Vidéo du viol présumé : ouverture d'une information judiciaire pour "viol en réunion"

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 05 janvier 2016 - 16:03
Image
Le logo Snapchat.
Crédits
©Lionel Bonaventure/AFP
Une vidéo de viol présumé a été diffusée sur Snapchat.
©Lionel Bonaventure/AFP
Dans le cadre de l'affaire de la vidéo du viol présumé, le procureur de la République de Perpignan a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire pour viol en réunion. Les suspects devraient être mis en examen dans la journée.

Le parquet de Perpignan a ouvert ce 5 mardi une information judiciaire pour "viol en réunion", deux jours après l'interpellation de deux hommes identifiés dans une vidéo violente largement relayée sur les réseaux sociaux.

"Une information a été ouverte pour les chefs de viol en réunion, enregistrement d'images d'un viol en réunion et atteinte à la vie privée", a déclaré le procureur de la République Achille Kiriakides, dans une brève déclaration au palais de justice de Perpignan.

Les deux suspects, âgés de 18 et 22 ans, devaient être mis en examen dans la journée, a précisé le procureur, ajoutant avoir requis leur placement en détention provisoire.

Les mis en cause avaient été placés en garde à vue dimanche 3 au matin après la diffusion des images d'une relation sexuelle particulièrement brutale, qui a eu lieu la veille, le 2 janvier au soir avec une jeune femme. L'identification de l'un des deux hommes avait permis de remonter jusqu'au trio, dans un appartement de Perpignan.

Les trois protagonistes, qui se connaissaient, s'étaient réunis pour, "selon leurs dires, faire la fête", a déclaré le procureur à la presse, relevant le "contexte d'alcoolisation" de la soirée.

"A un moment donné, la jeune fille a subi des rapports sexuels qui ont été filmés avec un téléphone portable", puis diffusés sur les réseaux sociaux, a-t-il dit, au côté du directeur départemental de la sûreté publique des Pyrénées-Orientales en charge de l'enquête, Yannick Janas.

Le procureur a précisé que "les expertises médicales, informatiques, toxicologiques et psychologiques" détermineraient si "ces relations ont été intégralement et librement consenties".

La vidéo, un montage d'un peu moins de 5 minutes diffusé sur Snapchat et largement relayé sur plusieurs réseaux sociaux dont Facebook, montre une relation sexuelle particulièrement brutale ressemblant à un viol.

On y voit deux hommes en survêtement, dont on n'aperçoit jamais le visage, boire du whisky et fumer des joints avec leur victime présumée, apathique, qui paraît droguée ou alcoolisée. Les images sont accompagnées de commentaires écrits dégradants sur la jeune femme, tout au long de la relation sexuelle. Cette jeune femme, âgée de 18 ans, n'a pas déposé plainte "pour le moment", a précisé le procureur mardi.

Lundi, une source proche de l'enquête avait indiqué que des poursuites pouvaient être engagées pour viol, même si la jeune femme décidait de ne pas porter plainte, alors qu'elle parle de relation "consentie". Il s'agira de déterminer "le degré d'acceptation" de cette relation et de dire si son jugement était altéré par la contrainte, l'alcool ou la drogue, avait-on expliqué.

L'avocate du mis en cause de 22 ans, Me Françoise Nogues, a déclaré, avant l'intervention du procureur, que son client "clame son innocence tant pour les faits de viol que pour la diffusion de cette vidéo à caractère pornographique".

Selon elle, les trois jeunes étaient "amis de longue date" et son client, qui est né à Perpignan qui y travaille dans le domaine social, considère la jeune femme "comme sa petite amie depuis 5 ans". "Il s'agit de libertinage, peut-être poussé, (...) mais en aucun cas il ne peut y avoir viol", a affirmé l'avocate.

"Ces faits ne sont pas répréhensibles au sens juridique du terme", a-t-elle ajouté, parlant de "relations sexuelles consenties entre adultes avertis".

Les faits ont eu lieu dans un quartier du sud de Perpignan, dans l'appartement du suspect de 18 ans, où les deux hommes avaient été interpellés dimanche au petit matin, a précisé l'avocate. Leur garde à vue avait été prolongée lundi.

Dans le même appartement, leur victime présumée avait été retrouvée en état d'ivresse, quelques heures après l'agression présumée.

La police de Perpignan, alertée par un internaute, avait été chargée de deux enquêtes pour "diffusion d'images pornographiques sur internet et pour suspicion de viol aggravé".

Celle d’Évry avait également reçu "un signalement d'une personne" ayant "trouvé cette vidéo inacceptable" et avait ouvert une enquête en flagrance, mais le parquet d’Évry s'est dessaisi lundi matin au profit de celui de Perpignan.

S'ils sont reconnus coupables, les deux hommes encourent jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle, a indiqué le procureur.

 

À LIRE AUSSI

Image
Un gendarme enquête.
Vidéo de viol présumé diffusée en ligne : la victime refuse de porter plainte
Connaissant les individus soupçonnés de l'avoir agressée sexuellement, la jeune victime dont le viol présumé a été filmé et diffusé sur les réseaux sociaux refuserait ...
05 janvier 2016 - 11:29
Société
Image
Des internautes devant le logo de Facebook.
Deux hommes en garde à vue pour la diffusion en ligne d'un viol présumé
L'enquête se poursuit sur la vidéo du viol présumé d'une jeune femme diffusée sur Internet et les réseaux sociaux. Si les deux agresseurs présumés ont été arrêtés, la ...
05 janvier 2016 - 10:45
Société
Image
Un policier de dos.
Réseaux sociaux : deux hommes en garde à vue pour la diffusion de la vidéo d'un viol présumé
Suite à la diffusion de la vidéo du viol présumé d'une jeune femme sur les réseaux sociaux, dimanche, deux suspects ont été interpellés. La victime était toujours prés...
04 janvier 2016 - 16:46
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Bezos
Jeff Bezos : le Lex Luthor de Seattle veut devenir le Dark Vador de l’univers
PORTRAIT CRACHE - S’il se fait plus discret que certains de ses compères milliardaires, Jeff Bezos n’en garde pas moins les mêmes manies, les mêmes penchants et surtou...
04 mai 2024 - 13:17
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.