La Poste : une factrice fait un AVC, ses supérieurs l'obligent à finir son travail

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 07 septembre 2016 - 19:47
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Un homme poste une lettre.
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©Regis Duvignau/Reuters
Une employée de La Poste reproche à sa hiérarchie de l'avoir obligée à travailler, alors qu'elle faisait un AVC.
©Regis Duvignau/Reuters
Victime d'un AVC sur son lieu de travail à Villeneuve-d'Ascq (Nord), une factrice de 25 ans a porté plainte contre sa hiérarchie pour non-assistance à personne en danger. Ses supérieurs auraient refusé d'appeler les secours tant qu'elle n'avait pas terminé son travail.

Le pire a été évité. Une factrice de 25, victime d'un AVC sur son lieu de travail à Villeneuve-d'Ascq (Nord), a porté plainte contre sa hiérarchie pour non-assistance à personne en danger. L'affaire remonte au 19 février mais a été relayée ce mercredi 7. Ce jour là, la jeune femme ne s'est pas sentie bien dès le réveil. "J'ai envoyé un message à mon chef pour le prévenir, puis il m'a appelée et m'a mis la pression pour venir travailler", a-t-elle raconté à France 3 Nord-Pas-de-Calais précisant qu'il lui aurait dit: "il y a déjà des absents, on est dans la merde".

L'employée s'est donc rendue à son travail à 06h30. Seulement voilà: les maux de tête se sont accentués. "Je commençais à ne plus sentir ma jambe et j'avais mal au bras". Selon sa version, ses supérieurs n'aurait pas jugé nécessaire d'appeler les secours dans l'immédiat. "Je suis allée plusieurs fois dans le bureau du chef pour dire que je ne me sentais pas bien. On m'a dit de finir mon travail et qu'ensuite, on appellerait les pompiers", a-t-elle ajouté.

Face à cette scène, un syndicaliste, membre du CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), a  alors pris les choses en main, exigeant auprès de la hiérarchie, qu'elle contacte le 15. "Tu n'es pas médecin", lui aurait-on répondu. Finalement, un des supérieurs a fini par décrocher le téléphone. Ce n'est qu'au bout de trois heures, à 9h30, que les secours sont enfin prévenus de l'urgence.

A l'hôpital, un AVC lui est rapidement diagnostiqué: le côté droit du cerveau est atteint, ainsi que le cœur. Elle est alors placée en soins intensifs durant six jours. Depuis, la jeune femme, en arrêt longue maladie, garde des séquelles et n'a toujours pas retrouvé le bon usage de l'une de ses jambes. "Je ne peux plus faire ce que je veux avec mes enfants en bas âge, et dès que j'ai une distance à parcourir, je dois prendre les béquilles", a-t-elle notamment déclaré. Elle a donc fait une demande pour être reconnue travailleur handicapé.

De son côté, la Poste a une toute autre version de l'histoire. Selon le groupe, qui s'est exprimé dans le Figaro, "aucun signe ne pouvait laisser imaginer la nécessité d'une intervention rapide, qui plus est pour une personne aussi jeune". Dans un communiqué, La Poste est également revenue sur le déroulé des faits. "Madame Broequevielle a déclaré par téléphone à son encadrant vouloir venir travailler sans aller consulter un médecin. "Lors de son arrivée au travail, Mme Broequevielle a déclaré ne pas se sentir bien. Alors qu’elle ne souhaitait pas l’intervention des pompiers, l’encadrant a néanmoins contacté le 15", a ainsi déclaré la direction, suscitant la colère de la jeune femme.

En France, les accidents vasculaires cérébraux sont la troisième cause de décès après les cancers et les maladies cardiovasculaires (dont les affections des artères coronaires). De nombreuses personnes en sortent également handicapées. En 2010, quelque 130.000 Français ont été touchés, ce qui représente un AVC toute les quatre minutes.

 

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