Loi Travail : cinq personnes en garde à vue après des manifestations à Paris

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 13 avril 2016 - 10:26
Image
La police.
Crédits
©Philippe Huguen/AFP
Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène pour bloquer les manifestants.
©Philippe Huguen/AFP
A Paris, des manifestations contre la loi Travail à la gare Saint-Lazare et dans le 2e arrondissement ont conduit à cinq gardes à vue. Dans un communiqué, un collectif d'étudiants fait état de "violences policières".

Cinq personnes se trouvaient en garde à vue ce mercredi 13 au matin après des manifestations survenues la veille à la gare Saint-Lazare et dans le 2e arrondissement de Paris contre la loi Travail, a-t-on appris de source policière. Plus d'une centaine de personnes s'étaient rassemblées mardi 12 dans l'après-midi à la gare Saint-Lazare à l'appel de la Coordination nationale étudiante (CNE, universités mobilisées), rejoints par des participants à la "Nuit Debout", pour demander le retrait du projet gouvernemental. Derrière des banderoles "Faisons dérailler le gouvernement - Paris 6 avec les cheminots" et "Grève générale", environ 100 à 200 étudiants s'étaient retrouvés sur le parvis de la gare Saint-Lazare en milieu d'après-midi "en soutien aux cheminots", actuellement en négociation avec leur direction.

Les manifestants sont ensuite entrés dans la gare. Une dizaine d'entre eux ont tenté d'interdire l'accès aux quais. Les policiers ont alors fait usage de gaz lacrymogène, à une heure d'affluence dans la gare. Délogés de la gare, ils se sont dirigés ensuite vers la place de la République, lieu de convergence des participants de la "Nuit Debout", qui occupent le lieu chaque soir depuis le 31 mars. Un jeune homme a été interpellé en fin d'après-midi devant l'Opéra Garnier pour des "violences volontaires" contre un représentant des forces, a informé la préfecture de police.

Dans un communiqué, un collectif d'étudiants de différentes universités d'Ile-de-France qui ont participé à ce rassemblement a fait état de "violences policières" et "exigé" la remise en liberté "sans poursuite" de l'étudiant interpellé, victime selon eux d'une "arrestation totalement arbitraire et particulièrement violente". Vers minuit, un cortège de plus d'une centaine de manifestants s'est rendu devant un commissariat du IIe arrondissement, au cri notamment de "Paris debout, soulève toi" pour réclamer la libération de l'étudiant interpellé. Ils ont été maintenus à distance de l'hôtel de police par un cordon de policiers. Quatre personnes ont été interpellées pour des "dégradations volontaires en réunion" sur un chantier à proximité, selon la préfecture de police. Selon la même source, environ 400 personnes sont restées devant le commissariat jusqu'à 02H30. Les manifestants ont rejoint dans le calme la place de la République, où se tiennent depuis le 31 mars les rassemblements "Nuit debout".

Au lendemain d'une rencontre entre le Premier ministre et les organisations de jeunesse mobilisées, le gouvernement a annoncé la surtaxation des CDD, le prolongement des bourses après les études, l'augmentation du nombre de place en BTS/IUT et la hausse de la rémunération des plus jeunes apprentis. Ce mercredi doit être présenté le projet de loi "égalité et citoyenneté", lancé dans le sillage des attentats de janvier 2015 pour lutter contre la ghettoïsation des quartiers. Le document a été enrichi face à la mobilisation des jeunes de mesures en faveur de l'insertion. "Ce n'est pas aux syndicats de faire des négociations. Aucune organisation ne peut parler au nom du mouvement", ont déclaré à l'AFP deux porte-parole de la CNE, Aïssatou et Lucie. Concernant le principal syndicat étudiant Unef, elles ont estimé que celui-ci "soit satisfait" des propositions du gouvernement, "c'est (son) histoire, la nôtre c'est le retrait de la loi travail". La CNE a décidé la tenue d'une manifestation jeudi à 14h00 au départ de Stalingrad (est parisien), pour demander le retrait de la loi.

 

À LIRE AUSSI

Image
Manifestation jeunesse, Loi Travail
Loi Travail : plus d'un Français sur deux soutient le mouvement des lycéens et étudiants
Selon un nouveau sondage, publié ce mardi, plus d'un Français sur deux (53%) soutient le mouvement des lycéens et étudiants contre le projet de réforme du Code du trav...
12 avril 2016 - 20:54
Politique
Image
Myriam El Khomri
Loi Travail : "nous avons trouvé un compromis équilibré", assure El Khomri
Suite aux concessions accordées par Manuel Valls aux organisations de jeunesse dans le cadre de la loi Travail, concernant notamment la surtaxation des CDD, la ministr...
12 avril 2016 - 13:58
Politique
Image
Manuel Valls.
Concessions faites aux jeunes dans la loi Travail : la presse étrille le manque d'autorité du gouvernement
Pour la presse, les concessions faites aux organisations de jeunesse lundi dans le cadre du projet de réforme du code du travail, confirment "l'affaiblissement continu...
12 avril 2016 - 11:07
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Lula
Lula Da Silva : une barbe cache-misère politique ou masque de l’autoritarisme ?
Luiz Inácio Lula da Silva est un personnage simple en apparence mais complexe en substance. Sous sa barbe blanche, ses fossettes et son sourire aux dents refaites, le ...
27 avril 2024 - 14:36
Politique
02/05 à 20:45
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.