Syrie : au moins 28 morts dans un raid aérien contre un camp de réfugiés
Une scène de carnage indescriptible. Ce vendredi main, alors qu'une trêve est en cours à Alep entre les forces gouvernementales et les rebelles islamistes, des avions de combat encore non-identifiés ont mené un raid aérien contre un camp de réfugiés dans le nord de la Syrie.
Lors du bombardement, au moins 28 civils ont été tués et au moins une cinquantaine d'autres blessés, principalement des femmes et des enfants. Ce camp situé dans la province d’Idleb (nord), où avaient trouvé refuge des familles ayant fui les combats dans la région voisine d’Alep, illustre une fois de plus la barbarie du conflit syrien, où tous les camps se livrent à des exactions contre des cibles non-militaire et des civils sans défense.
Pour l'heure les auteurs de ce "crime de guerre" comme le décrit le Haut-Commissaire de Nations unis pour la Syrie, Zeid Ra'ad Al Hussein, ne sont pas connus. Toutefois, tous les regards se tournent contre le régime de Bachar al-Assad, dont les forces mènent régulièrement des attaques contre la population civile.
"Mon équipe et d'autres organisations mettront tout en œuvre pour mener des recherches et consigner des preuves sur ce qui semble être un crime particulièrement odieux et calculé contre un groupe extrêmement vulnérable de personnes, dont la plupart ont été forcées de fuir leur foyer à Alep en février dernier en raison d'attaques aériennes incessantes", a ajouté le Haut-Commissaire de l'ONU.
De son côté, le régime syrien a nié vendredi toute implication dans les raids, qui ont eu lieu près de la frontière avec la Turquie. Damas accuse les rebelles de procéder dernièrement à des "attaques contre des cibles civiles" pour en faire assumer la responsabilité au pouvoir.
Le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond s'est dit "horrifié". "Le mépris du régime d'Assad devant les efforts destinés à rétablir la trêve est clairement visible par tous". L'Union européenne a déclaré que "les attaques contre des camps de réfugiés sont inacceptables et constituent une grave violation du droit humanitaire international". Le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, s'est dit "horrifié et écoeuré".
Le porte-parole du Quai d'Orsay Romain Nadal a déclaré que la France réclamait une enquête sur cet acte inqualifiable qui "pourrait être constitutif d'un crime de guerre et d'un crime contre l'humanité (...) Ses responsables devront rendre des comptes devant la justice".
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