Violences conjugales : l'ex-compagne d'un footballeur professionnel témoigne

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 26 mars 2018 - 19:06
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Un ballon de football.
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©Franck Fife/AFP
Miriam a expliqué avoir été victime de violences conjugales lorsqu'elle était en couple avec un footballeur professionnel encore en activité aujourd'hui.
©Franck Fife/AFP
L'ex-compagne d'un footballeur professionnel toujours en activité a témoigné ce lundi des violences conjugales dont elle a été victime. Si elle a préféré garder l'anonymat et qu'elle n'a pas voulu révéler le nom du père de son enfant, elle a voulu alerter de la dangerosité de son ancien compagnon.

"Je vous ai contacté parce que j'ai peur qu'il finisse par tuer quelqu'un", a expliqué celle qui se fait appeler Miriam au journal L'Equipe ce lundi 26. Cette ex-compagne de footballeur professionnel a témoigné des violences conjugales dont elle a été victime lorsqu'elle était avec cet homme.

Elle a précisé que l'individu, qu'elle appelle "Monsieur", était toujours en activité sans pour autant dévoiler son identité. Elle a aussi indiqué qu'il était maintenant avec une autre femme, à qui il faisait subir des violences aussi.

A voir aussi: Violences conjugales - elle est battue pendant 56 ans, son mari condamné

Pourtant, personne ne pourrait soupçonner de ses actes de violences a-t-elle expliqué. Au sein de son club, c'est "un homme réservé, timide qui n'entretient aucun lien avec ses coéquipiers". "Quand vous le voyez au travail, vous ne pouvez pas deviner qui il est", a-t-elle confié.

Mais c'est bien cet homme, possessif, parano et ultra violent en privé, qui l'a selon elle malmenée durant des mois sans qu'elle ne trouve jamais la force de porter plainte. "Ce n'était pas des petites gifles mais des coups de poing dans le ventre, sur le visage, partout".

Elle a indiqué avoir déjà pensé à témoigner à visage découvert mais qu'elle avait eu trop peur des représailles, pour elle comme pour son fils. "Je parlerai peut-être un jour à un juge. Mais j'ai peur pour mon fils et moi parce qu'il est vraiment dangereux".

Tout deux originaires d'Afrique, ils se sont rencontrés dans leur ville natale. "Il était adorable. Mais dès qu'on a habité ensemble, j'ai vu qu'il n'était pas très stable et qu'il était vraiment violent. C'est là qu'il a commencé à me frapper". Totalement dépendante de lui financièrement puisqu'il ne voulait pas qu'elle travaille, elle ne trouvait pas la force de partir.

Pourtant un jour de février 2016, elle est parvenue à faire sa valise et à se rendre à la gare pour ne plus jamais le revoir, en vain. Alors qu'elle était enceinte de quatre mois, il l'a retrouvée à la station et a vidé ses bagages à terre avant de la gifler.

Des policiers sont alors intervenus et l'ont incitée à porter plainte, lui disant qu'ils avaient reconnu son compagnon. Mais Miriam leur a soutenu que ce n'était pas lui et n'attentera pas de procès contre le footballeur.

A lire aussi: En 2016, plus de 85.000 victimes ont déposé plainte pour violences conjugales

Aujourd'hui, la femme à la grande chevelure brune est libérée de cet homme. Mais lui continue de frapper sa compagne actuelle selon Miriam. "J'ai su qu'il avait tapé sa nouvelle compagne, y compris pendant sa grossesse. Je le sais car chaque fois que Monsieur la frappait, elle prenait le train pour être hébergée chez son beau-père (le père du joueur), avec qui je suis restée en contact".

Les affaires de violences conjugales se multiplient dans le football français. Deux joueurs de l'équipe de Lens, Nicolas Douchez et Brice Dja Djédjé, ont été placés en garde à vue pour cette raison en octobre et février dernier. Lors du match à domicile du RC Lens contre Bourg-en-Bresse, les supporters ont d'ailleurs fait référence à ces affaires en demandant aux joueurs de leur équipe favorite: "battez vos adversaires au lieu de battre vos femmes".

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