Mort de la petite Fiona : l'examen de la demande de liberté de Cécile Bourgeon reporté
Cécile Bourgeon, dont la chevelure a viré du blond au brun depuis son procès, a écouté par visio-conférence depuis sa prison de Corbas (banlieue de Lyon) les débats conduits devant une salle vide, hormis le père de Fiona, sa compagne et quelques journalistes. "La seule chose que je veux dire, c'est que je veux être auprès de ma mère et de mon beau-père à Perpignan", où ces derniers résident, a brièvement déclaré la jeune femme devant la chambre de l'instruction.
Les magistrats annonceront le 3 janvier s'ils transmettent ces QPC devant la Cour de cassation. "Les QPC concernent la question de la détention provisoire aujourd'hui, à savoir si elle est conforme aux principes constitutionnels que sont le principe d'égalité et le délai raisonnable", a expliqué son conseil Me Renaud Portejoie aux journalistes.
"Les semaines passent et, si ça continue comme cela, Cécile Bourgeon, qui a déjà purgé 39 mois en détention provisoire, aura fait une peine supérieure à la peine prononcée, ce qui serait du jamais vu", a renchéri son autre avocat, Me Gilles-Jean Portejoie.
"Il est clair que si les QPC sont acceptées la semaine prochaine, on aura fait un pas en avant vers la libération de Cécile Bourgeon", a-t-il par ailleurs estimé, fustigeant au passage la volonté d'instruire l'appel en 2017 alors que "le délai moyen d'audience est entre 17 et 23 mois". "La justice donne le sentiment qu'elle veut accompagner la rue, en lui disant: + ne vous inquiétez pas, on va la garder à la maison d'arrêt car elle sera jugée rapidement+. La justice doit prendre son temps, garder son sang-froid et ne pas donner le sentiment de rouler pour l'opinion publique", a-t-il fait valoir.
Le 26 novembre, Cécile Bourgeon avait été acquittée partiellement du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur sa fille de cinq ans, tandis que son ancien compagnon Berkane Makhlouf était, lui, condamné à 20 ans de réclusion pour ces mêmes faits.
La cour d'assises du Puy-de Dôme l'avait simplement condamnée à cinq ans de prison pour quatre délits, notamment "non-assistance à personne en danger" et "dénonciation de crime imaginaire" pour avoir monté le scénario de sa disparition dans un parc de Clermont-Ferrand, le 12 mai 2013. Mais devant le verdict bien en-deçà de ses réquisitions, le parquet général avait annoncé qu'il interjetait appel pour la mère de la fillette et son ancien compagnon qui seront rejugés dans une autre juridiction.
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