Venise : un jeune réfugié gambien meurt noyé sous les quolibets et les insultes racistes des témoins de la scène
La polémique enfle en Italie et prend des proportions à la hauteur du drame qui s'est déroulé à Venise dimanche 22. Pateh Sabally, un jeune Gambien de 22 ans, réfugié en Italie depuis deux ans, s'est jeté dans le Grand Canal, pour mettre fin à ses jours selon la presse italienne, sous les yeux de centaines de personnes.
Sur les quais et les bateaux, personne ne bouge pour porter secours à l'homme en détresse qui se noie. Des témoins de la scène dégainent leurs smartphones et filment les tragiques derniers instants de la victime. Un réflexe qui pose déjà question. Mais le pire est à venir: sur les images, on peut entendre la foule rire, lancer des quolibets et des insultes racistes à l'encontre de Pateh Sabally (disponible ici, attention images choquantes, à réserver à un public averti).
Petit florilège de l'inhumanité: "Afrique, Afrique", "allez, rentre chez toi", "il est stupide, il veut mourir" ou encore "c’est une merde".
Sur une autre vidéo, on peut entendre des touristes discuter, certains veulent plonger pour l'aider, d'autres les en dissuadent, affirmant que c'est trop dangereux.
Au bout de quelques instants, deux bouées de sauvetage sont finalement jetées par l'équipage d'un bateau de tourisme qui croise dans le canal. En vain, l'homme, à bout de forces n'arrivent pas à les saisir. Les secours arriveront finalement sur place, trop tard. Pateh Sabally est mort, devant des centaines de personnes qui l'ont regardé se noyer.
"Je ne veux pas accuser qui que ce soit, mais peut-être que quelque chose de plus aurait pu être fait pour le sauver", a affirmé Dino Basso, le directeur local de la Société nationale de sauvetage au journal Corriere del Veneto, cité par France 24. Et d'ajouter "qu'avec une eau à 5°C, il ne sert à rien de jeter des bouées, car le froid paralyse celui qui est en train de se noyer".
La procureure de Venise a ouvert une enquête pour déterminer d'éventuels manquements dans ce drame.
A nos lecteurs: compte tenu de la violence des images et par respect pour la victime, la rédaction de FranceSoir a choisi ne de pas diffuser la vidéo.
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