(s)
VL
Publié le 17 juin 2016 - 14:07
Image
Un portrait de la députée britannique Jo Cox après sa mort.
Crédits
©DAniel Leal-Olivas/AFP
Le meurtrier de Jo Cox aurait crié "Britain First" au moment des faits.
©DAniel Leal-Olivas/AFP
La député britannique travailliste Jo Cox a été abattue jeudi dans le Nord de l'Angleterre. Un homme de 52 ans a été interpellé mais ses motivations restent à éclaircir. Certains le décrive comme ayant des sympathies néo-nazies, mais sa famille le présente comme mentalement perturbé.

Le meurtre de la député travailliste Jo Cox, survenu jeudi 16 a choqué le Royaume-Uni et l'Europe, dans le contexte déjà particulier de la campagne sur le Brexit. De nombreuses interrogations subsistaient ce vendredi 17, mais l'auteur présumé des coups de feu mortels a été interpellé.

La membre de la Chambre des communes (équivalent britannique de l'Assemblée nationale), élue en 2015 dans la circonscription de Batley et Spen (Nord de l'Angleterre), sortait d'une bibliothèque de Birstall où elle avait coutume de rencontrer ses administrés au moment du drame.

Un homme s'est approché  et aurait, selon plusieurs témoignages relevés par les médias britanniques, poignardé et fait feu sur l'élue de 41 ans. L'homme aurait tiré à trois reprise, dont au moins une fois alors que Jo Cox était à terre, avec ce que les témoins ont identifié comme une arme "ancienne" ou "customisée".

Transportée en urgence à l'hôpital, Jo Cox a succombé à ses blessures. Par ailleurs, la police a précisé qu'un homme de 77 ans avait été blessé lors d'une altercation postérieure avec le suspect, décri comme très agité au moment des faits et brandissant un couteau de chasse.

Un homme de 52 ans, Thomas Mair, a été rapidement interpellé et la police n'était pas à la recherche d'un autre suspect ce vendredi. Sa personnalité est aujourd'hui au centre de l'enquête afin de définir si le meurtre de Jo Cox avait une visée politique. La députée s'était en effet illustrée par ses combats pour le droit des immigrés et la campagne pour que le Royaume-Uni reste au sein de l'Union européenne.

Selon plusieurs médias britanniques, Jo Cox recevait depuis environ trois mois de nombreux messages haineux. Les autorités auraient même envisagé de renforcer sa sécurité lors de ses déplacements et à son domicile. Cependant, rien n'indique encore que Thomas Mair ait été à l'origine d'un de ces courriers.

En revanche, un témoin de la scène a affirmé que le tueur aurait à plusieurs reprise crié "Britain first" -"la Grande-Bretagne d'abord"ce qui pourrait relier le drame à la campagne sur le Brexit. Selon le Daily Mirror, Thomas Mair a été abonnée à un magazine "suprémaciste". Selon un groupe britannique de défense des droits civiques, le SPLC, il avait une "longue histoire commune" avec l'organisation néo-nazie américaine National Alliance.

Ses voisins le présente en revanche comme un homme solitaire mais courtois, ce que confirme sa famille. Celle-ci ne le présente absolument pas comme un militant néo-nazie. En revanche, son frère affirme qu'il avait été soigné pour des troubles mentaux. "Mon frère n'est pas violent ni politisé. Je ne sais même pas pour qui il vote", a-t-il déclaré. Il travaillait régulièrement comme jardinier bénévole dans un parc près de chez lui, à Dewsbury- à quelques kilomètre du lieu du drame-, ou dans une école pour enfants handicapés.

L'enquête devra définir le mobile de Thomas Mair. Son domicile où il vit depuis l'enfance a été perquisitionné par la police. La campagne pour ou contre le Brexit a quant à elle été suspendue jusqu'à samedi 18 tandis que les hommages à Jo Cox se sont multipliés. "La mort de Jo Cox est une tragédie", a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron. "Elle était une (députée) engagée et à l'écoute. Mes pensées vont à son mari Brendan et à ses deux enfants".

À LIRE AUSSI

Image
Bourse Illustration
Brexit : à une semaine du scrutin, les places financières prennent peur
A une semaine du référendum sur le Brexit, les places financières commencent à prendre peur. Un phénomène qui se traduit par des indices boursiers en berne et une ruée...
15 juin 2016 - 19:46
Tendances éco
Image
Le drapeau des partisans du "Brexit"
Brexit : le parlement britannique pourrait court-circuiter le résultat des urnes
Selon un grand quotidien britannique, la législation britannique ne permet pas forcément au résultat d'un référendum de s'imposer. Par exemple celui de la prochaine co...
15 juin 2016 - 15:04
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.