Ipergay : le Truvada, un médicament pour prévenir du Sida
©Jeff Chiu/AP/SipaC'est une petite révolution dans la lutte contre la transmission du Sida. Une étude menée par l'Agence nationale française de recherche sur le sida (ANRS) vient de démontrer l'efficacité d'un médicament pour éviter de contracter le Sida en cas de rapport sexuel non protégé. Cette pilule, le Truvada, aurait un taux d'efficacité d'au moins 86%.
Il s'agit à la base d'un traitement antirétroviral utilisé après contraction de la maladie. L'efficacité de tels médicaments avait déjà été démontrée pour empêcher les femmes enceintes séropositives de transmettre le virus à leur enfant.
L'étude, baptisée "Ipergay", a été menée sur 400 hommes homosexuels en France et au Canada. Les hommes gays sont en effet les plus touchés par l'épidémie. Ils avaient tous déclarés avoir des comportements à risque. La moitié d'entre eux devait prendre deux comprimés de Truvada dans les 24 heures avant un rapport sexuel non-protégé, deux autres 24 heures et 48 heures après. L'autre moitié était sous placebo.
Au final, 14 patients parmi les 200 sous placebo ont été infectés, seulement 2 chez ceux qui ont été traités. Soit un taux de réussite de 86%, lequel pourrait même être en théorie supérieur, les deux personnes infectées ayant cessé de prendre leur traitement avant la fin de l'essai.
"C'est mieux que ce que pourrait faire un vaccin", a déclaré le professeur Molina de l'université Paris 7, coordinateur de l'étude. Toutefois il rappelle que "le préservatif reste pour l'heure la meilleure prévention".
En effet, face à un traitement qui apparaît aussi efficace, le danger est que certains prennent le risque de contamination à la légère. Et bien que prometteur, le traitement n'est pas encore disponible et le test ne concernait qu'une population donnée et pour la transmission par voie sexuelle: "Des discussions sont en cours au niveau des autorités et devraient avancer très vite, probablement à l’été ou à la rentrée 2015", souligne le professeur Molina.
De plus, le Truvada n'est pas efficace sur toutes les maladies sexuellement transmissibles. Durant l'étude, un tiers des patients ont contracté une hépatite C, une gonorrhée, la syphilis ou une infection par les chlamydiae. Des MST contre lesquelles le préservatif est la meilleure défense.
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