Sur la Seine, le Secours Catholique réveillonne en bateaux-mouches

Auteur:
 
Par Bertille LAGORCE - Paris (AFP)
Publié le 24 décembre 2021 - 23:36
Mis à jour le 25 décembre 2021 - 14:08
Image
Des ballons du Secours catholique lors du réveillon offert aux bénéficiaires de l'association à bord d'une péniche sur la Seine, le 24 décembre 2015 à Paris
Crédits
© MIGUEL MEDINA / AFP/Archives
Des ballons du Secours catholique lors du réveillon offert aux bénéficiaires de l'association à bord d'une péniche sur la Seine, le 24 décembre 2015 à Paris
© MIGUEL MEDINA / AFP/Archives

Le temps du réveillon, la Seine est à eux : pour Noël, le "Bel-Ami" et quatre autres péniches ont embarqué 300 bénéficiaires du Secours Catholique pour une promenade festive et gourmande. Une soirée de fête loin de leur quotidien et de la pandémie.

"Cette année, c’est encore plus important d’être proche des gens étant donné la situation", souligne Louise Mellier, bénévole de l’association. Malgré la pandémie, il s’agit de "garder nos valeurs", estime-t-elle après un Noël 2020 sans ce traditionnel réveillon sur la Seine.

"C'est comme si rien n'avait changé", assure Mahjoub Ouardi, 75 ans, coiffé d'un bonnet de Père Noël. Bénéficiaire du Secours Catholique depuis une quinzaine d'années, lui et sa famille avaient embarqué sur les péniches de l'édition 2019, la dernière en date.

"Ça nous a manqué l'an passé", se souvient ce retraité, ancien électro-mécanicien. "C'est tout de même mieux ici autour d'un bon repas".

A bord, les enfants zigzaguent entre les tables dressées et décorées pour l’occasion. On discute sous les guirlandes lumineuses accrochées aux baies vitrées, qui clignotent au rythme de la musique jazz.

Jamila, 47 ans, est venue seule ce soir, sans ses deux adolescents qui passeront le réveillon chez sa sœur. "J’avais envie d’être avec des amis”, confie-t-elle. "Ça fait du bien de voir d’autres personnes, c’est comme une petite famille".

Vin chaud à la main, cette nouvelle bénéficiaire évoque notamment "une vie qui est devenue trop chère", une "année difficile" qui l’a contrainte à pousser la porte de l’association.

"Depuis la crise tout est devenu plus cher, l'essence par exemple", détaille cette fonctionnaire, agent technique de surface.

Jamila est venue en car de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) en fin d’après-midi. "On sort de la routine, dit-elle d’une voix rauque, on oublie un peu les événements actuels".

- Bouffée d’oxygène -

Passage sous le Pont-Neuf, les convives se régalent. Moelleux de Saint-Jacques, dos de saumon et bûche poire-caramel leur font rapidement oublier la pluie qui ruisselle sur les flancs de la péniche.

Situation sanitaire oblige, personne ne sera autorisé à danser cette année : "Nous appliquons les mêmes mesures sanitaires que dans un restaurant", déclare Myriam Logomba, chargée d’événementiel du Secours Catholique.

"Pour compenser, on a fait venir des magiciens pour les enfants", ajoute-t-elle.

Haut-de-forme sur la tête et costume rouge, le prestidigitateur multiplie les tours et fait pétiller les yeux des plus jeunes, également occupés à toutes sortes de coloriages.

A table, les conversations vont bon train tandis que certains tournent parfois la tête, jetant un regard rêveur à la ville lumière, laissant derrière eux les difficultés du quotidien.

"La pauvreté s'est durcie avec la crise sanitaire", glisse à l'apéritif Vincent Destival, délégué général du Secours Catholique, organisme qui a aidé 770.000 personnes en France en 2020.

Soixante-dix personnes, venues de toute l’Ile-de-France, étaient attendues vendredi soir sur le "Bel-Ami", mais plusieurs chaises sont restées vides : "Certains sont malades et puis il y a ceux qui ne viennent pas pour diverses raisons", indique Myriam Logomba.

La promenade suit son cours, Mahjoub se demande si "on a déjà dépassé la petite statue de la liberté". Derrière son masque, légèrement tombé sous son nez, il dit apprécier cette soirée "calme", qui "restera un bon souvenir". Quant au Covid, "on fait attention, mais je n’y pense pas trop", souffle-t-il, mettant la réalité de côté le temps d'une soirée.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Lula
Lula Da Silva : une barbe cache-misère politique ou masque de l’autoritarisme ?
Luiz Inácio Lula da Silva est un personnage simple en apparence mais complexe en substance. Sous sa barbe blanche, ses fossettes et son sourire aux dents refaites, le ...
27 avril 2024 - 14:36
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.