Trafic d'influence : la garde à vue de Bernard Squarcini bientôt terminée
La garde à vue de l'ancien grand flic Bernard Squarcini, soupçonné de trafic d'influence, devait se terminer mercredi avant une possible présentation devant le juge d'instruction. Celui qui fut le patron du renseignement intérieur français sous Nicolas Sarkozy, dont il est proche, a été interrogé en garde à vue avec l'ancien patron de la police judiciaire parisienne, Christian Flaesch, un policier de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), un ancien magistrat aujourd'hui cadre sécurité dans le groupe de luxe LVMH, ainsi qu'un autre ancien cadre de ce groupe.
Christian Flaesch, ainsi que les deux protagonistes liés à LVMH, sont sortis de garde à vue mardi soir, avec des convocations à des dates ultérieures chez le juge d'instruction pour d'éventuelles mises en examen. Les gardes à vue ont eu lieu à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", dans le cadre d'une information judiciaire ouverte notamment pour trafic d'influence, violation du secret et compromission du secret défense.
Au centre de l'enquête, la reconversion dans le privé de Bernard Squarcini, qui a fondé une société de conseil en sécurité, Kyrnos, après avoir été écarté de ses fonctions à la DCRI (aujourd'hui DGSI) en mai 2012 après l'arrivée de la gauche au pouvoir. Avec une question: l'ancien grand flic, passé par les plus hautes fonctions aux RG, à la DST puis à la DCRI, a-t-il continué de faire fructifier ses relations dans la police pour obtenir des informations sur des enquêtes en cours et les utiliser à des fins personnelles ou pour ses nouveaux clients, parmi lesquels figure LVMH, le groupe de Bernard Arnault?
Les soupçons proviennent notamment d'écoutes téléphoniques menées en 2013, dans un autre dossier judiciaire. Selon une source proche du dossier, elles révèlent notamment que Bernard Squarcini demande à Christian Flaesch, alors à la tête de la PJ parisienne, des éléments sur une enquête conduite par le parquet de Paris après une plainte d'Hermès contre LVMH.
En avril 2013, l'ancien patron du renseignement intérieur semble aussi rechercher des informations couvertes par le secret sur l'enquête pour fraude fiscale visant Jérôme Cahuzac, afin d'en faire profiter ses contacts. Parmi eux, le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, Michel Gaudin, qui a été interrogé lundi dans le cadre d'une audition libre.
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