Euro 2016 : Russie-Slovaquie, un match à hauts risques de débordements à Lille

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 15 juin 2016 - 10:53
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Un supporter anglais lors des affrontements avec la police à Marseille.
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©Leon Neal/AFP
Pendant que les Russes jouent à Lille, les Anglais, eux, seront non loin de là à Lens.
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Après les violents heurts du match Angleterre-Russie, c'est maintenant un Russie-Slovaquie à Lille qui fédère les craintes. Quelques échauffourées mineures font déjà craindre le pire.

Les hooligans vont-ils frapper dans le nord après avoir sévi à Marseille? Un nouveau match à risques a lieu mercredi à Lille, Russie-Slovaquie (15h00), avant un Angleterre-Pays de Galles lui aussi sous haute surveillance jeudi à Lens, à une trentaine de kilomètres de là.

Trois jours après les graves violences à Marseille en marge d'Angleterre-Russie (1-1), de premiers heurts, sans blessés, ont eu lieu à Lille mardi en fin d'après-midi.

Entre bouteilles de bières et chaises qui volent, on y a vu rôder des hooligans russes arborant le T-shirt des Orel Butchers, groupe affilié au club du Lokomotiv Moscou, avec une inscription sans équivoque: "Tour de France - Fuck Euro-2016".

Quelques minutes avant d'aller chercher la confrontation avec les Anglais, l'un d'eux a déclaré à l'AFP: "On va se battre. Si les Anglais ont le courage de venir, on les écrasera: les Anglais, on les hait".

L'incident, bref, a cessé avec l'arrivée de la police et de plusieurs cars de CRS. Deux Russes impliqués dans la rixe ont été placés en garde à vue, ainsi qu'un couple d'Ukrainiens pour port d'arme prohibée.

La préfecture a dit vouloir "saturer l'espace urbain de présence policière". Des restrictions sur la vente d'alcool ont également été décidées, comme dans d'autres villes, dont Paris.

Les cafetiers lillois, eux, se méfient: ils ferment la terrasse dès que les supporters commencent à s'échauffer et redéballent tout dès qu'ils se sont éloignés.

"On préfère prendre nos précautions. Avec l'alcool, on ne sait jamais jusqu'où ça peut aller avec les Russes et les Anglais", a reconnu mardi soir Matthieu Charlet, responsable d'un de ces établissements.

Calogero Giudice, un Lillois de 53 ans, se veut philosophe: "Pourquoi j'aurais peur? En 8 ans j'ai reçu deux coups de poings et un coup de boule, alors c'est pas des supporters qui vont me faire peur".

Les hooligans russes, "extrêmement entraînés" selon les autorités, étaient en première ligne lors des rixes à Marseille samedi, mais aucun n'avait été arrêté, ce qui a valu des critiques aux forces de l'ordre.

Mardi, 43 supporters russes ont été placés en garde à vue après un contrôle à Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), où ils résidaient après Angleterre-Russie et qu'ils s'apprêtaient à quitter pour Lille.

Tous devaient être entendus à Marseille par la police. Ils pourront être soit relâchés à l'issue de leur garde à vue, soit expulsés, soit faire éventuellement l'objet de poursuites judiciaires.

"Nous avons des indices suffisamment précis sur la participation d'au moins un certain nombre d'entre eux aux violences inacceptables" de Marseille, a indiqué le préfet des Alpes-Maritimes Adolphe Colrat.

Alexandre Chpryguine, président de l'Association des supporters russes et collaborateur d'un député ultranationaliste, affirme être parmi les personnes contrôlées et a enchaîné les tweets rageurs mardi. Sa présence n'a jamais été confirmée par les autorités françaises.

Chpryguine, qui a déjà été vu en compagnie du président russe Vladimir Poutine, a été photographié par le passé en train de faire un salut nazi en compagnie d'un rocker russe d'extrême droite. Il réfute être un sympathisant nazi et se qualifie de "patriote".

Au-delà de cas individuels, la Russie, pays hôte du Mondial 2018, est sous pression.

L'UEFA a voulu frapper un grand coup après les violences de Marseille, qui ont abîmé l'image du troisième événement sportif mondial.

La Russie a écopé d'une suspension avec sursis de l'Euro à cause des violences de ses fans au stade Vélodrome, samedi au coup de sifflet final du match contre l'Angleterre.

Concrètement, elle est considérée comme suspendue mais, en raison du sursis, peut continuer à jouer. Elle sera en revanche disqualifiée au moindre nouvel incident dans un stade impliquant ses supporters.

Cette menace concerne uniquement les éventuelles violences à l'intérieur d'une enceinte sportive: l'UEFA ne gère que les débordements dans les stades, ce qui se passe en dehors relève des autorités.

Une menace d'exclusion théorique visait déjà l'Angleterre et la Russie, mais l'UEFA est allée encore plus loin en la formalisant disciplinairement pour cette dernière.

Peu avant cette sanction, le Kremlin a condamné les violences "absolument inadmissibles" de Marseille, en appelant les supporters russes à "ne pas réagir aux provocations".

De son côté, la Fédération anglaise a adressé mardi soir une lettre à ses supporters pour les appeler au calme avant Angleterre-Pays de Galles jeudi: "Comme l'équipe d'Angleterre, vous représentez le drapeau".

Si le hooliganisme a concentré les attentions ces derniers jours, l'ombre de la menace terroriste a ressurgi mardi, via un message glaçant.

"L'Euro sera un cimetière": Larossi Abballa, abattu après avoir tué un policier et sa compagne lundi en région parisienne, avait appelé à mener de nouvelles attaques, selon une vidéo diffusée mardi par l'agence Amaq liée au groupe jihadiste Etat islamique (EI).

 

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