Frais de taxi d'Agnès Saal : l'ex-patronne de l'INA va plaider coupable
Le scandale du paiement de ses frais -exorbitants- de taxis lui avait coûté sa place. Devenue malgré elle le "symbole de la trahison des élites", l'ex-patronne de l'INA Agnès Saal dit désormais "assumer" sa "faute". Et en veut pour preuve sa décision de plaider coupable dans la procédure pour détournement de fonds publics engagée suite à la révélation de "l'affaire Saal", en avril 2015, selon des sources judiciaires.
Un peu plus de 40.000 euros, dont 6.700 par son fils: le compteur des frais de taxi de celle qui dirigeait alors l'INA avait explosé. Le tout en dix petits mois seulement, et alors que son poste lui permettait de disposer d'une voiture de fonction avec chauffeur. Un montant auquel il faut encore ajouter près de 38.000 euros dépensés pour le même motif entre janvier 2013 et avril 2014, lorsqu'elle dirigeait le centre Georges Pompidou de Paris, révélé un peu plus tard par la presse.
Plus de 5,5 fois le SMIC annuel dépensé pour de simples déplacements, dont une partie personnels: en pleine période de crise, de chômage de masse et de défi à l'encontre des élus et des élites, l'affaire avait immédiatement fait scandale. "J'assume cette faute, je la regrette à un point infini, j'y pense jour et nuit depuis huit mois. Mon regret est sincère, profond", avait-elle confessé par la suite, dans un entretien au Monde. Elle avait également regretté être devenue "un symbole, l'incarnation d'une trahison des élites", se considérant à "l'opposé de cette image de haut fonctionnaire cupide qui dilapide les fonds publics".
Déjà exclue deux ans, dont six mois ferme, de la fonction publique pour cette affaire, une sanction décidée par François Hollande en personne, elle aurait ainsi décidé de plaider coupable devant la justice. Une manière de faire amende honorable qui peut aussi être lue comme une volonté de minorer sa peine. La procédure de "plaider-coupable" prévoit ainsi de "proposer au prévenu une peine inférieure à celle encourue en échange de la reconnaissance de sa culpabilité", selon le site de l'administration vie-publique.fr.
Les audiences du procès d'Agnès Saal devant le tribunal de grande instance de Créteil sont prévues les 11 et 15 avril.
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