France : près de 4.800 migrants, notamment des Afghans, reconduits dans leur pays en 2016
Interrogé, l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) a indiqué que 4.774 personnes avaient bénéficié du dispositif d'"aide au retour" sur l'année 2016. Un chiffre stable par rapport à 2015, avec des évolutions contrastées: parmi les pays soumis à visa, les Afghans ont été 20 fois plus nombreux que l'année précédente à entrer dans le dispositif (529 départs), suivis par les Chinois (401). Mais une baisse a été enregistrée pour les Albanais (-22% à 362 départs) et les Kosovars (-14% à 243).
Cette aide, qui vise à "faciliter les départs des ressortissants étrangers en situation irrégulière souhaitant rentrer dans leur pays", fait l'objet de critiques récurrentes, les défenseurs des étrangers déplorant une "expulsion déguisée" tandis qu'une partie de la droite juge son coût exorbitant.
Mais "le coût est nettement inférieur à celui d'un retour contraint", qui implique une escorte policière onéreuse, fait-on valoir à l'Intérieur.
Son montant, fixé à 650 puis 1.000 euros, avait été porté à 2.500 euros après le démantèlement de la "Jungle" de Calais en octobre, un coup de pouce incitatif qui a été proposé jusqu'à fin 2016.
Une aide à la réinsertion, de 10.000 euros maximum (non cumulable), existe aussi pour certains pays. L'an dernier 1.133 personnes en ont bénéficié (+70%).
Par ailleurs 76.000 ménages recevaient l'allocation pour demandeurs d'asile (ADA) en décembre, ce qui représente "près de 105.000 personnes", a-t-on précisé à l'Ofii. Cette aide de 6,80 euros par jour, modulable selon la composition familiale, est versée pendant l'instruction de la demande d'asile.
Les demandeurs non hébergés reçoivent 4,20 euros en plus. Un montant jugé "manifestement insuffisant" en décembre par le Conseil d’État, qui a donné deux mois au gouvernement pour revoir sa copie. Le budget de l'ADA a atteint 300 millions d'euros l'an dernier.
Au total, 41.000 demandeurs d'asile sont entrés dans les différentes structures d'hébergement l'an dernier et 31.000 en sont sorties, selon l'Ofii. Enfin 2.671 candidats à l'asile sont arrivés en France dans le cadre du programme européen de "relocalisation" (2.408 de Grèce et 263 d'Italie). La France est le pays assurant la plus large participation à ce programme de répartition, qui a tendance à piétiner au niveau européen.
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