Toucher vaginal sur des patientes endormies : une tribune dénonce la pratique

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AZ
Publié le 07 février 2015 - 15:04
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Une salle d'opération.
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©Swoan Parker/Reuters
La pratique du toucher vaginal est au cœur d'une polémique.
©Swoan Parker/Reuters
Suite à la polémique autour du toucher vaginal pratiqué sur des patientes anesthésiées sans consentement, une cinquantaine de médecins, journalistes et féministes, ont publié vendredi 6 une tribune dans laquelle ils dénoncent cette pratique. Ils appellent les pouvoirs publics à réagir.

La récente polémique autour des "touchers vaginaux" n'en fini pas de rebondir depuis la diffusion d'un document issu de la Faculté de médecine de l'Université Lyon-Sud, par le site Metronews. En réaction, une cinquantaine de médecins, journalistes et féministes, ont publié vendredi 6 une tribune contre ces pratiques "faisant fi" du consentement des malades. Ces derniers ont appelé les pouvoirs publics à réagir face à ces actes jusqu'alors largement niés.

Selon les signataires, le toucher vaginal ou rectal pratiqué à des fins pédagogiques sur des patient(es) inconscient(es) et non informé(es) est évoqué dans plusieurs blogs, par des témoignages de futurs médecins et même attesté par des documents. "Bon nombre de professionnels de la santé et d'internes nous ont expliqué qu'ils doivent apprendre leur métier, et qu'il est préférable que la patiente ne sente rien, ne se souvienne pas que plusieurs inconnus sont passés la +voir+", ont-ils déclaré dans cette tribune intitulée "Doit-on enseigner aux jeunes médecins le toucher vaginal ou rectal sur des patient-e-s endormi-e-s au bloc ?".

Seulement voilà: aux yeux d'un bon nombre de professionnels, ce ne sont pas des "gestes anodins", ni pour les patients, ni pour le futur médecin. Afin d'enrayer cette pratique, la tribune rappelle le principe fondamentale de la loi Kouchner qui impose depuis 2002 qu'"aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne".

Le toucher vaginal effectué sans consentement pourrait ainsi"être assimilé, au sens pénal, à un acte de pénétration sexuelle commis sur la personne d'autrui par contrainte ou par surprise, c'est-à-dire un viol".

Face à ces flux de contestations, le docteur Bertrand de Rochambeau, le vice-président du Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France a décidé de réagir, appelant à faire"attention aux amalgames". "Faire examiner des patientes par des étudiants à leur insu, je n'ai jamais vu ça". Toutefois,  lorsqu'un interne suit un patient, il peut être amené à l'examiner. "Dans ce cadre-là, (...) le patient n'a probablement pas signé un consentement écrit sur ce point particulier". Pour lui, cet action "n'est pas un viol".

En parallèle, le président de section éthique et déontologie de l'Ordre des médecins, Jean-Marie Faroudja, a rappelé le "devoir déontologique de recueillir l'accord du patient avant tout examen".

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