Mort de Stéphanie Rousset : 1 an avec sursis requis contre la permanencière du SAMU

Auteur(s)
Pierre Plottu
Publié le 20 janvier 2015 - 12:42
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Florence Madet.
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©Capture d'écran Francetv infos
L'opératrice Florence Madet, lors de l'ouverture du procès, lundi 19.
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Le CHU d'Angers ainsi que l'employée du SAMU qui a tardé à envoyer une ambulance comparaissent pour homicide involontaire. Stéphanie Rousset, jeune maman de 27 ans, est décédée en avril 2009 du fait de l'intervention tardive des secours.

L'ambulance du SAMU était arrivée trop tard. Six ans après la mort de Stéphanie Rousset, le procès du CHU d'Angers et d'une permanencière du SAMU s'est ouvert lundi. Ils sont jugés pour homicide involontaire, accusés d'avoir déclenché tardivement les secours pour prendre en charge la jeune femme de 27 ans, malgré les appels répétés de son compagnon au "15".

9 avril 2009, 8h21. Premier appel d'Arnaud Blot suite à un malaise de sa compagne. Florence Madet, la permanencière du SAMU décroche mais l'appel est coupé. 8h25, nouvel coup de téléphone: "elle ne voit plus rien", indique, affolé, le jeune homme qui précise être ambulancier, "son cœur bat très vite, elle n'arrive plus à respirer". L'opératrice l'oriente vers un médecin, sans déclencher les secours. 8h29, l'état de Stéphanie Rousset se dégrade très vite: "elle ne peut plus parler", implore son compagnon au bout du fil. Aucune réaction. 8h35, la jeune femme "perd ses urines", s'alarme toujours par téléphone, Arnaud Blot, sans pour autant que Florence Madet ne fasse partir d'ambulance.

Il faut attendre encore 20 minutes, et un nouvel appel, pris cette fois par une autre opératrice, pour que les secours soient déclenchés. Selon l'enregistrement de la conversation, la sœur de Stéphanie Rousset, Christel, explique, affolée, qu'elle a "la tête toute violette". On entend Arnaud hurler: "elle n'a plus de pouls!". Il est déjà trop tard, les pompiers, sur place à 9h03, et les médecins réanimateurs du SMUR, à 9h11, ne peuvent plus rien pour Stéphanie Rousset, jeune maman qui vient d'accoucher 3 mois plus tôt.

Il aura fallu sept appels pour que les secours soient déclenchés et arrivent, 40 minutes après la première alerte. Florence Madet, l'opératrice, n'a prévenu le médecin régulateur qu'à 8h55. "Qu'est-ce que j'ai fait pour qu'elle ne prenne pas mon appel au sérieux?", s'interroge aujourd'hui Arnaud Blot. Une question à laquelle la justice va devoir répondre.

Lundi 19, le procureur a requis un an de prison avec sursis contre la permanencière Florence Madet et 50.000 euros d'amende à l'encontre du CHU d'Angers. Il est reproché à l'opératrice du SAMU d'avoir mal évalué la gravité de la situation et au centre hospitalier de n'avoir pas suffisamment formé ses permanencières, auxquels était donné une autonomie excédant leurs compétences.

L'expertise médicale a retenue l'embolie pulmonaire comme cause la plus probable du décès, faute d'autopsie. Le rapport précise également qu'il est impossible d'affirmer qu'une intervention plus rapide des secours aurait permis de sauver Stéphanie Rousset. Réfutant avoir mal évaluée la situation, Florence Madet a dit à la barre avoir "une pensée sincère pour les enfants et la famille" de la victime.

 

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