Les anti-Médine au Bataclan exploitent les visages des victimes dans la rue, les familles condamnent (photo)
Le procédé est abject. Un affichage sauvage de portraits de personnes mortes lors des attentats du 13 novembre 2015 a été découvert ce mercredi 4 dans le 11e arrondissement de la capitale. Ces affiches portaientt la mention "Non au rappeur islamiste Médine au Bataclan" en dessous de la photographie du visage d'une victime.
Cet action, non-revendiquée et non-signée, visait à s'opposer à l'organisation en octobre prochain de deux concert du rappeur havrais Médine au Bataclan. A noter que certaines victimes utilisées pour cet acte n'ont pas été tuées dans la salle de spectacle.
ce matin sur un mur du 11e. qui a osé? et que savent les familles de cette utilisation de leur deuil? #Bataclan pic.twitter.com/rFGChPx59U
— laure bretton (@laurebretton) 4 juillet 2018
Jointe par France-Soir, la mairie de Paris a annoncé que cet affichage sauvage avait été retiré par les agents de la propreté dès que l'information avait été connue. La mairie du 11e arrondissement "a demandé à ce qu’une vigilance toute particulière soit observée, par les services de la prévention de la sécurité ainsi que les services de la propreté de la Ville, afin d’éviter de voir réapparaître ces affiches honteuses".
"Dénonciation vigoureuse de l’affichage devant le Bataclan. Expression de notre colère! L’utilisation de portraits des victimes décédées est une procédé ignoble et dégoûtant outre qu’il est totalement abusif. Nous revendiquons à nouveau le droit au respect!", a réagi l'association de victimes des attentats du 13 novembre 2015 Fraternité et vérité sur son compte Twitter.
Dénonciation vigoureuse de l’affichage devant le Bataclan. Expression de notre colère ! L’utilisation de portraits des victimes décédées est une procédé ignoble et dégoûtant outre qu’il est totalement abusif. Nous revendiquons à nouveau le droit au respect !
— fraternité et vérité (@13onze15) 4 juillet 2018
Life for Paris a de son côté réaffirmé "son opposition totale à toute récupération, et se réserve le droit de poursuivre en justice les responsables du collage de ces affiches".
Depuis la mi juin, la droite et l'extrême droite dénoncent la tenue de concerts du rappeur, les 19 et 20 octobre prochains, dans la salle parisienne où 90 personnes ont été abattues par les terroristes du 13 novembre, en se fondant sur les paroles controversés d'anciennes chansons du chanteur.
Lire aussi - Médine: des victimes du Bataclan dénoncent la récupération politique
Le 14 juin dernier, le groupuscule d'ultra droite Génération identitaire avait déployé une banderole devant le Bataclan où il était écrit "Pas de rappeur islamiste au Bataclan". Un slogan pas très éloigné de celui utilisé ce mercredi.
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